Aragon (louis)

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Poète, romancier, essayiste, Aragon a participé au mouvement Dada et au surréa­ lisme avant de devenir membre titulaire du comité central du Parti communiste lran­ qala, directeur de l'hebdomadaire ..

Les Lettres françaises ..

et membre de l'Académie Goncourt.

Sur le grand talent de l'écrivain, la critique s'est prononcée avec une unani­ mité de jugement que ne suscitent pas certains choix politiques (l'cc Ode à Staline •) et certaines orientations littéraires (la défense du réalisme socialiste) que, du reste, l'auteur du • Paysan de Paris " a toujours su corriger opportunément.

2.

Né à Paris le 3 octobre 1897, Louis Aragon fait ses études secondaires dans une école catholique de Neuilly.

Il suit avec André Breton les cours de la Faculté de méde­ cine de Paris.

En 1917, il est appelé sous les armes comme médecin militaire, ren­ contre Apollinaire et participe aux activités de Dada.

Il collabore avec André Breton et Philippe Soupault à la fondation du surréalisme.

Il y militera jusqu'en 1930.

"Anicet ou le Panorama ..

(1921), "Le Paysan de Parla" (1926) et le cc Traité de Style" (1928) traduisent bien sa personnalité exubérante et capricieuse dans ce qu'elle a de plus riche.

Séduit par l'URSS, par le léninisme et par Elsa Triolet, belle-sœur du poète Maïakovski, qui allait devenk" sa compagne et son inspiratrice unique, Aragon cesse d'accabler ce qu'il avait appelé par une outrance de langage cc Moscou-la-gâteuse " et entre au parti communiste.

Depuis sa rupture avec Breton et ses amis, il a suivi fidèlement la ligne du PCF, dirigeant successivement " Ce Soir ..

(jusqu'en 1939) et "Les Lettres françaises"· Prix Lénine de la paix en 1957, il ne dédaignera pas, dix ans plus tard, de siéger à l'Académie Goncourt.

Egalement remarquable dans le roman et dans la poésie, Aragon a laissé d'étonnantes chroniques d'une époque: " Les Cloches de Bâle» (1933), "Les Beaux Quartiers" (1936), "Les Voyageurs de l'Impériale" (1942), "Aurélien" (1945), "Les Communistes" (1949-1951), "La Semaine sainte ..

(1958), "Blanche ou l'Oubli ..

(1967); ainsi que des recueils de poèmes déjà classiques: "Hourra l'Oural" (1934), "Le Crève-Cœur ..

(1941), "Les Yeux d'Elsa ..

(1942), cc Elsa" (1959).

3.

Du surréalisme, Aragon a gardé le goût de l'image étincelante et de l'imagination baroque, mais un goût qu'a su discipliner l'inclination naturelle du poète pour l'ordre.

La recherche d'un nouveau classicisme menée de pair avec la vocation d'un nouveau patriotisme (• La Diane française») l'a incité momentanément à un retour à la pro­ sodie traditionnelle et continue de donner à ses vers libres une allure savante et raffinée.

Pourtant, quand le ton souvent passionné d'Aragon l'emporte spontanément sur la séduction du brillant, le poème atteint à une limpidité musicale et à une simpli­ cité admirables.

4.

Romancier, Aragon a le talent de brosser une fresque vivante.

Ses œuvres se veulent monumentales.

Elles y réussissent souvent sans lasser le lecteur.

On y trouve les bons sentiments humanistes, un certain sens de la révolte et de la liberté, une célébration paradoxale de l'amour passion et du libertinage, un vif Intérêt pour les luttes du temps. 2 / 2. »