Arabie saoudite (2001-2002): Remises en question
Publié le 12/09/2020
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Arabie saoudite 2001-2002
Remises en question
Le royaume d'Arabie saoudite a connu une année 2001-2002 particuliè
rement mouvementée, marquée
par le besoin d'ouverture et les conséquences des attentats du 11 sep
tembre 2001 aux États-Unis.
Au
cours des deux premiers trimestres 2001, le prince héritier Abdallah,
homme fort du régime depuis
l'embolie cérébrale du roi Fahd en 1995, a impulsé une série
de mesures politiques, économiques et
sociales visant à poursuivre les réformes.
Il a notamment fait é
voluer le rôle et le statut du Conseil
consultatif dans le sens d'un véritable organe législatif.
En mai
2001, huit compagnies internationales ont
été sélectionnées pour participer à l'ouverture en aval d
u secteur pétrolier et gazier (depuis cette
annonce, les négociations se sont enlisées faute d'une volonté
suffisante) ; des «comités ouvriers»,
embryons de représentation syndicale, visant à assurer la «saou
dianisation» des emplois ont été créés au
sein d'entreprises de plus de cent personnes.
Tandis que le taux de croi
ssance s'établissait à 2,2 % sur
l'année, le déficit budgétaire pour 2001 s'est élevé à
6,6 milliards de dollars (12 milliards de dollars
prévus pour 2002) et la dette intérieure pour l'année 2001 (e
nviron 100 % du PIB, soit 169,5 milliards de
dollars) est demeurée une préoccupation majeure pour le gouvernem
ent.
Sur le plan international, le
royaume a usé de toute son influence au sein de l'OPEP (Organisation
des pays exportateurs de pétrole) ;
il a normalisé ses relations avec l'Iran en signant un «accord de
sécurité» en avril 2001 et a
vigoureusement dénoncé la situation faite aux Palestiniens.
Les événements survenus aux États-Unis ont créé une conjo
ncture nouvelle.
Patrie d'origine d'Oussama
ben Laden, milliardaire issu d'une grande famille saoudienne d'origine y
éménite et fondateur du réseau
terroriste Al-Qaeda accusé d'avoir causé les attentats du 11 septe
mbre, l'Arabie saoudite est devenue la
cible de toutes les critiques et spéculations.
Le royaume, gardien de
s deux Lieux saints de l'islam - La
Mecque et Médine -, propagateur d'un islam rigoriste - le wahhabisme
- et défenseur des causes
musulmanes dans le monde, s'est vu accusé d'encourager l'extrémism
e et le terrorisme.
En outre, Riyad
s'est trouvé directement visé par la «liste noire» établi
e par Washington, regroupant individus, institutions
financières et fondations islamiques soupçonnés d'être lié
s au terrorisme.
Dans ce contexte, les relations
saoudo-américaines ont atteint le point le plus critique de leur hist
oire, entraînant retrait de capitaux du
marché américain et retour massif d'étudiants saoudiens.
Les te
nsions entre les deux pays ne se sont
apaisées que lors de la visite du prince Abdallah au président amé
ricain George W.
Bush le 25 avril 2002.
Invoquant le rôle de l'Afghanistan dans la «protection et l'entraî
nement de terroristes», l'Arabie saoudite,
seul pays à avoir soutenu officiellement le régime des taliban à
Kaboul (avec les Émirats arabes unis et le
Pakistan), a rompu ses relations avec les taliban dont il avait financé
la lutte avec l'aide des services
américains et pakistanais.
Le prince Abdallah a dû contrecarrer toute tentative de récupér
ation et d'amplification par l'opposition
islamiste, et redonner à une opinion publique américaine et occide
ntale majoritairement hostiles l'image
d'un pays stable et modéré.
Début décembre 2001, il a pronon
cé, devant les principaux dignitaires
religieux du pays, un discours à la teneur politique remarquée, pr
êchant l'apaisement, le refus de toute
«outrance», et la volonté d'être «l'exemple à suivre»
pour tous les musulmans du monde, précisant qu'il
en allait de «l'intérêt de la patrie».
Son plan de paix, dan
s lequel il a appelé tous les pays arabes à
reconnaître Israël si ce dernier se retirait des territoires conqu
is après la guerre de 1967, et reconnaissait
à son tour l'existence d'un État palestinien, a été adopté
par les États arabes présents au «sommet» de la
Ligue arabe, organisé à Beyrouth les 27-28 mars 2002.
Ce plan a im
médiatement été rejeté par Israël..
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