Arabie saoudite (1996-1997)
Publié le 12/09/2020
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Arabie saoudite 1996-1997
Incapable de gouverner depuis son embolie cérébrale de 1995, le ro
i Fahd a été mainteu sur le trône par
ses frères du clan Soudeiri, soucieux de retarder l'arrivée de leu
r demi-frère Abdallah à la tête de l'État,
synonyme pour eux de perte d'influence et de limitation de leur mainmise
sur la rente pétrolière.
Si la
famille royale, unique acteur politique du pays, est parvenue à soust
raire aux regards ses tensions
internes, la vacance de fait du pouvoir a contribué à geler pendan
t plusieurs mois le processus de prise
de décision.
La bonne tenue du prix du pétrole en 1996 a permis à l'Arabie saou
dite d'engranger des revenus en
hausse de 35 % par rapport à l'année précédente.
Ils ont é
té pour moitié consacrés à apurer les dettes
de l'État envers les agriculteurs et les entrepreneurs privés.
Le
budget 1997 a prévu une augmentation de
25 % des revenus (43,7 milliards de dollars) et une hausse de 21 % des
dépenses (48,2 milliards de
dollars).
La bonne santé globale de l'économie (réduction du
déficit budgétaire à 3,3 % du PIB, retour à
l'excédent de la balance des paiements, inflation officiellement infé
rieure à 1 %) a permis au
gouvernement de prendre en considération les difficultés matéri
elles d'une partie de la population et de
faire de l'éducation (+ 50 %) et de la santé (+ 34 %) les axes
prioritaires du budget, dans lequel la
défense a continué à se tailler la part du lion (environ 35 %)
.
L'enquête sur l'attentat anti-américain (19 soldats tués) per
pétré le 25 juin 1996 à Al-Khobar, dans l'est
du pays, a été menée dans le plus grand secret.
Elle a donné
lieu à de nombreuses arrestations dans les
milieux islamistes sunnites et chiites.
Tenus à l'écard des invest
igations, les États-Unis ont exprimé leur
mécontentement, sans parvenir à infléchir la résolution de R
iyad de ne fournir à Washington aucun
prétexte de représailles contre l'Iran.
L'hypothèse d'une impli
cation de Téhéran n'a pas été écartée par
les démentis saoudiens volontairement ambigus, mais le royaume a paru
désireux de ménager son voisin
de l'autre rive du Golfe et d'améliorer ses relations bilatérales
avec la République islamique.
Une
rencontre entre le prince Abdallah et le président Rafsandjani, fin m
ars 1997 à Islamabad, a même
permis d'arrêter le principe d'une visite du président iranien en
Arabie.
La politique étrangère du royaume a été à l'origine de te
nsions avec les États-Unis.
Riyad a d'abord
implicitement désapprouvé, en septembre 1996, les raids aériens
menés par les Américains pour
sanctionner l'intervention des troupes de Bagdad au Kurdistan irakien.
L
e gouvernement saoudien a par
ailleurs exprimé à plusieurs occasions sa réprobation pour la p
assivité de Washington face à la politique
de Benyamin Netanyahou concernant la question palestinienne.
Après l'
expulsion du Soudan de
l'opposant saoudien Oussama ben Laden, durant l'été 1996, l'Arabie
a esquissé un rapprochement avec
ce pays, toujours montré du doigt par les États-Unis pour ses "act
ivités terroristes"..
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