Après la fin de la Guerre froide, la prolifération et la dissémination des armements se sont poursuivies
Publié le 09/09/2020
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Après la fin de la Guerre froide, la prolifération et la dissémination des
armements se sont poursuivies
La fin du monde bipolaire n’a pas mis un terme à la prolifération des armements
sur toute la planète, contrairement à ce que beaucoup espéraient.
Après la
guerre du Golfe, en 1991, et dans les analyses développées après les attentats
du 11 septembre 2001, la perception des risques liés à la dissémination d’armes
de destruction massive - nucléaires, biologiques, chimiques et balistiques -
s’est aggravée.
L’usage de l’arme chimique et d’engins balistiques à charge classique durant le
conflit Iran-Irak (1979-1988), le non-respect par l’Irak du Traité de
non-prolifération nucléaire (TNP), entré en vigueur en mars 1970 et auquel il
est pourtant partie, aboutissant à l’édification clandestine et progressive
d’une capacité nucléaire, ont largement nourri cette inquiétude.
Si la guerre du
Golfe a eu pour effet indirect de faire passer de 140 à 188 le nombre d’États
signataires du TNP entre 1990 et 2001, le groupe des cinq puissances nucléaires
officielles a ouvertement été rejoint en 1998 par l’Inde et le Pakistan.
L’inquiétude se justifie également par la dissémination des armes classiques,
dont on parle beaucoup moins, mais qui a alimenté en les amplifiant
d’innombrables conflits sanglants.
Ainsi, le tiers du commerce mondial
d’armement concerne les armes de petit calibre, dont le nombre est estimé à 500
millions (auquel il faut ajouter 250 millions d’armes détenues à titre privé).
Même si la Conférence des Nations unies sur le commerce illicite des armes
légères (juillet 2001) a permis de forger un consensus pour que les États
s’engagent à prévenir, à maîtriser et àéliminer ce type de commerce, la lutte
contre la dissémination de ces armes reste un travail de longue haleine.
La
dissémination de ce type d’armes favorise pourtant l’insécurité publique tout en
permettant de transformer un simple différend entre communautés locales en un
véritable conflit armé.
Enfin, le terrorisme chimique, après l’attentat dans le métro de Tokyo commis en
mars 1995 par la secte Aum Shinrikyo (« Vérité suprême »), l’édification d’un
potentiel militaire biologique russe après les conférences d’examen faisant
suite à la convention contre les armes biologiques de 1972, ainsi que les envois
aux États-Unis, en 2001, de courriers contenant des bacilles de charbon ont
relancé les préoccupations sur la prolifération de cette dernière catégorie
d’armement.
Des motivations très diverses
Les armes chimiques et biologiques sont souvent considérées comme la bombe
atomique du pauvre : armes de destruction massive, peu coûteuses et
techniquement accessibles, elles seraient une réponse à la dissuasion nucléaire
occidentale.
En réalité, ces armements ne peuvent être des outils de la
dissuasion, dans la mesure où leur dialectique repose moins sur le non-emploi
(gesticuler pour ne pas s’en servir) que sur son emploi (en disposer pour s’en
servir) et que leurs effets sont loin d’être aussi destructeurs qu’une ogive
nucléaire.
Pourquoi, dans le contexte de l’après-Guerre froide, détenir ou chercher à
acquérir des armes de destruction massive, en particulier nucléaires ? Si la
dissuasion reste une motivation, la possession de ces armes est aussi un signe
de prestige technologique et de souveraineté.
L’arsenal nucléaire, chimique à
défaut, est un moyen d’affirmation de la puissance nationale et d’une certaine
autonomie de décision, tout comme il permet quelquefois à un pays de relever son
statut sur la scène internationale.
L’existence d’arsenaux nucléaires répond par
ailleurs largement à l’« effet miroir» : le maintien d’un potentiel nucléaire
national se justifie par sa simple existence dans d’autres pays.
On constate en
outre que la volonté d’un État de disposer d’armes de destruction massive obéit.
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