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APPRENDRE A APPRENDRE de Philippe Lamour et Jacques Chalendar, Prendre le temps de vivre.

Publié le 05/10/2017

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temps

APPRENDRE A APPRENDRE

Il est peu de pays dans lesquels on impose aux enfants un nombre aussi élevé d'heures de présence en classe. Il est peu de pays dans lesquels il en résulte si peu de profit, où tout doit être aussi rapide­ment oublié pour permettre d e réapprendre autre chose qui soit utili sable. Notre pays a le privilège d'être celui où nul ne parvient à parler convenablement une langue étrangère après l'avoir étudiée au lycée pendant sept ans.


Nous savons tous à présent que les connaissances acquises au début de l'existence ne suffiront plus, dans l'avenir, à alimenter la carrière entière d'un même homme. L'évolution technique, les modi fications révolutionnaires apportées par le progrès des communi­cations et des télécommunications, l'instantanéité de l'information, obligeront à des réorientations périodiques des connaissances acquises à l'origine. C'est ce qu'on appelle l'éducation permanente.

Or, on continue à concevoir l'enseignement sous sa forme ancienne, qui consiste à affecter la première période de la vie, et elle seule, à cette acquisation de connaissances destinées en principe à alimenter l'esprit pendant toute la durée de la vie. De ce fait, on accumule, dans les domaines les plus différents, une masse informe de notions dont on sature de jeunei!l cerveaux encore mal exercés à des acquisitions si nombreuses et si hétéroclites; après quoi, l'obstacle d e l'examen franchi, on les abandonne entièrement à eux mêmes pour le reste d e leur existence, libres de réviser ou de compléter leurs connaissances à leur gré si, d'aventure, ils en avaient encore le goût et les moyens.

Puisque désormais cet ancien système d'enseignement massif est, en tout état de cause, destiné à être remplacé par l'éducation per­man ente, il serait logique de limiter l'éducation première à la culture de l'intelligence et à l'enseignement des méthodes d'acquisition de la connaissance. Pourquoi s'obstiner à bourrer les crânes d e notions dont on sait à l'avance qu'une partie importante devra bon gré mal gré être abandonnée ou révisée?

L'éducation première ne doit plus avoir pour objet, comme au temps d'Érasme et de Pic de la Mirandole *, de transmettre à un enfant de quinze ans la totalité des connaissances réunies à son époque. Elle doit consister à cultiver son esprit par une discipline quelconque

fût-ce une langue morte                   pour lui donner la faculté d'acquérir la connaissance, lui en donner le goût et lui e n enseigner les méthodes et les moyens. L'éducation d e base, c'est la culture, l'art d'apprendre et le plaisir d'apprendre. L'enseignement sera ensuite donné et sans cesse révisé, pendant tout le cours de l'existence, par l'éducation permanente et la formation professionnelle.

 

Philippe Lamour et Jacques Chalendar, Prendre le temps de vivre.

Commentaire

temps

« Nous savons tous à présent que les con naissanc es acq uises au début de l' existence ne suffiront plus, dans l'ave nir, à ali me nter la carrièr e entièr e d'un même homm e.

L'é volu tion tech nique, les modi fica tions révolu tionnair es appor tées par le prog rès des communi­ ca tions et des téléco mmunica tions, l'instantanéité de l'informati on, obli geront à des réorie ntations périodique s des con naissances acquises à l'origine.

C'es t ce qu'on appelle l'édu cation permane nte.

Or, on continue à conc evoir l'ens eignemen t sous sa forme ancienne, qui consis te à affecter la première période de la vie, et elle seule , à cette acquisati on de connai ssances desti nées en pri ncipe à ali me nter l'espr it pend ant to ute la dur ée de la vie.

De ce fait, on acc umule, dans les domaines les plus différents, une masse informe de notions dont on sature de jeune i!lcer veaux encore mal exercés à des acquisitions si nom breuses et si hét érocl ites; apr ès quoi, l'obstacle de l'examen fr anchi, on les abandonne entièrement à eux mêmes pour le reste de leur existence, libres de réviser ou de com pléter leur s con naiss ances à leur gré si, d'aventure, ils en avai ent encore le goû t et les moy ens.

Puisque désormais cet ancien système d'ens eignement massif est, en tout état de cause, desti né à être rempla cé par l'éducation per­ mane nte, il ser ait logique de limi ter l'éd ucation première à la cultur e de l'intelligence et à l'enseign ement des méthodes d'acquisition de la connai ssance.

Pourquoi s'ob stiner à bou rrer les crânes de notions do nt on sait à l'avance qu'une partie impor tante devra bon gré mal gré être abandonné e ou révisée ? L'éduc ation première ne doit plus avoir pour objet, comme au temps d' Éras me et de Pic de la Mir andole *, de trans mettre à un enfant de quin ze ans la totalité des connaiss ances réuni es à son époque.

Elle do it consis ter à cul tiver son espri t par une discipline quelconque fût-ce une langue morte pour lui donner la facu lté d'acqu érir la con naissance, lui en donner le goût et lui en enseigner les méth odes et les moyens.

L'éducati on de base, c'est la cul ture, l'art d'appr endre et le plaisir d'apprendre.

L'enseigne ment sera ensui te donné et sans cesse révisé, pendant tout le cours de l'existence, par l'éducation permanen te et la forma tion professio nnelle.

Philippe Lamour et Jacques Chalendar , Prendre le temps de vivre.

Vous résumerez ou ana lyserez, à votre guise, ce texte.

Puis, en l'indiqua nt dès le début, vous y choisir ez une idée qui vous parait imp ortante, vous l'illustrerez et la discu terez au besoi n.

1.

Le texte n'offre pas de difficulté de compr éhension : il s'organise autour d'une opposition (ensei gnemen t/éducation) qui ellemême repose sur des couples (* ) Hum anistes du XVI' siècle.. »

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