Apartheid

« 1 / 2 11 aoOt 1965 Série N• 56 Fiche N• 668 Apartheid 1.

La République d'Afrique du Sud est le seul pays au monde où la discrimination raciale constitue une politique officielle.

En afrikaans, la langue des Afrikanders.

on a créé pour la désigner le mot «apartheid " formé de "apart ..

(séparation) et d'un suffixe indiquant un état.

L'apartheid, basé sur la peur des petits Blancs d'être sub­ mergés par les masses noires, servit de tremplin au premier gouvernement de O.

F.

Malan pour gagner les élections de 1948.

Très vite, les dirigeants sud-africains durent préciser leur idée de ségrégation absolue, difficile à appliquer dans un pays où onze millions de Noirs et près de quatre millions de Blancs dépendent, malgré tout, les uns des aut_res.

2.

Devant le tollé mondial, le mot a été abandonné, et on lui préfère officiellement l'expression: développement séparé, reconnaissant en principe aux Noirs et aux Blancs le même droit au progrès, mals chacun chez sol.

Quelques Afrikanders parlent aussi de liberté séparée depuis que le gouvernement de Hendrik Verwoerd lança en 1962 sa politique des bantoustans, zones d'unité ethnique où les droits politiques, allant éventuellement jusqu'à J'indépendance, seraient offerts aux Africains.

3.

H.

Verwoerd a mis en circulation l'idée d'un « Commonwealth ..

de nations blan­ ches et noires, mais repousse toute possibilité de partition proprement dite.

En atten­ dant, l'apartheid est présent dans les moindres actes de la vie quotidienne des Sud­ Africains.

D'innombrables lois, avec leurs amendements, l'ont codifié au cours des dix-sept dernières années.

4.

Les plus fondamentales sont le Group Area Act (Loi sur les zones de groupes) prévoyant que chaque groupe racial ne peut vivre que sur des terrains soigneuse­ ment et officiellement déterminés; l'lmmorality Act, qui interdit les mariages et les relations sexuelles entre races différentes; Je Job Reservation Act (Loi sur les emplois réservés) permettant au ministre du Travail de décréter quels sont les emplois ouverts à chaque race.

Des règlements classent la population en quatre catégories: les Euro­ péens, les Bantous (Noirs africains), les Colorés (Métis du Gap) et les Asiatiques (principalement Indiens).

Par décret, pour des raisons de relations commerciales, les Japonais sont classés parmi les Européens.

5.

La population blanche, dans sa grande majorité, accepte cette situation et le montre en votant de plus en plus, à chaque scrutin, pour le Parti national de H.

Ver­ woerd, ceci malgré les objurgations des Eglises qui condamnent toutes l'apartheid, à l'exception de la Gereformerd Kerk (branche sud-africaine indépendante de l'Eglise réformée hollandaise).

Le minuscule Parti libéral, présidé par Alan Patton, auteur de « Pleure, ô Pays bien-aimé ..

le seul à réclamer Je suffrage universel, est sans influence.

Après des campagnes de sabotage, la clandestinité, noire ou blanche, a été brisée par des lois d'exception et une répression sévère.

6.

L'apartheid est à l'ordre du jour de l'ONU depuis 1952.

Un comité spécial établit un rapport annuel et conseille des mesures.

Seuls les pays afro-asiatiques et commu­ nistes ont suivi les recommandations de rupture.

Une telle action est inefficace.

Les grands pays occidentaux refusant de s'y joindre. 2 / 2. »