Anthologie les Cahiers de Douai
Publié le 02/06/2024
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«
Anthologie des cahiers de Douai
Arthur Rimbaud
Arthur Rimbaud est né le 20
octobre 1854 à Charleville et
il est mort le 10 novembre
1891 à 37 ans Marseille.
En 1865, il rentre en sixième
au collège municipal de
Charleville, où il se
démarque des autres élèves
par ses aptitudes
exceptionnelles en littérature
et en latin.
Le jeune Rimbaud rédige
Arthur Rimbaud à
aisément des poèmes en
17ans
latin si bien qu’en juillet 1869
il remporte haut la main le
Alors qu’il est en classe de rhétorique en janvier 1870,
premier prix de vers latins du
Arthur Rimbaud se lie d’amitié avec son professeur,
concours académique.
Georges Izambard qui lui prête de nombreux livres
dont les Misérables de Victor Hugo, ce qui enrichit sa
culture littéraire.
Etouffé par sa mère, Rimbaud fugue
à plusieurs reprises : la 1ère fois en août 1870 il veut se
rendre à Paris mais arrivé à la gare du Nord sans billet
de transport, il est mis en prison.
Depuis sa cellule, il
écrit à son ami Georges Izambard qui se trouve alors à
Douai, lui demandant de payer sa dette.
Le professeur
s’ exécute et lui paye même un billet de train pour le
rejoindre à Douai.
Arthur Rimbaud y arrive le 8
lui remet une copie de 15 des ses poèmes.
Izambard
qui avait prévenu la mère d’Arthur Rimbaud entre
temps le raccompagne à Charleville, mais l’accueil est
rude et le jeune poète se fait réprimander.
Le 6 octobre 1870, nouvelle fugue.
Dans le but de
retrouver Georges Izambard, le jeune Rimbaud se
rend à Douai mais une fois arrivé sur place son ami
est chargé de le faire revenir au foyer familial escorté
de gendarmes, sur les ordres de sa mère.
Entre temps, Arthur Rimbaud est passé voir Paul
Demeny pour lui remettre 7 poèmes rédigés au cours
de ce périple.
Mais le 10 juin 1871, le jeune homme alors âgé de 16
ans écrira à Paul Demeny : « Brûlez tous les vers que
je fus assez sot pour vous donner lors de mon séjour
à Douai ».
Ces textes, oubliés par Paul Demeny seront
retrouvés 17 ans plus tard et composeront le recueil
« les Cahiers de Douai ».
Sensation
Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini me montera dans l’âme,
Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, -heureux comme avec une femme.
Mars 1870
A travers ce poème, Arthur Rimbaud exprime à la fois les
sentiments d’un adolescent en quête de liberté et l’éveil à
la sensualité.
En effet, le poète recherche dans la Nature
les sensations capables d’évoquer la rencontre
amoureuse.
( la fraîcheur à mes pieds, baigner ma tête
nue, l’amour infini, heureux comme avec une femme)
La Nature constitue alors un refuge pour Arthur Rimbaud
qui peut alors échapper à sa mère qui l’étouffe.
J’ai choisi ce poème car dans celui-ci est exposée
pleinement la liberté que peut apporter la Nature, un
sentiment que tous les adolescents recherchent.
Le lyrisme est également présent dans ce texte à travers
l’expression des sentiments du jeune poète (Rêveur, je
ne parlerai pas, je ne penserai rien, l’amour infini me
montera dans l’âme, heureux comme avec une femme.
Rages de Césars
L’Homme pâle, le long des pelouses fleuries,
Chemine, en habit noir, et le cigare aux dents :
L’Homme pâle repense aux fleurs des Tuileries
- Et parfois son œil terne a des regards ardents…
Car l’Empereur est soûl de ses vingt ans d’orgie !
Il s’était dit : « Je vais souffler la Liberté
Bien délicatement, ainsi qu’une bougie ! »
La liberté revit ! Il se sent éreinté !
Il est pris.
- Oh ! Quel nom sur ses lèvres muettes
Tressaille ? Quel regret implacable le mord ?
On ne le saura pas.
L’Empereur a l’œil mort.
Il repense peut-être au Compère en lunettes…
-Et regarde filer de son cigare en feu,
Comme aux soirs de Saint-Cloud, un fin nuage bleu.
A travers ce poème, Arthur Rimbaud dresse le portrait
de Napoléon III en fin de règne, amorphe et fatigué car
en s’attaquant à lui, il s’attaque également à ses idées
de pouvoir absolu, à un moment où sa mère l’oppresse.
J’ai choisi ce poème car il témoigne de l’avis du poète
par rapport à l’omnipotence.
La cible de la satire est Napoléon III : celle-ci se
remarque notamment avec des descriptions péjoratives
(L’Homme pâle, œil terne, éreinté, œil mort)
Le Dormeur du val
C’est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort.
Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il....
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