Anne Comnène1083-1148Historiens érudits, savants et poètes s'accordent à dire que, rarement, le goût des lettres futplus universellement répandu que dans la Byzance des Comnène.
Publié le 23/05/2020
Extrait du document
«
Anne Comnène
1083-1148
Historiens érudits, savants et poètes s'accordent à dire que, rarement, le goût des lettres fut
plus universellement répandu que dans la Byzance des Comnène.
C'est l'époque où Tzetsés commente Hésiode et Homère, où Jean Italos après Tsellos étudie et
enseigne la doctrine de Platon, où la langue s'épure et reproduit la grâce et la sobriété de
l'Attique.
Une princesse impériale admirablement douce comme Anne Comnène n'allait pas
échapper à cette renaissance classique.
La culture donnée jadis aux femmes byzantines ne
pouvait lui suffire.
Elle eut les maîtres les plus réputés : elle apprit l'histoire, la littérature, la
politique, la diplomatie, la médecine et les sciences.
Elle lut les grands poètes et les grands
philosophes.
Elle citait couramment Orphée et Timothée, Sapho et Pindare ; elle savait le
latin, chose rare dans cet Orient du XIIe siècle, et cette femme savante, quand elle se mêla
d'écrire, fut simplement un grand écrivain. L'Alexiade, sorte de grand poème épique à la
gloire de son père, l'empereur Alexis Comnène demeure un très beau livre qui contient, à côté
du tableau saisissant de cette époque fameuse des Croisades, toutes ses tristesses
personnelles, tous ses regrets, toutes ses ranc œ urs, tous ses souvenirs et toute sa nostalgie du
trône manqué.
“ On dira peut-être en me lisant, écrit-elle, que mon langage a été altéré par mes affections
naturelles, mais j'en jure par les périls que l'empereur mon père a courus pour le bonheur des
Romains, par les exploits qu'il a accomplis, par tout ce qu'il a souffert pour le peuple du
Christ, ce n'est point pour flatter mon père que j'écris ce livre.
”
Sans doute, Anne Comnène, très princesse, très byzantine, incapable par conséquent de juger
impartialement les événements et les hommes de son temps, se faisait-elle quelque illusion ;
mais nul doute que tel qu'il est l'Alexiade ne soit un document de première valeur et un livre
d'une fraîcheur, d'une richesse et d'une saveur qui, après avoir émerveillé Mme de Sévigné et
Voltaire, en grec et en latin, nous enchante aujourd'hui dans le beau français de Bernard Leib.
On sait que, dès sa naissance, Anne fut marquée d'un signe miraculeux.
Au mois de
décembre 1083 l'impératrice Irène Doukas, femme d'Alexis Comnène, attendait d'accoucher
dans la chambre de “ pourpre ” où naissaient tous les enfants impériaux : “ les
porphyrogénètes ”.
Le moment était proche, mais le Basileus, retenu par la guerre contre les
Normands, était absent de Constantinople.
La jeune femme fit sur son ventre le signe de la
croix : “ Attends encore, petit enfant, jusqu'à ce que ton père soit de retour.
” Et Anne, docile à
la volonté de sa mère, avant même d'avoir vu le jour, naquit à l'heure même où Alexis rentrait
dans la capitale, trois jours après les premières douleurs.
A vrai dire, docile, elle ne le fut que dans l'affection qu'elle portait à ses parents ; son ambition
la rendit indocile et terrible envers son frère Jean qui, huit ans après sa naissance, alors qu'elle
était déjà fiancée au jeune Constantin Doukas et qu'elle comptait régner après son père, lui
avait joué le tour impardonnable de venir au monde.
Elle voua une haine féroce “ au petit.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Anne Comnène
- POURQUOI AIMONS-NOUS LA FONTAINE ? Après avoir étudié l'oeuvre de La Fontaine, un critique contemporain conclut : « Il n'y a pas de note humaine qui ne s'y fasse entendre, l'ironie, l'émotion, la pitié, le courage, le goût du plaisir et de la retraite, l'acceptation de la vie et le besoin du rêve. On voudrait faire sentir pourquoi on l'aime ; mais on n'ose forcer la voix quand on parle du plus discret des poètes. » Vous direz si vous retrouvez dans ces quelques lignes l'impression que
- Un lecteur écrit à un magazine littéraire pour témoigner de son goût pour les formes classiques de la poésie (poésie en vers fixes du XVIe au XIXe siècle). Une semaine plus tard, un autre lecteur lui répond dans le même magazine, pour défendre et montrer son goût de la poésie moderne et contemporaine (vers libres, poèmes en prose, etc.). Rédigez ces deux lettres. Vous pourrez, si vous le voulez, inverser l'ordre des deux lettres.
- Anne de Bretagne par Simone Martin-Chauffier Anne n'avait pas douze ans lorsque la mort de François II, son père, la fitduchesse de Bretagne, mais elle avait déjà le goût et le sens de l'autorité.
- Ricardo Molínari1898-1996Né en Argentine, Molínari est un des poètes du groupe " Ultraista ", c'est-à-dire un despoètes d'avant-garde qui ont renouvelé les lettres hispano-américaines et espagnoles versles années 20.