animal, règne.
Publié le 06/12/2021
Extrait du document
Ci-dessous un extrait traitant le sujet : animal, règne.. Ce document contient 5633 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Echange
animal, règne.
1
PRÉSENTATION
animal, règne, ensemble des organismes pluricellulaires (ou métazoaires) se nourrissant par ingestion de matière organique issue d'autres êtres vivants et capables, à
quelques exceptions près, de se mouvoir librement. L'étude des animaux est la zoologie.
Les caractéristiques qui permettent de classer un être vivant dans le règne animal concernent d'une part son mode de nutrition, d'autre part son mode de vie. Ainsi, un
membre du règne animal se distingue notamment par un mode de nutrition actif aux dépens d'autres êtres vivants (animaux, végétaux ou bactéries) -- les animaux sont
hétérotrophes, par opposition aux végétaux qui produisent eux-mêmes leur matière organique et sont donc autotrophes. De plus, les animaux disposent d'une mobilité leur
permettant de se déplacer librement à la recherche de nourriture -- les rares animaux qui vivent fixés, telles les éponges, possèdent des dispositifs qui leur permettent
d'attirer à eux la nourriture.
Par ailleurs, les animaux possèdent un système nerveux et des organes sensoriels grâce auxquels ils perçoivent les modifications du milieu extérieur. Ils peuvent y répondre
de manière adaptée par des comportements spécialisés.
2
ORIGINES ET ÉVOLUTION
On pense que les êtres vivants pluricellulaires, animaux comme végétaux, ont évolué à partir d'ancêtres unicellulaires (protistes). Les animaux auraient ainsi évolué à partir
de protozoaires (protistes à caractères animaux). Mais, en raison de l'absence de fossiles et de formes intermédiaires, les relations précises entre les unicellulaires et les
animaux restent obscures.
Il existe plusieurs hypothèses. La première postule que certains protozoaires du groupe des flagellés vivant en colonies, ont pu évoluer en organismes plus complexes et
pluricellulaires, chaque cellule de la colonie se spécialisant au fil du temps dans une fonction donnée bénéficiant à l'ensemble. De plus, les premiers stades embryonnaires
des animaux présentent une série de modifications qui fournit un schéma plausible d'évolution et de passage d'un organisme unicellulaire à un pluricellulaire. D'autres
théories suggèrent l'existence de formes de transition différentes. Ce pourrait être, par exemple, un protozoaire possédant plusieurs noyaux dans son unique cellule.
Les résultats récents de la biologie moléculaire donnent de bonnes raisons de penser que les premiers animaux sont apparus sur Terre il y a près d'un milliard d'années. Dès
le début de l'ère primaire, au cambrien, on connaît déjà des fossiles appartenant à de très nombreux groupes zoologiques. Ces premières formes de vie animales sont
toutes marines.
Le cours de l'évolution des animaux n'a pas été linéaire. Il est comparable à un buisson possédant de nombreuses branches. Ces dernières représentent les diverses
adaptations qui se sont produites au sein du règne animal. Par ailleurs, il a existé au cours des temps géologiques plusieurs périodes d'extinctions massives, qui ont
entraîné un renouvellement important des faunes.
3 CARACTÈRES GÉNÉRAUX
3.1 Reproduction et développement
La reproduction des animaux est généralement sexuée. La fécondation d'un gamète femelle, ou ovule par un gamète mâle, ou spermatozoïde donne une cellule-oeuf, ou
zygote. La cellule-oeuf se divise (phénomène de segmentation) et engendre une masse cellulaire pleine qui ressemble à une mûre (d'où son nom de morula, « petite
mûre «). Très rapidement, la morula se transforme en une sphère creuse, la blastula, limitée par une seule couche de cellules. L'étape suivante est un embryon
rudimentaire, toujours creux, mais formé par deux couches de cellules : la gastrula. Chaque couche de cellules est appelée feuillet. Il existe dans la gastrula un feuillet
externe, ou ectoderme, et un feuillet interne, ou endoderme. La cavité qui se trouve entre les deux feuillets communique avec l'extérieur par un petit orifice : c'est la
bouche primitive, ou blastopore.
Ce stade très précoce du développement de tous les animaux est appelé stade à deux feuillets, ou stade diploblastique. C'est à partir de là que sont empruntées, selon les
animaux, différentes voies de développement.
Si la reproduction sexuée est la règle chez les animaux, il existe cependant des exceptions. Parfois, comme chez les rotifères (petits invertébrés aquatiques), tous les
individus sont femelles. Le développement se fait sans fécondation, c'est la parthénogenèse. D'autres animaux se reproduisent par bourgeonnement. C'est un mode de
reproduction non sexué par lequel un individu produit, sur une partie de son corps, une masse cellulaire qui évolue peu à peu pour former un autre individu semblable au
premier. C'est le cas des bryozoaires, ou encore des ascidies (animaux marins fixés appartenant au groupe des tuniciers).
3.2
Plan d'organisation
Il existe chez les animaux une grande variété de plans d'organisation. Toutes les espèces qui présentent le même sont réunies dans une catégorie que l'on appelle
embranchement. Les zoologistes admettent environ 26 embranchements différents. Au-delà de cette variété, il est cependant possible de trouver quelques caractères
communs à tous les animaux.
3.2.1
Symétrie
Les éponges, qui sont les animaux les plus primitifs, n'ont pas de symétrie. Le corps de la plupart des autres animaux est formé de deux parties semblables disposées de
part et d'autre d'un plan de symétrie : ils sont dits à symétrie bilatérale. À celle-ci se superpose une organisation du corps d'avant en arrière : la partie antérieure est
transformée, chez la plupart des animaux, en une tête (à l'intérieur de laquelle se trouve le cerveau) qui porte divers organes sensoriels, dont les yeux. Cette structure
favorise les déplacements dans une direction déterminée.
De rares animaux, les cnidaires (voir coelentérés) et les échinodermes, ont acquis secondairement une symétrie dite radiaire.
3.2.2
Évolution du mésoderme
Lorsque, au cours de son développement, l'embryon est parvenu au stade de gastrula, son évolution peut se poursuivre selon deux modalités opposées. Dans de rares cas
(comme les éponges ou les méduses), l'animal reste au stade à deux feuillets. Mais chez la plupart des animaux, l'étape suivante du développement embryonnaire est la
formation d'un troisième feuillet, le mésoderme. Les animaux à trois feuillets sont dits triploblastiques. Les cellules du mésoderme forment deux massifs cellulaires
symétriques, qui s'organisent en vésicules creuses : le coelome. Celui-ci se fragmente en segments (ou métamères) qui se placent à la suite les uns des autres et autour
desquels se disposent les éléments des futurs organes comme les muscles, le système nerveux ou le tube digestif. C'est l'origine de la segmentation (ou métamérisation) du
corps, qui reste visible chez beaucoup d'animaux, même à l'âge adulte.
3.2.3
Coelomates et acoelomates
Les animaux chez qui le mésoderme se transforme en une série de vésicules creuses, ou coelome, sont des coelomates. Le mésoderme évolue peu et reste compact chez les
animaux sans coelome ou acoelomates.
Dans le groupe des coelomates, l'évolution s'est poursuivie dans deux directions opposées. Chez certains, la bouche de l'embryon, le blastopore, persiste et forme la bouche
définitive de l'animal adulte. Les animaux qui présentent cette caractéristique sont les protostomiens. Dans d'autres cas, la bouche de l'embryon disparaît et la bouche de
l'adulte résulte d'une nouvelle formation. Ces animaux sont des deutérostomiens. Ce sont les organismes les plus évolués de tout le règne animal.
3.2.4
Tube digestif
Le tube digestif est un organe essentiel du corps. Les éponges en sont dépourvues mais possèdent un réseau de canaux internes dans lesquels circule de l'eau, qui apporte
les particules alimentaires. Les cnidaires (hydres, méduses) ne possèdent qu'une cavité digestive qui communique avec l'extérieur par un orifice unique servant à la fois de
bouche et d'anus. Un véritable tube digestif, avec une bouche à l'extrémité antérieure et un anus à la partie postérieure du corps, est l'apanage des coelomates. Parfois
cependant, le tube digestif peut disparaître. Cela se rencontre chez certains parasites, comme le ténia, ou chez les pogonophores, animaux marins ressemblant à des vers.
3.2.5
Système nerveux
Les éponges et les cnidaires ont un système nerveux rudimentaire formé de fibres nerveuses (les neurones) qui constituent un réseau lâche et peu structuré. C'est
seulement chez les coelomates qu'un véritable système nerveux apparaît. Le plan général d'organisation de ce système nerveux comprend une masse antérieure logée dans
la tête, le cerveau, auquel fait suite une chaîne nerveuse qui court tout le long du corps. De nombreuses variations se produisent sur ce thème. La plus importante réside
dans la position de la chaîne nerveuse, qui peut être ventrale (chez les invertébrés) ou dorsale (chez les vertébrés).
4 RELATIONS ENTRE ESPÈCES
4.1 Relations trophiques
Par leur abondance, leur grand nombre d'espèces, et la diversité de leurs modes de vie, qui leur a permis de coloniser tous les milieux, les animaux jouent un grand rôle
dans la nature. Ils sont aussi indispensables au bon fonctionnement des écosystèmes que le sont les végétaux et les micro-organismes.
Les herbivores représentent une étape fondamentale dans le fonctionnement des chaînes alimentaires. Ils mangent les végétaux et sont à leur tour mangés par des
animaux carnivores (de premier ordre). Ceux-ci sont mangés par d'autres carnivores (de second ordre). Herbivores et carnivores de premier et second ordre représentent
différents niveaux trophiques (voir trophique, réseau).
De nombreux animaux sont des parasites : ils vivent aux dépens d'autres animaux. Certains animaux sont détritivores ou saprophages : ils se nourrissent de matière
organique morte, animale ou végétale. Les nécrophages mangent des organismes morts.
L'alimentation des animaux est plus ou moins spécifique. Il existe des espèces qui ne consomment qu'un seul végétal ou une seule proie. Ils sont dits monophages. Ainsi,
l'aigle des Everglades, qui vit en Floride, ne mange qu'une seule espèce d'escargot. Les animaux oligophages consomment un petit nombre d'espèces. C'est le cas du
doryphore, qui se nourrit de pommes de terre, mais peut manger, exceptionnellement, quelques autres plantes de la même famille, comme la tomate ou l'aubergine. À
l'inverse, certains animaux, les polyphages, ont une alimentation très variée. Les chenilles de certains papillons peuvent dévorer plusieurs centaines d'espèces différentes de
végétaux. Les activités de tous ces animaux assurent le bon fonctionnement des écosystèmes, tout en maintenant les diverses espèces en équilibre.
4.2
Abondance des espèces et comportement
Lorsque le milieu où ils vivent fournit une nourriture abondante, les animaux tendent généralement à se reproduire rapidement et à acquérir des effectifs importants. Mais
lorsque la nourriture fait défaut, de nombreux individus se la disputent. Les animaux doivent alors développer des méthodes d'utilisation plus efficaces des ressources
disponibles. Ils tendent également à s'occuper davantage de leurs jeunes.
Un comportement original adopté par certains animaux est la symbiose. Il s'agit, pour deux espèces, d'une vie en commun, avec bénéfices réciproques pour chacune des
deux espèces. Par exemple, certains termites vivent en association avec des protozoaires flagellés : ceux-ci profitent d'un milieu protégé, le tube digestif du termite ; en
retour, ils assurent la digestion de la cellulose, seule nourriture du termite.
Les animaux sont très souvent nomades, ce qui leur permet de trouver plus facilement de la nourriture, d'échapper aux prédateurs et de se reproduire sans danger. Les
migrations des oiseaux sont un exemple de ce nomadisme. Ils vont se reproduire là où le climat est favorable et la nourriture abondante pour permettre l'alimentation des
jeunes. (Voir migration animale.)
4.3
Les animaux et l'homme
4.3.1
Art, mythologies et croyances
Les animaux sont présents dès les premières manifestations d'art rupestre, au paléolithique. Les hommes préhistoriques peignent et gravent des animaux sur les parois des
grottes, comme celle de Lascaux ou d'Altamira. Les mosaïques et les fresques de l'Antiquité grecque témoignent de l'attrait artistique qu'ont continué à exercer les animaux
sur l'homme (voir art grec). La représentation d'animaux reste un thème courant dans l'art pictural, de la Renaissance à l'époque actuelle.
Les rapports de peur, de fascination, de domination de l'homme avec les animaux, les relations permanentes et réciproques que le premier entretient avec les seconds -- et
avec la nature en général -- se traduisent également par l'omniprésence du monde animal dans les mythes et les légendes. Les monstres mythologiques, en particulier dans
les croyances grecques, présentent souvent un mélange de traits humains et animaux : les centaures (homme et cheval), le Minotaure (homme et taureau), le Sphinx
(femme, lion et oiseau), les Sirènes (femme et oiseau) ; ou ce sont des mosaïques d'animaux, à l'image de Chimère, pour une part lion, pour une part chèvre et dotée
d'une queue de dragon. On retrouve de telles créatures dans les croyances médiévales, avec notamment le basilic, monstre mi-reptile mi-coq. Dans l'Égypte ancienne,
beaucoup d'animaux sont sacrés, car représentant l'incarnation de divinités : le scarabée sacré, lié au dieu Khépri, le Soleil levant, le chat, forme sous laquelle est
représentée la déesse Bastet, le chacal ou le chien pour Anubis, ou encore le faucon pour Horus.
Par ailleurs, de nombreux animaux, sans être eux-mêmes divinisés, sont associés à des dieux, desquels ils héritent leurs caractéristiques : par exemple la chouette, attribut
de la déesse grecque Athéna, est un symbole de sagesse. Mais d'autres animaux se voient attribuer divers traits moraux sans être pour autant associés à des divinités. Dans
la tradition grecque, le lion est ainsi un symbole métaphorique de force et de courage, comme dans de nombreuses autres cultures -- c'est pourquoi au Moyen Âge, le roi
d'Angleterre Richard Ier, dont l'époque a plus retenu la bravoure que la cruauté, a reçu le surnom de Richard Coeur de Lion. L'éléphant, attribut de plusieurs divinités
hindoues, est en Afrique un symbole de pouvoir, de force ou de sagesse. Citons encore la colombe, symbole répandu de paix et d'amour, qui représente également, dans
l'iconographie chrétienne, l'esprit saint.
Les croyances liées aux animaux sont légion, dans toutes les cultures et à toutes les époques. Au Moyen Âge, la chouette, de symbole de la sagesse dans l'Antiquité, est
devenue annonciatrice de malheurs (raison pour laquelle elle a subi de nombreuses persécutions), la piqûre de la tarentule est réputée provoquer une dépression
léthargique ne pouvant être guérie qu'en dansant la tarentelle, les engoulevents sont censés venir la nuit téter les chèvres...
4.3.2
Domestication
Dès le néolithique, qui marque la sédentarisation de l'homme, divers animaux commencent à être domestiqués, pour leur viande, leur peau, leur lait, ou encore en tant
qu'auxiliaires des activités humaines (chiens). Ainsi, les bovins, les moutons, les porcs et les volailles, de même que les chiens (premiers animaux à avoir été domestiqués,
il y a plus de 10 000 ans, à partir de leur ancêtre sauvage le loup) et les chats, sont le résultat de la sélection pratiquée pendant des siècles sur des animaux sauvages.
D'autres espèces, comme les singes, ont récemment révélé leur utilité dans la recherche de nouveaux médicaments et dans l'étude de diverses maladies.
4.3.3
Influence de l'homme sur les populations animales sauvages
4.3.3.1
Les espèces menacées
Le phénomène de disparition des espèces lié aux activités humaines, s'il existe depuis la sédentarisation de l'homme au néolithique, a pris une importance considérable à la
fin du
XVIIIe
siècle avec la révolution industrielle européenne, et a atteint dans les années 1950 un niveau réellement alarmant. L'exploitation commerciale abusive et la
chasse intensive, ainsi que la destruction des milieux naturels en raison du développement de l'urbanisation, de l'industrialisation et de la pollution, ont grandement réduit
les effectifs de nombreuses espèces et en ont conduit beaucoup à des seuils où leur survie à long terme est devenue fort improbable ( voir espèces menacées). Par ailleurs,
un certain nombre d'espèces se sont purement et simplement éteintes sous l'effet de la pression exercée par l'homme, tels, pour les plus connues, le dodo de l'île Maurice,
disparu au
XVIIIe
siècle, et le pigeon migrateur d'Amérique du Nord, éteint en 1914 des suites d'une chasse incontrôlée (alors que ses effectifs atteignaient plusieurs millions
d'individus un siècle auparavant) -- voir extinction.
L'agriculture se substituant à la chasse, les relations entre l'homme et les animaux ont changé. Les animaux qui s'attaquaient au bétail ou aux cultures ont été exterminés
ou leur nombre a été sévèrement réduit -- c'est notamment le cas pour le loup.
4.3.3.2
Les introductions hasardeuses
En revanche, l'homme a favorisé, souvent involontairement, des espèces qui sont devenues de véritables fléaux. Ainsi, ses activités ont permis la propagation des rats, qui
se sont mis à pulluler dans les villes, transmettant ainsi de grandes épidémies, comme celles de la peste au Moyen Âge. L'introduction d'espèces dans des milieux où elles
ne connaissaient pas de prédateurs a également eu des conséquences non négligeables, allant dans certains cas jusqu'à la catastrophe écologique. C'est ainsi que douze
couples de lapins apportés en 1862 en Australie ont pullulé en quelques dizaines d'années jusqu'à atteindre 1 milliard d'individus. Pour lutter contre ces animaux devenus
un véritable fléau, le virus de la myxomatose a été introduit dans le pays en 1951, mais cela n'a pas permis de régler le problème « lapins « -- dans l'environnement
australien, la virulence du virus s'est atténuée en quelques années, et des populations résistantes de lapins sont apparues. De plus, le virus a été introduit en France en
1952 par un médecin désireux de se débarrasser des lapins qui envahissaient sa propriété : la myxomatose s'est alors répandue de façon fulgurante en Europe continentale
et en Grande-Bretagne, décimant les populations de lapins de Garenne. Si une forme de résistance est apparue au fil du temps chez certains lapins, la maladie continue
toujours de sévir, tant parmi les populations sauvages que parmi les lapins d'élevage.
Il existe de nombreux exemples similaires, comme l'introduction du crapaud marin, originaire d'Amérique du Sud tropicale, en Australie et dans d'autres régions du monde.
Le but de l'opération était la lutte contre les insectes nuisibles, mais aujourd'hui, cet énorme amphibien menace l'équilibre écologique de ces régions en dévorant
indistinctement rongeurs, amphibiens et autres reptiles.
4.3.3.3
Efforts de préservation
La liste rouge des espèces menacées, établie par l'Union mondiale pour la nature, a réalisé l'évaluation d'environ 29 300 espèces animales, dont près de 27 p. 100 sont
menacés d'extinction à plus ou moins court terme (données 2007) ; cette liste est malheureusement loin d'être exhaustive. La situation actuelle, alarmante, nécessite un
effort de préservation de la faune mondiale concerté au niveau international. Diverses conventions internationales travaillent aujourd'hui à la mise en place de systèmes
d'exploitation durable des animaux sauvages, non préjudiciables à l'équilibre de la nature. Elles tentent de stopper les massacres de nombreuses espèces sauvages, comme
l'éléphant, chassé pour ses défenses, ou le rhinocéros, exterminé pour sa corne aux prétendues vertus aphrodisiaques et curatives. Citons notamment la Convention sur le
commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites), adoptée en 1973, ou la Convention sur la biodiversité, signée en 1992 lors
du Sommet de la Terre de Rio, et le travail de plusieurs associations, dont le Fonds mondial pour la nature (WWF). Malheureusement, les mesures de protection des espèces
et les accords internationaux ne sont pas respectés par tous -- cela vaut également pour les espèces végétales -- et les animaux sauvages menacés souffrent encore, pour
beaucoup, du braconnage et du trafic illégal.
5
CLASSIFICATION DU MONDE ANIMAL
Si les protozoaires, organismes unicellulaires présentant des caractères animaux (capacité à se mouvoir et mode de nutrition par ingestion), ont tout d'abord été considérés
comme une subdivision du règne animal, ils ont ensuite été classés dans le règne des protistes. Seules les formes pluricellulaires sont aujourd'hui considérées comme
appartenant au règne animal.
Par ailleurs, la classification proposée en 1801 par Lamarck, qui divisait le monde animal en deux groupes, vertébrés et invertébrés, est aujourd'hui abandonnée. En effet, si
le terme de vertébrés garde une valeur scientifique, celui d'invertébrés n'a plus de signification systématique : il désigne un ensemble d'une vingtaine d'embranchements
très différents les uns des autres. Bien qu'il soit toujours utilisé pour désigner les animaux dépourvus de colonne vertébrale, il a surtout un intérêt historique.
La classification actuelle du règne animal se fonde sur l'anatomie et sur le développement des animaux. Elle essaye, autant que faire se peut, de refléter les relations
évolutives entre les espèces et les groupes.
5.1
Les diploblastiques
Ces animaux sont les plus primitifs. Leur organisme se forme à partir de deux feuillets embryonnaires : l'endoderme et l'ectoderme. Entre les deux se trouve une substance
à l'aspect gélatineux, la mésoglée. Les diploblastiques groupent trois embranchements : les éponges, les coelentérés et les mésozoaires.
5.1.1
Éponges
Les éponges (ou encore spongiaires ou porifères) sont caractérisées par l'absence de symétrie et de forme bien déterminée. Elles n'ont pas d'organes distincts mais
seulement un système nerveux très rudimentaire et, chez certaines, un squelette formé de pièces indépendantes, les spicules. Presque toutes sont marines. Elles vivent
fixées sur un support et se nourrissent en filtrant l'eau, et en capturant les particules alimentaires qui s'y trouvent. On en compte trois classes et environ 10 000 espèces.
5.1.2
Cnidaires et cténaires
Cnidaires et cténaires sont deux embranchements voisins mais distincts, autrefois réunis sous l'appellation coelentérés (qui désigne aujourd'hui les seuls cnidaires).
Les cnidaires comprennent des animaux aussi divers que l'hydre d'eau douce, l'anémone de mer, les madréporaires (qui constituent les récifs de coraux), ou le corail rouge
(qui n'a rien à voir avec les récifs coralliens). Tous ont une symétrie rayonnée. La plupart de ces animaux présentent, au cours de leur vie, des changements
morphologiques importants. Ils passent d'une forme polype fixée à un substrat (c'est la forme de l'hydre d'eau douce ou de l'anémone de mer) à une forme de type méduse
qui flotte librement dans l'eau (comme chez les méduses). Les cnidaires portent des tentacules garnis de cellules urticantes capables d'injecter du venin et de tuer ainsi
leurs proies. Leur nom vient de ces cellules, qui sont des cnidocystes. Presque tous les cnidaires sont marins. Ils réunissent une dizaine d'ordres et 9 000 espèces.
Les cténaires ressemblent à des méduses, mais en diffèrent par l'absence de cnidocystes. Ils nagent à l'aide de plaques garnies de cils, appelées palettes natatoires ou
peignes. Ils capturent leurs proies grâce à de longs tentacules gluants. Leurs 90 espèces sont toutes marines.
5.1.3
Mésozoaires
Leur nom signifie « animaux du milieu «, car ils sont peut-être intermédiaires entre les diploblastiques et les triploblastiques. Ce sont des organismes de petite taille qui
vivent en parasites. Ils comprennent deux classes qui groupent 50 espèces.
5.2
Les triploblastiques
5.2.1
Acoelomates
Les deux embranchements principaux en sont les vers plats et les vers ronds (voir vers).
5.2.1.1
Vers plats
Les vers plats, plathelminthes ou platodes, ont un corps aplati et non métamérisé, sans anus ni appareil circulatoire, mais généralement avec un appareil reproducteur de
structure complexe (voir reproducteur, appareil). Beaucoup sont hermaphrodites. Ils comprennent six classes. Les plus importantes sont les turbellariés, ou planaires, qui
mènent une vie libre dans l'eau ou la terre très humide, les cestodes (ténias, par exemple) et les trématodes (comme les douves) qui sont des parasites pouvant provoquer
de graves maladies chez l'homme. Les plathelminthes comptent 12 000 espèces.
5.2.1.2
Vers ronds
Les vers ronds, némathelminthes ou nématodes, ont un corps allongé, de section ronde. Ils possèdent un revêtement appelé cuticule et leur corps est rendu rigide par un
liquide sous pression. Les nématodes s'alimentent généralement en aspirant des liquides ou en absorbant de petites particules ou des matières molles. Ils sont minuscules,
mais très abondants : ils grouillent dans le sol et dans les sédiments (marins ou d'eau douce). Quelques-uns sont des parasites relativement inoffensifs (ascaris, oxyure) ;
d'autres, au contraire, provoquent des affections graves (trichine, filaire). On en connaît déjà 20 000 espèces, mais on estime qu'il en existe près d'un million. Cela fait des
nématodes le deuxième embranchement du règne animal, après celui des arthropodes.
5.2.1.3
Autres triploblastiques
À côté de ces deux embranchements principaux, il en existe plusieurs autres, d'importance secondaire et moins riches en espèces.
Les némertiens ou némertes sont des vers allongés (certains atteignent 30 m) qui capturent leurs proies à l'aide d'une trompe extensible. Abondants dans les mers et rares
sur terre, les némertiens comprennent 800 espèces.
Les acanthocéphales possèdent sur la tête un organe garni de crochets (ce qui a valu leur nom) et ressemblent un peu aux ténias. Les adultes vivent dans l'intestin des
vertébrés, tandis que les jeunes se développent dans les tissus de divers animaux. On en compte 500 espèces.
Les gnathostomulides constituent un embranchement d'animaux marins mal connus dont la découverte est récente, et dont on a dénombré 20 espèces. Il en va de même
des loricifères (30 espèces) et des placozoaires (20 espèces), embranchements qui n'ont été découverts qu'en 1982 et 1983. Leur place exacte dans la classification est
encore l'objet de discussions parmi les zoologistes.
Les rotifères, qui comprennent 3 classes et 1 500 espèces, sont de petits animaux (moins de 1 mm) abondants dans les eaux douces. Ils doivent leur nom à une couronne
de cils située en avant du corps, l'organe rotateur.
Les priapulides, groupant 8 espèces, sont des vers marins libres dont la tête est garnie de crochets. Enfin, les nématorhynques sont des vers aquatiques microscopiques
(1 mm environ) menant une vie libre dans la vase ou sur les algues. Ils sont composés de 2 classes, les gastrotriches et les échinodères, comprenant 270 espèces.
5.3
Coelomates
Les animaux pourvus d'un coelome sont presque tous métamérisés et possèdent un système nerveux bien développé. Il peut s'agir soit de protostomiens, soit de
deutérostomiens.
5.3.1
Protostomiens
Les trois embranchements principaux sont les mollusques, les annélides et les arthropodes.
5.3.1.1
Annélides
Les annélides, ou vers annelés (12 000 espèces), doivent leur nom à la segmentation bien visible de leur corps. Ils ont, à l'exception des sangsues, des soies raides insérées
sur les côtés du corps qui leur servent à ramper. Il en existe trois classes : les polychètes (la néréis, l'arénicole) portent de nombreuses soies sur chaque segment ; les
oligochètes (vers de terre ou lombrics) n'ont que quelques soies par segment ; les achètes (sangsues) n'en ont pas.
Les larves des annélides sont des larves nageuses en forme de toupie, dites trochophores.
5.3.1.2
Mollusques
Les mollusques, avec environ 100 000 espèces, sont le troisième embranchement du règne animal. Ils ont perdu presque toute trace de segmentation et leur coelome a
également disparu. On peut trouver chez les mollusques des animaux de grande taille (un calmar géant atteint 12 m) et très évolués sur le plan psychique (c'est le cas de la
pieuvre). Leur corps est mou mais presque toujours protégé par une coquille calcaire, formée de une ou deux pièces. Les mollusques comprennent trois classes principales :
les gastéropodes, qui sont les escargots et les limaces ; les lamellibranches, comme les huîtres ou les moules, et les céphalopodes, représentés par les pieuvres, les
calmars, les seiches.
Les larves des mollusques inférieurs ressemblent beaucoup à celles des annélides. C'est pourquoi on admet que ces deux embranchements sont très voisins, et on les réunit
sous le nom de trochozoaires.
5.3.1.3
Arthropodes
Les arthropodes ont un corps segmenté recouvert par un squelette externe rigide et articulé. Ils possèdent des appendices articulés, d'où vient leur nom, qui signifie
« pattes articulées «. Ils sont abondants dans tous les milieux et représentent l'embranchement le plus riche en espèces. Les quatre classes principales sont les insectes
(environ 750 000 espèces connues), les arachnides (100 000 espèces), les mille-pattes ou myriapodes (17 000 espèces), et les crustacés (40 000 espèces).
Deux petits embranchements d'animaux ont des affinités avec les arthropodes tout en possédant des caractères très particuliers. Ce sont les tardigrades (180 espèces),
animaux minuscules qui ont colonisé tous les milieux, et les onychophores ou péripates (65 espèces), qui ont des allures de ver et vivent au sol parmi les débris végétaux
dans les forêts tropicales humides.
5.3.1.4
Autres protostomiens
D'autres embranchements d'importance secondaire appartiennent également aux protostomiens. Les sipunculides ou siponcles (250 espèces) et les échiuriens
(150 espèces) sont des animaux marins à l'aspect de vers, voisins des annélides, mais qui ont perdu toute trace de segmentation.
Les chétognathes (80 espèces) sont des organismes énigmatiques. Marins et planctoniques, ils ont un corps en forme de flèche, mesurent quelques centimètres et capturent
leurs proies avec des crochets mobiles situés autour de la bouche.
Les autres protostomiens sont caractérisés par une couronne de tentacules creux disposés en spirale ou en U autour de la bouche. Ces tentacules ressemblent à une aigrette
(en grec lophos), d'où le nom de lophophoriens donné à ces animaux. Tous ont un tube digestif replié en forme de U, ce qui amène l'anus au voisinage de la bouche. Parmi
les lophophoriens, les brachiopodes (250 espèces) ressemblent aux lamellibranches, mais ils ont une valve dorsale et une valve ventrale au lieu d'une valve gauche et d'une
valve droite. Les bryozoaires (4 000 espèces) sont des animaux coloniaux, fixés, ayant souvent l'aspect de mousses ou bien formant des encroûtements sur toutes sortes de
supports.
5.3.2
Deutérostomiens
Chez ces animaux, la bouche définitive est une formation nouvelle indépendante de la bouche primitive (ou blastopore) de l'embryon. La classification de ces animaux n'est
pas facile. On s'accorde pour distinguer les deutérostomiens archaïques et les deutérostomiens évolués.
Les deutérostomiens archaïques comprennent trois embranchements : les échinodermes, les hémicordés et les pogonophores. Ils ont un corps dans lequel on ne trouve la
trace que de trois segments. Leur système nerveux rudimentaire reste le plus souvent en contact avec l'épiderme aux dépens duquel il s'est formé chez l'embryon. Il
n'existe pas de cerveau bien développé. Les deutérostomiens évolués forment un embranchement unique, les cordés (ou chordés).
5.3.2.1
Échinodermes
Les échinodermes (6 100 espèces) doivent leur nom à l'existence d'une sorte de squelette, formé de plaques calcaires souvent garnies de piquants. Ils se déplacent
lentement grâce à des organes appelés pieds ambulacraires. Leur symétrie est de type rayonnée, d'ordre cinq, ce qui leur donne un faux air de parenté avec les cnidaires.
Tous sont marins. Le terme échinodermes regroupe cinq classes : les échinides (oursins), les astérides (étoiles de mer), les ophiurides (ophiures), les holothurides
(holothuries ou concombres de mer) et les crinoïdes (lis de mer).
5.3.2.2
Hémicordés
Les hémicordés (appelés aussi stomocordés) sont des organismes marins présentant deux caractéristiques qui les rapprochent des cordés : des traces d'un organe qui
ressemble à la corde dorsale, et un système de fentes branchiales qui fait communiquer la partie antérieure du tube digestif avec l'extérieur. Les 85 espèces sont groupées
en deux classes : les entéropneustes (ou balanoglosses) et les ptérobranches qui sont très voisins des graptolites, animaux fossiles de l'ère primaire.
5.3.2.3
Pogonophores
Les pogonophores (80 espèces) sont des animaux marins pouvant atteindre 1 ou 2 m de long, vivant dans un tube. Ils ont la particularité d'être dépourvus de tube digestif.
Le « ver de Pompéi « est un pogonophore qui vit au voisinage des sources hydrothermales marines. Il est capable de supporter des températures de 80 °C.
5.3.2.4
Cordés
Les deutérostomiens évolués ou cordés sont caractérisés par une corde située en position dorsale. C'est une formation élastique et assez rigide qui court le long du corps et
qui sert de squelette. Le système nerveux des cordés est situé en position dorsale par rapport au tube digestif, ce qui leur a valu le nom d'épineuriens. Cela distingue cet
embranchement de tous les autres, chez qui le système nerveux est en position ventrale. Ce sont des hyponeuriens.
La partie antérieure du tube digestif des cordés communique avec l'extérieur par des orifices, les fentes branchiales. Chez les cordés aquatiques, comme l'amphioxus ou les
poissons, elles ont un rôle respiratoire. Chez les cordés terrestres, comme les mammifères, elles existent au début du développement, mais disparaissent chez les adultes.
Les tuniciers ou urocordés, représentés principalement par les ascidies, sont tous marins. Ils doivent leur premier nom à l'existence autour du corps d'une enveloppe plus ou
moins rigide, la tunique. Elle est formée par une substance voisine de la cellulose. Les adultes vivent presque tous fixés à un support, tandis que les larves sont libres et
nageuses. La corde dorsale n'est présente que dans la partie postérieure des larves (urocordés vient de uro, « queue «). Cette queue disparaît lors de la métamorphose, qui
transforme la larve en adulte. On en dénombre trois classes et 1 300 espèces.
Les céphalocordés sont représentés par l'amphioxus (30 espèces), animal marin de quelques centimètres, à allure de poisson et au corps effilé à ses deux extrémités. Il vit
dans le sable à faible profondeur. La corde dorsale de l'amphioxus s'étend sur toute la longueur du corps.
Les conodontes sont des organismes marins fossiles, datant presque tous de l'ère primaire, que l'on place soit au voisinage de l'amphioxus, soit au voisinage des lamproies
(vertébrés).
La corde des vertébrés disparaît très tôt au cours du développement. Elle est remplacée dans son rôle de soutien par un squelette formé de pièces osseuses indépendantes,
dont la partie principale est la colonne vertébrale.
Il existe cinq classes de vertébrés : poissons, amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères.
Les poissons, avec un peu plus de 20 000 espèces, sont les vertébrés les plus nombreux. Ils sont caractérisés par leur adaptation à la vie aquatique, possèdent des
nageoires et respirent par des branchies. Le groupe des poissons est actuellement divisé en trois classes différentes. Les agnathes ou poissons sans mâchoires (lamproie);
les chondrichtyens ou poissons à squelette cartilagineux (requins et raies) ; les ostéichtyens ou poissons à squelette osseux (carpe, esturgeon, coelacanthe, etc.).
Les autres vertébrés se sont adaptés à la vie terrestre. Chez eux, les nageoires sont transformées en quatre pattes permettant la marche : ce sont les vertébrés tétrapodes.
La classe des amphibiens -- anciennement batraciens -- (4 200 espèces) comprend des formes semi-aquatiques, comme les grenouilles, les crapauds et les salamandres.
La classe des reptiles (6 300 espèces) est mieux adaptée à la vie terrestre. Elle réunit les serpents, les tortues, les lézards et les crocodiles.
Celle des oiseaux (9 200 espèces) comprend des vertébrés couverts de plumes, possédant des ailes et la faculté de voler.
Enfin, la classe des mammifères (4 200 espèces) se caractérise par un corps couvert de poils et par des glandes mammaires, qui sécrètent le lait servant à nourrir les
jeunes. Les plus primitifs sont les monotrèmes, qui réunissent les échidnés et l'ornithorynque. Ce sont les seuls mammifères à pondre des oeufs. Les marsupiaux, vivipares,
donnent naissance à des foetus qui achèvent leur développement dans la poche ventrale de la mère. C'est le cas des kangourous. Tous les autres mammifères sont dits
placentaires, et l'embryon se développe entièrement dans l'utérus de la mère. Parmi eux, certains, les mammifères marins, sont retournés à une vie entièrement aquatique.
Les oiseaux et les mammifères, qui sont des animaux homéothermes, c'est-à-dire dont la température corporelle est constante, sont les deux classes les plus évoluées de
tout le règne animal.
Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
animal, règne.
1
PRÉSENTATION
animal, règne, ensemble des organismes pluricellulaires (ou métazoaires) se nourrissant par ingestion de matière organique issue d'autres êtres vivants et capables, à
quelques exceptions près, de se mouvoir librement. L'étude des animaux est la zoologie.
Les caractéristiques qui permettent de classer un être vivant dans le règne animal concernent d'une part son mode de nutrition, d'autre part son mode de vie. Ainsi, un
membre du règne animal se distingue notamment par un mode de nutrition actif aux dépens d'autres êtres vivants (animaux, végétaux ou bactéries) -- les animaux sont
hétérotrophes, par opposition aux végétaux qui produisent eux-mêmes leur matière organique et sont donc autotrophes. De plus, les animaux disposent d'une mobilité leur
permettant de se déplacer librement à la recherche de nourriture -- les rares animaux qui vivent fixés, telles les éponges, possèdent des dispositifs qui leur permettent
d'attirer à eux la nourriture.
Par ailleurs, les animaux possèdent un système nerveux et des organes sensoriels grâce auxquels ils perçoivent les modifications du milieu extérieur. Ils peuvent y répondre
de manière adaptée par des comportements spécialisés.
2
ORIGINES ET ÉVOLUTION
On pense que les êtres vivants pluricellulaires, animaux comme végétaux, ont évolué à partir d'ancêtres unicellulaires (protistes). Les animaux auraient ainsi évolué à partir
de protozoaires (protistes à caractères animaux). Mais, en raison de l'absence de fossiles et de formes intermédiaires, les relations précises entre les unicellulaires et les
animaux restent obscures.
Il existe plusieurs hypothèses. La première postule que certains protozoaires du groupe des flagellés vivant en colonies, ont pu évoluer en organismes plus complexes et
pluricellulaires, chaque cellule de la colonie se spécialisant au fil du temps dans une fonction donnée bénéficiant à l'ensemble. De plus, les premiers stades embryonnaires
des animaux présentent une série de modifications qui fournit un schéma plausible d'évolution et de passage d'un organisme unicellulaire à un pluricellulaire. D'autres
théories suggèrent l'existence de formes de transition différentes. Ce pourrait être, par exemple, un protozoaire possédant plusieurs noyaux dans son unique cellule.
Les résultats récents de la biologie moléculaire donnent de bonnes raisons de penser que les premiers animaux sont apparus sur Terre il y a près d'un milliard d'années. Dès
le début de l'ère primaire, au cambrien, on connaît déjà des fossiles appartenant à de très nombreux groupes zoologiques. Ces premières formes de vie animales sont
toutes marines.
Le cours de l'évolution des animaux n'a pas été linéaire. Il est comparable à un buisson possédant de nombreuses branches. Ces dernières représentent les diverses
adaptations qui se sont produites au sein du règne animal. Par ailleurs, il a existé au cours des temps géologiques plusieurs périodes d'extinctions massives, qui ont
entraîné un renouvellement important des faunes.
3 CARACTÈRES GÉNÉRAUX
3.1 Reproduction et développement
La reproduction des animaux est généralement sexuée. La fécondation d'un gamète femelle, ou ovule par un gamète mâle, ou spermatozoïde donne une cellule-oeuf, ou
zygote. La cellule-oeuf se divise (phénomène de segmentation) et engendre une masse cellulaire pleine qui ressemble à une mûre (d'où son nom de morula, « petite
mûre «). Très rapidement, la morula se transforme en une sphère creuse, la blastula, limitée par une seule couche de cellules. L'étape suivante est un embryon
rudimentaire, toujours creux, mais formé par deux couches de cellules : la gastrula. Chaque couche de cellules est appelée feuillet. Il existe dans la gastrula un feuillet
externe, ou ectoderme, et un feuillet interne, ou endoderme. La cavité qui se trouve entre les deux feuillets communique avec l'extérieur par un petit orifice : c'est la
bouche primitive, ou blastopore.
Ce stade très précoce du développement de tous les animaux est appelé stade à deux feuillets, ou stade diploblastique. C'est à partir de là que sont empruntées, selon les
animaux, différentes voies de développement.
Si la reproduction sexuée est la règle chez les animaux, il existe cependant des exceptions. Parfois, comme chez les rotifères (petits invertébrés aquatiques), tous les
individus sont femelles. Le développement se fait sans fécondation, c'est la parthénogenèse. D'autres animaux se reproduisent par bourgeonnement. C'est un mode de
reproduction non sexué par lequel un individu produit, sur une partie de son corps, une masse cellulaire qui évolue peu à peu pour former un autre individu semblable au
premier. C'est le cas des bryozoaires, ou encore des ascidies (animaux marins fixés appartenant au groupe des tuniciers).
3.2
Plan d'organisation
Il existe chez les animaux une grande variété de plans d'organisation. Toutes les espèces qui présentent le même sont réunies dans une catégorie que l'on appelle
embranchement. Les zoologistes admettent environ 26 embranchements différents. Au-delà de cette variété, il est cependant possible de trouver quelques caractères
communs à tous les animaux.
3.2.1
Symétrie
Les éponges, qui sont les animaux les plus primitifs, n'ont pas de symétrie. Le corps de la plupart des autres animaux est formé de deux parties semblables disposées de
part et d'autre d'un plan de symétrie : ils sont dits à symétrie bilatérale. À celle-ci se superpose une organisation du corps d'avant en arrière : la partie antérieure est
transformée, chez la plupart des animaux, en une tête (à l'intérieur de laquelle se trouve le cerveau) qui porte divers organes sensoriels, dont les yeux. Cette structure
favorise les déplacements dans une direction déterminée.
De rares animaux, les cnidaires (voir coelentérés) et les échinodermes, ont acquis secondairement une symétrie dite radiaire.
3.2.2
Évolution du mésoderme
Lorsque, au cours de son développement, l'embryon est parvenu au stade de gastrula, son évolution peut se poursuivre selon deux modalités opposées. Dans de rares cas
(comme les éponges ou les méduses), l'animal reste au stade à deux feuillets. Mais chez la plupart des animaux, l'étape suivante du développement embryonnaire est la
formation d'un troisième feuillet, le mésoderme. Les animaux à trois feuillets sont dits triploblastiques. Les cellules du mésoderme forment deux massifs cellulaires
symétriques, qui s'organisent en vésicules creuses : le coelome. Celui-ci se fragmente en segments (ou métamères) qui se placent à la suite les uns des autres et autour
desquels se disposent les éléments des futurs organes comme les muscles, le système nerveux ou le tube digestif. C'est l'origine de la segmentation (ou métamérisation) du
corps, qui reste visible chez beaucoup d'animaux, même à l'âge adulte.
3.2.3
Coelomates et acoelomates
Les animaux chez qui le mésoderme se transforme en une série de vésicules creuses, ou coelome, sont des coelomates. Le mésoderme évolue peu et reste compact chez les
animaux sans coelome ou acoelomates.
Dans le groupe des coelomates, l'évolution s'est poursuivie dans deux directions opposées. Chez certains, la bouche de l'embryon, le blastopore, persiste et forme la bouche
définitive de l'animal adulte. Les animaux qui présentent cette caractéristique sont les protostomiens. Dans d'autres cas, la bouche de l'embryon disparaît et la bouche de
l'adulte résulte d'une nouvelle formation. Ces animaux sont des deutérostomiens. Ce sont les organismes les plus évolués de tout le règne animal.
3.2.4
Tube digestif
Le tube digestif est un organe essentiel du corps. Les éponges en sont dépourvues mais possèdent un réseau de canaux internes dans lesquels circule de l'eau, qui apporte
les particules alimentaires. Les cnidaires (hydres, méduses) ne possèdent qu'une cavité digestive qui communique avec l'extérieur par un orifice unique servant à la fois de
bouche et d'anus. Un véritable tube digestif, avec une bouche à l'extrémité antérieure et un anus à la partie postérieure du corps, est l'apanage des coelomates. Parfois
cependant, le tube digestif peut disparaître. Cela se rencontre chez certains parasites, comme le ténia, ou chez les pogonophores, animaux marins ressemblant à des vers.
3.2.5
Système nerveux
Les éponges et les cnidaires ont un système nerveux rudimentaire formé de fibres nerveuses (les neurones) qui constituent un réseau lâche et peu structuré. C'est
seulement chez les coelomates qu'un véritable système nerveux apparaît. Le plan général d'organisation de ce système nerveux comprend une masse antérieure logée dans
la tête, le cerveau, auquel fait suite une chaîne nerveuse qui court tout le long du corps. De nombreuses variations se produisent sur ce thème. La plus importante réside
dans la position de la chaîne nerveuse, qui peut être ventrale (chez les invertébrés) ou dorsale (chez les vertébrés).
4 RELATIONS ENTRE ESPÈCES
4.1 Relations trophiques
Par leur abondance, leur grand nombre d'espèces, et la diversité de leurs modes de vie, qui leur a permis de coloniser tous les milieux, les animaux jouent un grand rôle
dans la nature. Ils sont aussi indispensables au bon fonctionnement des écosystèmes que le sont les végétaux et les micro-organismes.
Les herbivores représentent une étape fondamentale dans le fonctionnement des chaînes alimentaires. Ils mangent les végétaux et sont à leur tour mangés par des
animaux carnivores (de premier ordre). Ceux-ci sont mangés par d'autres carnivores (de second ordre). Herbivores et carnivores de premier et second ordre représentent
différents niveaux trophiques (voir trophique, réseau).
De nombreux animaux sont des parasites : ils vivent aux dépens d'autres animaux. Certains animaux sont détritivores ou saprophages : ils se nourrissent de matière
organique morte, animale ou végétale. Les nécrophages mangent des organismes morts.
L'alimentation des animaux est plus ou moins spécifique. Il existe des espèces qui ne consomment qu'un seul végétal ou une seule proie. Ils sont dits monophages. Ainsi,
l'aigle des Everglades, qui vit en Floride, ne mange qu'une seule espèce d'escargot. Les animaux oligophages consomment un petit nombre d'espèces. C'est le cas du
doryphore, qui se nourrit de pommes de terre, mais peut manger, exceptionnellement, quelques autres plantes de la même famille, comme la tomate ou l'aubergine. À
l'inverse, certains animaux, les polyphages, ont une alimentation très variée. Les chenilles de certains papillons peuvent dévorer plusieurs centaines d'espèces différentes de
végétaux. Les activités de tous ces animaux assurent le bon fonctionnement des écosystèmes, tout en maintenant les diverses espèces en équilibre.
4.2
Abondance des espèces et comportement
Lorsque le milieu où ils vivent fournit une nourriture abondante, les animaux tendent généralement à se reproduire rapidement et à acquérir des effectifs importants. Mais
lorsque la nourriture fait défaut, de nombreux individus se la disputent. Les animaux doivent alors développer des méthodes d'utilisation plus efficaces des ressources
disponibles. Ils tendent également à s'occuper davantage de leurs jeunes.
Un comportement original adopté par certains animaux est la symbiose. Il s'agit, pour deux espèces, d'une vie en commun, avec bénéfices réciproques pour chacune des
deux espèces. Par exemple, certains termites vivent en association avec des protozoaires flagellés : ceux-ci profitent d'un milieu protégé, le tube digestif du termite ; en
retour, ils assurent la digestion de la cellulose, seule nourriture du termite.
Les animaux sont très souvent nomades, ce qui leur permet de trouver plus facilement de la nourriture, d'échapper aux prédateurs et de se reproduire sans danger. Les
migrations des oiseaux sont un exemple de ce nomadisme. Ils vont se reproduire là où le climat est favorable et la nourriture abondante pour permettre l'alimentation des
jeunes. (Voir migration animale.)
4.3
Les animaux et l'homme
4.3.1
Art, mythologies et croyances
Les animaux sont présents dès les premières manifestations d'art rupestre, au paléolithique. Les hommes préhistoriques peignent et gravent des animaux sur les parois des
grottes, comme celle de Lascaux ou d'Altamira. Les mosaïques et les fresques de l'Antiquité grecque témoignent de l'attrait artistique qu'ont continué à exercer les animaux
sur l'homme (voir art grec). La représentation d'animaux reste un thème courant dans l'art pictural, de la Renaissance à l'époque actuelle.
Les rapports de peur, de fascination, de domination de l'homme avec les animaux, les relations permanentes et réciproques que le premier entretient avec les seconds -- et
avec la nature en général -- se traduisent également par l'omniprésence du monde animal dans les mythes et les légendes. Les monstres mythologiques, en particulier dans
les croyances grecques, présentent souvent un mélange de traits humains et animaux : les centaures (homme et cheval), le Minotaure (homme et taureau), le Sphinx
(femme, lion et oiseau), les Sirènes (femme et oiseau) ; ou ce sont des mosaïques d'animaux, à l'image de Chimère, pour une part lion, pour une part chèvre et dotée
d'une queue de dragon. On retrouve de telles créatures dans les croyances médiévales, avec notamment le basilic, monstre mi-reptile mi-coq. Dans l'Égypte ancienne,
beaucoup d'animaux sont sacrés, car représentant l'incarnation de divinités : le scarabée sacré, lié au dieu Khépri, le Soleil levant, le chat, forme sous laquelle est
représentée la déesse Bastet, le chacal ou le chien pour Anubis, ou encore le faucon pour Horus.
Par ailleurs, de nombreux animaux, sans être eux-mêmes divinisés, sont associés à des dieux, desquels ils héritent leurs caractéristiques : par exemple la chouette, attribut
de la déesse grecque Athéna, est un symbole de sagesse. Mais d'autres animaux se voient attribuer divers traits moraux sans être pour autant associés à des divinités. Dans
la tradition grecque, le lion est ainsi un symbole métaphorique de force et de courage, comme dans de nombreuses autres cultures -- c'est pourquoi au Moyen Âge, le roi
d'Angleterre Richard Ier, dont l'époque a plus retenu la bravoure que la cruauté, a reçu le surnom de Richard Coeur de Lion. L'éléphant, attribut de plusieurs divinités
hindoues, est en Afrique un symbole de pouvoir, de force ou de sagesse. Citons encore la colombe, symbole répandu de paix et d'amour, qui représente également, dans
l'iconographie chrétienne, l'esprit saint.
Les croyances liées aux animaux sont légion, dans toutes les cultures et à toutes les époques. Au Moyen Âge, la chouette, de symbole de la sagesse dans l'Antiquité, est
devenue annonciatrice de malheurs (raison pour laquelle elle a subi de nombreuses persécutions), la piqûre de la tarentule est réputée provoquer une dépression
léthargique ne pouvant être guérie qu'en dansant la tarentelle, les engoulevents sont censés venir la nuit téter les chèvres...
4.3.2
Domestication
Dès le néolithique, qui marque la sédentarisation de l'homme, divers animaux commencent à être domestiqués, pour leur viande, leur peau, leur lait, ou encore en tant
qu'auxiliaires des activités humaines (chiens). Ainsi, les bovins, les moutons, les porcs et les volailles, de même que les chiens (premiers animaux à avoir été domestiqués,
il y a plus de 10 000 ans, à partir de leur ancêtre sauvage le loup) et les chats, sont le résultat de la sélection pratiquée pendant des siècles sur des animaux sauvages.
D'autres espèces, comme les singes, ont récemment révélé leur utilité dans la recherche de nouveaux médicaments et dans l'étude de diverses maladies.
4.3.3
Influence de l'homme sur les populations animales sauvages
4.3.3.1
Les espèces menacées
Le phénomène de disparition des espèces lié aux activités humaines, s'il existe depuis la sédentarisation de l'homme au néolithique, a pris une importance considérable à la
fin du
XVIIIe
siècle avec la révolution industrielle européenne, et a atteint dans les années 1950 un niveau réellement alarmant. L'exploitation commerciale abusive et la
chasse intensive, ainsi que la destruction des milieux naturels en raison du développement de l'urbanisation, de l'industrialisation et de la pollution, ont grandement réduit
les effectifs de nombreuses espèces et en ont conduit beaucoup à des seuils où leur survie à long terme est devenue fort improbable ( voir espèces menacées). Par ailleurs,
un certain nombre d'espèces se sont purement et simplement éteintes sous l'effet de la pression exercée par l'homme, tels, pour les plus connues, le dodo de l'île Maurice,
disparu au
XVIIIe
siècle, et le pigeon migrateur d'Amérique du Nord, éteint en 1914 des suites d'une chasse incontrôlée (alors que ses effectifs atteignaient plusieurs millions
d'individus un siècle auparavant) -- voir extinction.
L'agriculture se substituant à la chasse, les relations entre l'homme et les animaux ont changé. Les animaux qui s'attaquaient au bétail ou aux cultures ont été exterminés
ou leur nombre a été sévèrement réduit -- c'est notamment le cas pour le loup.
4.3.3.2
Les introductions hasardeuses
En revanche, l'homme a favorisé, souvent involontairement, des espèces qui sont devenues de véritables fléaux. Ainsi, ses activités ont permis la propagation des rats, qui
se sont mis à pulluler dans les villes, transmettant ainsi de grandes épidémies, comme celles de la peste au Moyen Âge. L'introduction d'espèces dans des milieux où elles
ne connaissaient pas de prédateurs a également eu des conséquences non négligeables, allant dans certains cas jusqu'à la catastrophe écologique. C'est ainsi que douze
couples de lapins apportés en 1862 en Australie ont pullulé en quelques dizaines d'années jusqu'à atteindre 1 milliard d'individus. Pour lutter contre ces animaux devenus
un véritable fléau, le virus de la myxomatose a été introduit dans le pays en 1951, mais cela n'a pas permis de régler le problème « lapins « -- dans l'environnement
australien, la virulence du virus s'est atténuée en quelques années, et des populations résistantes de lapins sont apparues. De plus, le virus a été introduit en France en
1952 par un médecin désireux de se débarrasser des lapins qui envahissaient sa propriété : la myxomatose s'est alors répandue de façon fulgurante en Europe continentale
et en Grande-Bretagne, décimant les populations de lapins de Garenne. Si une forme de résistance est apparue au fil du temps chez certains lapins, la maladie continue
toujours de sévir, tant parmi les populations sauvages que parmi les lapins d'élevage.
Il existe de nombreux exemples similaires, comme l'introduction du crapaud marin, originaire d'Amérique du Sud tropicale, en Australie et dans d'autres régions du monde.
Le but de l'opération était la lutte contre les insectes nuisibles, mais aujourd'hui, cet énorme amphibien menace l'équilibre écologique de ces régions en dévorant
indistinctement rongeurs, amphibiens et autres reptiles.
4.3.3.3
Efforts de préservation
La liste rouge des espèces menacées, établie par l'Union mondiale pour la nature, a réalisé l'évaluation d'environ 29 300 espèces animales, dont près de 27 p. 100 sont
menacés d'extinction à plus ou moins court terme (données 2007) ; cette liste est malheureusement loin d'être exhaustive. La situation actuelle, alarmante, nécessite un
effort de préservation de la faune mondiale concerté au niveau international. Diverses conventions internationales travaillent aujourd'hui à la mise en place de systèmes
d'exploitation durable des animaux sauvages, non préjudiciables à l'équilibre de la nature. Elles tentent de stopper les massacres de nombreuses espèces sauvages, comme
l'éléphant, chassé pour ses défenses, ou le rhinocéros, exterminé pour sa corne aux prétendues vertus aphrodisiaques et curatives. Citons notamment la Convention sur le
commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites), adoptée en 1973, ou la Convention sur la biodiversité, signée en 1992 lors
du Sommet de la Terre de Rio, et le travail de plusieurs associations, dont le Fonds mondial pour la nature (WWF). Malheureusement, les mesures de protection des espèces
et les accords internationaux ne sont pas respectés par tous -- cela vaut également pour les espèces végétales -- et les animaux sauvages menacés souffrent encore, pour
beaucoup, du braconnage et du trafic illégal.
5
CLASSIFICATION DU MONDE ANIMAL
Si les protozoaires, organismes unicellulaires présentant des caractères animaux (capacité à se mouvoir et mode de nutrition par ingestion), ont tout d'abord été considérés
comme une subdivision du règne animal, ils ont ensuite été classés dans le règne des protistes. Seules les formes pluricellulaires sont aujourd'hui considérées comme
appartenant au règne animal.
Par ailleurs, la classification proposée en 1801 par Lamarck, qui divisait le monde animal en deux groupes, vertébrés et invertébrés, est aujourd'hui abandonnée. En effet, si
le terme de vertébrés garde une valeur scientifique, celui d'invertébrés n'a plus de signification systématique : il désigne un ensemble d'une vingtaine d'embranchements
très différents les uns des autres. Bien qu'il soit toujours utilisé pour désigner les animaux dépourvus de colonne vertébrale, il a surtout un intérêt historique.
La classification actuelle du règne animal se fonde sur l'anatomie et sur le développement des animaux. Elle essaye, autant que faire se peut, de refléter les relations
évolutives entre les espèces et les groupes.
5.1
Les diploblastiques
Ces animaux sont les plus primitifs. Leur organisme se forme à partir de deux feuillets embryonnaires : l'endoderme et l'ectoderme. Entre les deux se trouve une substance
à l'aspect gélatineux, la mésoglée. Les diploblastiques groupent trois embranchements : les éponges, les coelentérés et les mésozoaires.
5.1.1
Éponges
Les éponges (ou encore spongiaires ou porifères) sont caractérisées par l'absence de symétrie et de forme bien déterminée. Elles n'ont pas d'organes distincts mais
seulement un système nerveux très rudimentaire et, chez certaines, un squelette formé de pièces indépendantes, les spicules. Presque toutes sont marines. Elles vivent
fixées sur un support et se nourrissent en filtrant l'eau, et en capturant les particules alimentaires qui s'y trouvent. On en compte trois classes et environ 10 000 espèces.
5.1.2
Cnidaires et cténaires
Cnidaires et cténaires sont deux embranchements voisins mais distincts, autrefois réunis sous l'appellation coelentérés (qui désigne aujourd'hui les seuls cnidaires).
Les cnidaires comprennent des animaux aussi divers que l'hydre d'eau douce, l'anémone de mer, les madréporaires (qui constituent les récifs de coraux), ou le corail rouge
(qui n'a rien à voir avec les récifs coralliens). Tous ont une symétrie rayonnée. La plupart de ces animaux présentent, au cours de leur vie, des changements
morphologiques importants. Ils passent d'une forme polype fixée à un substrat (c'est la forme de l'hydre d'eau douce ou de l'anémone de mer) à une forme de type méduse
qui flotte librement dans l'eau (comme chez les méduses). Les cnidaires portent des tentacules garnis de cellules urticantes capables d'injecter du venin et de tuer ainsi
leurs proies. Leur nom vient de ces cellules, qui sont des cnidocystes. Presque tous les cnidaires sont marins. Ils réunissent une dizaine d'ordres et 9 000 espèces.
Les cténaires ressemblent à des méduses, mais en diffèrent par l'absence de cnidocystes. Ils nagent à l'aide de plaques garnies de cils, appelées palettes natatoires ou
peignes. Ils capturent leurs proies grâce à de longs tentacules gluants. Leurs 90 espèces sont toutes marines.
5.1.3
Mésozoaires
Leur nom signifie « animaux du milieu «, car ils sont peut-être intermédiaires entre les diploblastiques et les triploblastiques. Ce sont des organismes de petite taille qui
vivent en parasites. Ils comprennent deux classes qui groupent 50 espèces.
5.2
Les triploblastiques
5.2.1
Acoelomates
Les deux embranchements principaux en sont les vers plats et les vers ronds (voir vers).
5.2.1.1
Vers plats
Les vers plats, plathelminthes ou platodes, ont un corps aplati et non métamérisé, sans anus ni appareil circulatoire, mais généralement avec un appareil reproducteur de
structure complexe (voir reproducteur, appareil). Beaucoup sont hermaphrodites. Ils comprennent six classes. Les plus importantes sont les turbellariés, ou planaires, qui
mènent une vie libre dans l'eau ou la terre très humide, les cestodes (ténias, par exemple) et les trématodes (comme les douves) qui sont des parasites pouvant provoquer
de graves maladies chez l'homme. Les plathelminthes comptent 12 000 espèces.
5.2.1.2
Vers ronds
Les vers ronds, némathelminthes ou nématodes, ont un corps allongé, de section ronde. Ils possèdent un revêtement appelé cuticule et leur corps est rendu rigide par un
liquide sous pression. Les nématodes s'alimentent généralement en aspirant des liquides ou en absorbant de petites particules ou des matières molles. Ils sont minuscules,
mais très abondants : ils grouillent dans le sol et dans les sédiments (marins ou d'eau douce). Quelques-uns sont des parasites relativement inoffensifs (ascaris, oxyure) ;
d'autres, au contraire, provoquent des affections graves (trichine, filaire). On en connaît déjà 20 000 espèces, mais on estime qu'il en existe près d'un million. Cela fait des
nématodes le deuxième embranchement du règne animal, après celui des arthropodes.
5.2.1.3
Autres triploblastiques
À côté de ces deux embranchements principaux, il en existe plusieurs autres, d'importance secondaire et moins riches en espèces.
Les némertiens ou némertes sont des vers allongés (certains atteignent 30 m) qui capturent leurs proies à l'aide d'une trompe extensible. Abondants dans les mers et rares
sur terre, les némertiens comprennent 800 espèces.
Les acanthocéphales possèdent sur la tête un organe garni de crochets (ce qui a valu leur nom) et ressemblent un peu aux ténias. Les adultes vivent dans l'intestin des
vertébrés, tandis que les jeunes se développent dans les tissus de divers animaux. On en compte 500 espèces.
Les gnathostomulides constituent un embranchement d'animaux marins mal connus dont la découverte est récente, et dont on a dénombré 20 espèces. Il en va de même
des loricifères (30 espèces) et des placozoaires (20 espèces), embranchements qui n'ont été découverts qu'en 1982 et 1983. Leur place exacte dans la classification est
encore l'objet de discussions parmi les zoologistes.
Les rotifères, qui comprennent 3 classes et 1 500 espèces, sont de petits animaux (moins de 1 mm) abondants dans les eaux douces. Ils doivent leur nom à une couronne
de cils située en avant du corps, l'organe rotateur.
Les priapulides, groupant 8 espèces, sont des vers marins libres dont la tête est garnie de crochets. Enfin, les nématorhynques sont des vers aquatiques microscopiques
(1 mm environ) menant une vie libre dans la vase ou sur les algues. Ils sont composés de 2 classes, les gastrotriches et les échinodères, comprenant 270 espèces.
5.3
Coelomates
Les animaux pourvus d'un coelome sont presque tous métamérisés et possèdent un système nerveux bien développé. Il peut s'agir soit de protostomiens, soit de
deutérostomiens.
5.3.1
Protostomiens
Les trois embranchements principaux sont les mollusques, les annélides et les arthropodes.
5.3.1.1
Annélides
Les annélides, ou vers annelés (12 000 espèces), doivent leur nom à la segmentation bien visible de leur corps. Ils ont, à l'exception des sangsues, des soies raides insérées
sur les côtés du corps qui leur servent à ramper. Il en existe trois classes : les polychètes (la néréis, l'arénicole) portent de nombreuses soies sur chaque segment ; les
oligochètes (vers de terre ou lombrics) n'ont que quelques soies par segment ; les achètes (sangsues) n'en ont pas.
Les larves des annélides sont des larves nageuses en forme de toupie, dites trochophores.
5.3.1.2
Mollusques
Les mollusques, avec environ 100 000 espèces, sont le troisième embranchement du règne animal. Ils ont perdu presque toute trace de segmentation et leur coelome a
également disparu. On peut trouver chez les mollusques des animaux de grande taille (un calmar géant atteint 12 m) et très évolués sur le plan psychique (c'est le cas de la
pieuvre). Leur corps est mou mais presque toujours protégé par une coquille calcaire, formée de une ou deux pièces. Les mollusques comprennent trois classes principales :
les gastéropodes, qui sont les escargots et les limaces ; les lamellibranches, comme les huîtres ou les moules, et les céphalopodes, représentés par les pieuvres, les
calmars, les seiches.
Les larves des mollusques inférieurs ressemblent beaucoup à celles des annélides. C'est pourquoi on admet que ces deux embranchements sont très voisins, et on les réunit
sous le nom de trochozoaires.
5.3.1.3
Arthropodes
Les arthropodes ont un corps segmenté recouvert par un squelette externe rigide et articulé. Ils possèdent des appendices articulés, d'où vient leur nom, qui signifie
« pattes articulées «. Ils sont abondants dans tous les milieux et représentent l'embranchement le plus riche en espèces. Les quatre classes principales sont les insectes
(environ 750 000 espèces connues), les arachnides (100 000 espèces), les mille-pattes ou myriapodes (17 000 espèces), et les crustacés (40 000 espèces).
Deux petits embranchements d'animaux ont des affinités avec les arthropodes tout en possédant des caractères très particuliers. Ce sont les tardigrades (180 espèces),
animaux minuscules qui ont colonisé tous les milieux, et les onychophores ou péripates (65 espèces), qui ont des allures de ver et vivent au sol parmi les débris végétaux
dans les forêts tropicales humides.
5.3.1.4
Autres protostomiens
D'autres embranchements d'importance secondaire appartiennent également aux protostomiens. Les sipunculides ou siponcles (250 espèces) et les échiuriens
(150 espèces) sont des animaux marins à l'aspect de vers, voisins des annélides, mais qui ont perdu toute trace de segmentation.
Les chétognathes (80 espèces) sont des organismes énigmatiques. Marins et planctoniques, ils ont un corps en forme de flèche, mesurent quelques centimètres et capturent
leurs proies avec des crochets mobiles situés autour de la bouche.
Les autres protostomiens sont caractérisés par une couronne de tentacules creux disposés en spirale ou en U autour de la bouche. Ces tentacules ressemblent à une aigrette
(en grec lophos), d'où le nom de lophophoriens donné à ces animaux. Tous ont un tube digestif replié en forme de U, ce qui amène l'anus au voisinage de la bouche. Parmi
les lophophoriens, les brachiopodes (250 espèces) ressemblent aux lamellibranches, mais ils ont une valve dorsale et une valve ventrale au lieu d'une valve gauche et d'une
valve droite. Les bryozoaires (4 000 espèces) sont des animaux coloniaux, fixés, ayant souvent l'aspect de mousses ou bien formant des encroûtements sur toutes sortes de
supports.
5.3.2
Deutérostomiens
Chez ces animaux, la bouche définitive est une formation nouvelle indépendante de la bouche primitive (ou blastopore) de l'embryon. La classification de ces animaux n'est
pas facile. On s'accorde pour distinguer les deutérostomiens archaïques et les deutérostomiens évolués.
Les deutérostomiens archaïques comprennent trois embranchements : les échinodermes, les hémicordés et les pogonophores. Ils ont un corps dans lequel on ne trouve la
trace que de trois segments. Leur système nerveux rudimentaire reste le plus souvent en contact avec l'épiderme aux dépens duquel il s'est formé chez l'embryon. Il
n'existe pas de cerveau bien développé. Les deutérostomiens évolués forment un embranchement unique, les cordés (ou chordés).
5.3.2.1
Échinodermes
Les échinodermes (6 100 espèces) doivent leur nom à l'existence d'une sorte de squelette, formé de plaques calcaires souvent garnies de piquants. Ils se déplacent
lentement grâce à des organes appelés pieds ambulacraires. Leur symétrie est de type rayonnée, d'ordre cinq, ce qui leur donne un faux air de parenté avec les cnidaires.
Tous sont marins. Le terme échinodermes regroupe cinq classes : les échinides (oursins), les astérides (étoiles de mer), les ophiurides (ophiures), les holothurides
(holothuries ou concombres de mer) et les crinoïdes (lis de mer).
5.3.2.2
Hémicordés
Les hémicordés (appelés aussi stomocordés) sont des organismes marins présentant deux caractéristiques qui les rapprochent des cordés : des traces d'un organe qui
ressemble à la corde dorsale, et un système de fentes branchiales qui fait communiquer la partie antérieure du tube digestif avec l'extérieur. Les 85 espèces sont groupées
en deux classes : les entéropneustes (ou balanoglosses) et les ptérobranches qui sont très voisins des graptolites, animaux fossiles de l'ère primaire.
5.3.2.3
Pogonophores
Les pogonophores (80 espèces) sont des animaux marins pouvant atteindre 1 ou 2 m de long, vivant dans un tube. Ils ont la particularité d'être dépourvus de tube digestif.
Le « ver de Pompéi « est un pogonophore qui vit au voisinage des sources hydrothermales marines. Il est capable de supporter des températures de 80 °C.
5.3.2.4
Cordés
Les deutérostomiens évolués ou cordés sont caractérisés par une corde située en position dorsale. C'est une formation élastique et assez rigide qui court le long du corps et
qui sert de squelette. Le système nerveux des cordés est situé en position dorsale par rapport au tube digestif, ce qui leur a valu le nom d'épineuriens. Cela distingue cet
embranchement de tous les autres, chez qui le système nerveux est en position ventrale. Ce sont des hyponeuriens.
La partie antérieure du tube digestif des cordés communique avec l'extérieur par des orifices, les fentes branchiales. Chez les cordés aquatiques, comme l'amphioxus ou les
poissons, elles ont un rôle respiratoire. Chez les cordés terrestres, comme les mammifères, elles existent au début du développement, mais disparaissent chez les adultes.
Les tuniciers ou urocordés, représentés principalement par les ascidies, sont tous marins. Ils doivent leur premier nom à l'existence autour du corps d'une enveloppe plus ou
moins rigide, la tunique. Elle est formée par une substance voisine de la cellulose. Les adultes vivent presque tous fixés à un support, tandis que les larves sont libres et
nageuses. La corde dorsale n'est présente que dans la partie postérieure des larves (urocordés vient de uro, « queue «). Cette queue disparaît lors de la métamorphose, qui
transforme la larve en adulte. On en dénombre trois classes et 1 300 espèces.
Les céphalocordés sont représentés par l'amphioxus (30 espèces), animal marin de quelques centimètres, à allure de poisson et au corps effilé à ses deux extrémités. Il vit
dans le sable à faible profondeur. La corde dorsale de l'amphioxus s'étend sur toute la longueur du corps.
Les conodontes sont des organismes marins fossiles, datant presque tous de l'ère primaire, que l'on place soit au voisinage de l'amphioxus, soit au voisinage des lamproies
(vertébrés).
La corde des vertébrés disparaît très tôt au cours du développement. Elle est remplacée dans son rôle de soutien par un squelette formé de pièces osseuses indépendantes,
dont la partie principale est la colonne vertébrale.
Il existe cinq classes de vertébrés : poissons, amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères.
Les poissons, avec un peu plus de 20 000 espèces, sont les vertébrés les plus nombreux. Ils sont caractérisés par leur adaptation à la vie aquatique, possèdent des
nageoires et respirent par des branchies. Le groupe des poissons est actuellement divisé en trois classes différentes. Les agnathes ou poissons sans mâchoires (lamproie);
les chondrichtyens ou poissons à squelette cartilagineux (requins et raies) ; les ostéichtyens ou poissons à squelette osseux (carpe, esturgeon, coelacanthe, etc.).
Les autres vertébrés se sont adaptés à la vie terrestre. Chez eux, les nageoires sont transformées en quatre pattes permettant la marche : ce sont les vertébrés tétrapodes.
La classe des amphibiens -- anciennement batraciens -- (4 200 espèces) comprend des formes semi-aquatiques, comme les grenouilles, les crapauds et les salamandres.
La classe des reptiles (6 300 espèces) est mieux adaptée à la vie terrestre. Elle réunit les serpents, les tortues, les lézards et les crocodiles.
Celle des oiseaux (9 200 espèces) comprend des vertébrés couverts de plumes, possédant des ailes et la faculté de voler.
Enfin, la classe des mammifères (4 200 espèces) se caractérise par un corps couvert de poils et par des glandes mammaires, qui sécrètent le lait servant à nourrir les
jeunes. Les plus primitifs sont les monotrèmes, qui réunissent les échidnés et l'ornithorynque. Ce sont les seuls mammifères à pondre des oeufs. Les marsupiaux, vivipares,
donnent naissance à des foetus qui achèvent leur développement dans la poche ventrale de la mère. C'est le cas des kangourous. Tous les autres mammifères sont dits
placentaires, et l'embryon se développe entièrement dans l'utérus de la mère. Parmi eux, certains, les mammifères marins, sont retournés à une vie entièrement aquatique.
Les oiseaux et les mammifères, qui sont des animaux homéothermes, c'est-à-dire dont la température corporelle est constante, sont les deux classes les plus évoluées de
tout le règne animal.
Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Nécrophore:C'est le croque-mort du règne animal.
- Grand oral du bac : Règne animal - LES INVERTÉBRÉS
- Tisserin:C'est le meilleur artiste en tissage du règne animal.
- Castor:Son génie de constructeur n'a pas d'égal dans le règne animal.
- L'"homme est-il un animal technique ?