Angola (2003-2004): Le MPLA, seul maître à bord
Publié le 12/09/2020
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Angola 2003-2004
Le MPLA, seul maître à bord
Deux ans après l’accord de paix entre l’UNITA (Union nationale pour
l’indépendance totale de l’Angola, dirigée par Isaias Samakuva) et le
gouvernement, les forces armées ont poursuivi, dans l’enclave pétrolière de
Cabinda, leur offensive pour liquider les groupes indépendantistes armés des
FLEC (Front de libération de l’enclave de Cabinda) et neutraliser l’opposition
civile.
Dans le reste du pays, il n’y a plus eu de combats.
Pour les populations
de l’intérieur, les exactions et crimes liés à la guerre et à l’impunité des
troupes n’étaient plus le lot commun et, la rébellion ayant réellement
démilitarisé ses hommes, il n’y a pas eu de bandes armées issues de ses rangs.
Avec un début de reconstruction de certains équipements, routes et ponts, et de
déminage, la circulation a été, pour la première fois depuis trente ans,
rétablie sur presque tout le territoire, permettant un énorme mouvement de
population : près de 4 millions d’Angolais (sur 12 ou 13 millions) sont rentrés
chez eux.
Le gouvernement a attendu de la communauté internationale qu’elle apporte une
aide substantielle à l’occasion d’une conférence de donateurs, mais, à la
mi-2004, celle-ci n’avait toujours pas eu lieu.
Le gouvernement a pris certaines
mesures économiques mais, plutôt que de se plier aux exigences minimales de
transparence et de redistribution, il a choisi de faire fond sur son pétrole –
dans un contexte de flambée des cours, de nouvelles découvertes de réserves et
d’augmentation significative de la production (près de 1 million de
barils/jour), destinée à doubler d’ici quatre ans – et de resserrer ses liens
avec les États-Unis.
À la faveur des perspectives pétrolières de l’Angola et
moyennant l’alignement stratégique de Luanda (soutien à la guerre en Irak), un
début de coopération militaire s’était déjà fait jour.
L’Angola a pu aussi
continuer à obtenir de la part de grandes banques internationales des prêts
gagés sur son pétrole ou renégocier sa dette bilatérale avec plusieurs pays.
Hommes d’affaires et gouvernements divers (Chine incluse) se sont bousculés pour
exploiter ou acheter le pétrole angolais et pour enlever les énormes marchés de
la reconstruction.
Cela s’est fait au profit de l’élite liée au pouvoir et de ses partenaires
étrangers, pas des populations.
Les démobilisés ont été «dispersés», mais les
programmes de réinstallation et de réinsertion sont demeurés très insuffisants.
Encore plus d’un million de déplacés ou de réfugiés avaient besoin d’une aide
d’urgence ; plus d’un million d’enfants n’étaient pas scolarisés, et les
possibilités de subvenir à ses besoins par l’agriculture, le petit artisanat ou
le commerce restaient très précaires.
Principalement dans la capitale, la modernisation, menée par des entreprises et
des groupes liés au pouvoir en association avec des intérêts étrangers, s’est
orientée vers des projets immobiliers grandioses, en chassant, au besoin, les
résidents pauvres.
La montée du mécontentement et de la frustration s’est exprimée par des grèves
nombreuses, et des émeutes localisées, brutalement réprimées, même dans la.
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