Angola (1991-1992)
Publié le 12/09/2020
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Angola 1991-1992
Un an après les accords de paix signés en mai 1991 entre le gouvernement du MPLA
(Mouvement populaire de libération de l'Angola) et l'UNITA (Union nationale pour
l'indépendance totale de l'Angola), et à quelques mois des élections prévues
pour fin septembre 1992, le cessez-le-feu a été globalement respecté.
Mais
l'application des accords, sur les plans politique et militaire, a pris beaucoup
de retard.
Cela s'est expliqué par l'état de délabrement du pays, la faiblesse
de l'aide internationale, les méfiances réciproques, et par les termes mêmes des
accords, qui ont institué non un gouvernement de transition, mais une double
instance de direction jusqu'aux élections: le gouvernement du MPLA d'une part,
de l'autre une "commission conjointe politico-militaire" (gouvernement, UNITA,
Portugal - ancienne puissance coloniale -, États-Unis, URSS) fonctionnant au
consensus.
Si le danger d'une reprise du conflit entre les deux armées en tant
que telles a semblé écarté, celui du recours aux armes de "noyaux durs" des deux
forces en cas d'échec électoral ne l'était pas à la mi-1992, et celui d'une
diffusion de la violence armée dans la société est resté très réel.
L'autorisation des partis et syndicats et les libertés fondamentales ont été
votées, mais ni les moyens ni le temps de se développer n'ont été donnés à
d'autres forces politiques, simplement "consultées" sur le processus.
A la
mi-1992, aucune "troisième force" politique n'est parvenue à s'imposer, et la
puissante Église catholique, qui a soutenu les aspirations à la paix et les
droits de la population, n'a pu s'y substituer, tandis que la "société civile",
malgré des mouvements de grève ou de contestation, ne s'est pas manifestée de
façon coordonnée ou autonome.
La bipolarisation consacrée par les accords s'est
ainsi maintenue: en dépit de ses divisions, de son intolérance et de ses échecs,
le MPLA, resté "aux affaires", a pu, en jouant aussi de la peur de l'UNITA,
"serrer les rangs"; quant à l'UNITA, elle a pu, malgré les révélations sur la
violation des droits de l'homme en son sein, gagner le soutien des groupes
(sociaux, ethniques) qui rejettent l'accaparement des moyens de l'État par le
MPLA, la corruption, la misère et les considérables inégalités existantes.
Après ces élections, le pays, dévasté, se trouvera, quel que soit le vainqueur
et malgré son pétrole et sa grande richesse potentielle, dans une situation
dramatique, du fait des conséquences des plans d'ajustement structurel de son
économie, pour le niveau de vie de la majorité de la population..
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