André UTTER:SUZANNE VALADON SE COIFFANT.

« André UTTER SUZANNE VALADON SE COIFFANT Saisi en gros plan dans un espace resserré, ce nu rappelle l'existence d'un peintre oublié, André Utter, qui a représenté ici l'artiste, bien plus célèbre que lui, qu'il devait épouser un an plus tard ...

Il ne fait pas bon, au début du siècle, être le voisin de ceux qui habitent 5, impasse Guel­ ma, sur la butte Montmartre.

Braque et Dufy, qu i se plaignent du bruit, en savent quelque chose.

C'est que l'atelier abrite, outre André Utter, Suzanne Valadon, sa mère Madeleine et le fils de Suzanne, Maurice Utrillo, que l'alcoolisme a rendu presque fou.

Mais Utter, de vingt et un ans le cadet de Suzanne, n'en a cure.

Son rêve s'est réalisé.

Grâce à Suzanne Valadon, dont la renommée rie cesse de grandir et qui lui donne des conseils, il est en train de devenir peintre.

L'HOMME Utter fut découvert en 191 2 par le critique d'art Gustave Coquiot.

Cet enfant de la Butte était ami avec tous les peintres qui la fréquen­ taient à cette époque, notamment Modigliani, Derain, Soutine et Friesz.

Il rencontra Suzanne Valadon en 1904, à l'époque où il était élec­ tricien, et l'épousa en 1914.

Utter devint ainsi le beau-père de Maurice Utrillo.

Tout en pei­ gnant quelques toiles, il gérait la fortune de son beau-fils, qui gagnait ·des millions avec ses tableaux de Montmartre réalisés d'après des cartes postales.

Mois, en 1935, il dut brutalement se mettre à travailler le jour où Utrillo épousa la veuve d'un banquier, qui entendait bien tenir les cordons de la bourse! LA CRITIQUE Voilà ce qu'écrit André Salmon, qui fut le bio­ graphe des ~intres de Montmartre, à propos d'Utter: «André Utter a tout mesuré des pos- LA COTE II y a très peu de tableaux d'Utter en circulation, ce qui tranche par rapport à Utrillo, dont les toiles se comptent par dizaines dans les ventes publiques.

De plus, la cote d'Utter est très basse, puisqu'on peut acquérir une huile sur toile pour 3000 FF (540 dollars) environ.

André UTTER 1886-1948 • Suzanne Valadon se coiffant • Huile sur toile 116cmx6lcm • Signé en bas, à droite • Peint en 1913 • Localisation : Genève, musée du Petit-Palais, collection Oscar Ghez sibilités de l'art moderne.

De simples pay­ sages traités largement, suffisent à nous rap­ peler les plus hautes ambitions d'un peintre que le grand sujet réaliste a tenté dès le pre­ mier jour.

André Utter a eu l'ambitio n d'une peinture solide, franche.

Il n'a eu souci que de l'authentique.

» Suzanne Valadon , entourée de son fils, Maurice Utrillo {à gauche) et de son mari, André Utter (à droite) .

Au fond, une des draperies qui servaient souvent de décor à ses nus.. »