André Messager1853-1929Né à Montluçon le 30 décembre 1853, il fut à Paris élève de l'école Niedermeyer, commeGabriel Fauré.
Publié le 23/05/2020
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André Messager
1853-1929
Né à Montluçon le 30 décembre 1853, il fut à Paris élève de l'école Niedermeyer, comme
Gabriel Fauré.
Il eut pour professeur d'orgue Clément Loret, ce qui fut une chance pour
l'élève, car Loret, fanatique de Bach, ne manquait pas de donner à ses disciples le goût du
beau style.
Pour la composition, Messager eut pour maître Saint-Saëns, et celui-ci le tenait
en si haute estime que sur son conseil, le directeur de l'Opéra commanda au jeune
musicien ce ballet des Deux Pigeons qui fut dansé pour la première fois le 18 octobre 1886.
Ce ballet n'était pas la première œ uvre de Messager ; il avait déjà fait jouer d'autres ballets
aux Folies-Bergère, tout d'abord celui des Fleurs d'oranger qui marqua l'entrée de Messager
dans la musique par une série de deux cents représentations, puis ceux des Vins de France
et de Mignons et Vilains .
Après un séjour à Bruxelles, où il était chef d'orchestre de l'Eden
Théâtre, André Messager revint à Paris terminer pour l'Opéra-Comique le François les bas
bleus de Bernicat et ses propres créations, la Fauvette du Temple et la Béarnaise , données en
1885 aux Folies Dramatiques et aux Bouffes Parisiens.
Mais c'est vraiment avec le ballet des Deux Pigeons qu'il consacra sa maîtrise.
Trouve-t-on
dans l'introduction un écho de Saint-Saëns ? Peut-être.
Mais tout au long de la partition se
développent des mélodies ingénieuses, des coupes rythmiques variées et tout à fait
propres à soutenir les pas des danseurs, une harmonisation rare où l'auteur ne craint pas
d'employer les accords de passage étrangers à la tonalité, les appoggiatures languissantes,
ou surprenantes, les savantes modulations.
Mais tout cela avec tant de doigté, tant de
naturel que pas un instant on ne saurait songer à un pesant devoir ; tout se passe comme si
les heurts les plus inattendus, les hardiesses même, étaient des formes de la plus exquise
courtoisie.
Avec cela l'instrumentation fine et discrète d'un homme qui ayant déjà des
habitudes de chef d'orchestre, connaît à merveille les ressources des instruments et se
garde bien d'employer ceux-ci à faux.
Depuis Léo Delibes, on n'avait rien entendu d'aussi plaisant, rien admiré d'aussi dansant.
Messager est déjà là tout entier.
Il aura d'autres trouvailles et bien d'autres succès ; mais
l'essentiel est déjà révélé.
A peine peut-on soutenir que le ballet d' Isoline (1889) l'emporte
encore en distinction.
Pourtant, avec l'opéra-comique de la Basoche (1890), André Messager va montrer qu'il
manie aussi aisément les voix que les flûtes et les violons.
Non sans parfois un peu forcer
les syllabes à s'accommoder du rythme de la mélodie.
Car pour le musicien, la musique
prime tout.
Examinez par exemple les couplets de l' Eveillé .
Assurément l'agrément du
livret d'Albert Carré et les péripéties des amours de Clément Marot contribuèrent et
contribuent encore au succès de cet ouvrage.
Et c'est probablement aux différences de
qualité des livrets, que les œ uvres de Messager durent leurs diverses fortunes.
Le musicien
était toujours le même, mais non la pièce.
N'y a-t-il pas là l'explication de l'échec des
Bourgeois de Calais et plus tard de l'échec du Chevalier Armenthal (1897) ? Trois ans de travail
perdus.
La déconvenue fut rude pour l'auteur.
Il se retira à Londres.
C'est là qu'il épousa la
musicienne Miss Temple et qu'il écrivit Les P'tites Michu..
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