André Chénier
Publié le 09/12/2021
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André Chénier le seul véritable poète qui ait honoré les lettres françaises entre la disparition de Racine et de La Fontaine et l'avènement de Lamartine et de Victor Hugo, est né en 1762 à Constantinople, d'un père français et d'une mère d'origine grecque, mais d'une origine moins ancienne, parait-il, qu'on ne l'avait cru. Cela suffit pour avoir fait baigner la jeunesse du poète dans une atmosphère de sympathie et de spiritualité helléniques qui exerceront sur son goût une influence indéniable. Hors ce que sa poésie en laisse deviner, quant à la confidence sentimentale, on sait peu de chose de sa vie. Les recherches minutieuses et les conjectures vraisemblables de son biographe Paul Dimoff, ont permis cependant d'approcher quelques précisions. Après avoir essayé de la vie militaire, voyagé en Suisse et en Italie, et durant un séjour à Londres tâté de la diplomatie, on a vu Chénier à Strasbourg, à Rome, à Florence. Ses années de vie parisienne, à la fois sociable et laborieuse, sont d'un jeune homme ardent à vivre, de vaste culture, sensible à l'amour et à l'amitié, et, dans son petit groupe d'esprits sérieux (le poète Le Brun, les frères de Pange, les Trudaine) comme dans l'aimable compagnie féminine des Bonneuil, des Pourrat, des Pastoret, des Hocquart et des Lecoulteux, inconnu encore, apprécié déjà, estimé et reconnu grand. Dans ses Mémoires pour servir à l'Histoire de notre Littérature, Palissot, l'auteur des Philosophes, qui avait eu communication des premiers vers, alors inédits, d'André Chénier, a, dès 1787, discerné en lui " le caractère de pensée mâle et profonde qui ne peut appartenir qu'à l'homme de génie ". La partie achevée de son oeuvre, ses Bucoliques, ses Idylles et ses Elégies, tout entière écrite entre 1781 et 1789, c'est-à-dire entre sa dix-neuvième et sa vingt-huitième année, atteste en même temps le goût exquis et l'âme passionnée du poète, et par plus d'un détail la vigueur de son caractère impétueux.
André Chénier le seul véritable poète qui ait honoré les lettres françaises entre la disparition de Racine et de La Fontaine et l'avènement de Lamartine et de Victor Hugo, est né en 1762 à Constantinople, d'un père français et d'une mère d'origine grecque, mais d'une origine moins ancienne, parait-il, qu'on ne l'avait cru. Cela suffit pour avoir fait baigner la jeunesse du poète dans une atmosphère de sympathie et de spiritualité helléniques qui exerceront sur son goût une influence indéniable. Hors ce que sa poésie en laisse deviner, quant à la confidence sentimentale, on sait peu de chose de sa vie. Les recherches minutieuses et les conjectures vraisemblables de son biographe Paul Dimoff, ont permis cependant d'approcher quelques précisions. Après avoir essayé de la vie militaire, voyagé en Suisse et en Italie, et durant un séjour à Londres tâté de la diplomatie, on a vu Chénier à Strasbourg, à Rome, à Florence. Ses années de vie parisienne, à la fois sociable et laborieuse, sont d'un jeune homme ardent à vivre, de vaste culture, sensible à l'amour et à l'amitié, et, dans son petit groupe d'esprits sérieux (le poète Le Brun, les frères de Pange, les Trudaine) comme dans l'aimable compagnie féminine des Bonneuil, des Pourrat, des Pastoret, des Hocquart et des Lecoulteux, inconnu encore, apprécié déjà, estimé et reconnu grand. Dans ses Mémoires pour servir à l'Histoire de notre Littérature, Palissot, l'auteur des Philosophes, qui avait eu communication des premiers vers, alors inédits, d'André Chénier, a, dès 1787, discerné en lui " le caractère de pensée mâle et profonde qui ne peut appartenir qu'à l'homme de génie ". La partie achevée de son oeuvre, ses Bucoliques, ses Idylles et ses Elégies, tout entière écrite entre 1781 et 1789, c'est-à-dire entre sa dix-neuvième et sa vingt-huitième année, atteste en même temps le goût exquis et l'âme passionnée du poète, et par plus d'un détail la vigueur de son caractère impétueux.
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