Anchoveta

« 1 / 2 r ~ ! 22 mal1968 Série 0-30 Fiche No 2405 Anchoveta 1.

Le Pérou conquiert en 1964 la place de première puissance mondiale pour la pêche (avec 9 millions de tonnes de prises).

Huit ans plus tôt, la pêche péruvienne ne représentait que 1 Dfo de la pêche mondiale.

La demande de farine de poisson (qui absorbe 98 Dfo des prises péruviennes) a provoqué le « boom ..

(23 % des exportations totales du Pérou et 180 millions de dollars de recettes en 1967, soit le principal apport en devises pour le Trésor péruvien).

2.

Ce ..

miracle économique ,.

est dO essentiellement à l'abondance de l'anchoveta (petit poisson voisin de la sardine) dans les eaux riches en phyto-plancton du courant de Humboldt dans le Pacifique.

Près de 50 Dfo des anchovetas pêchés dans le monde, le sont en face des 2 864 kilomètres de côtes péruviennes.

Les bancs, relativement faciles à repérer, se déplacent rarement à plus de 80 kilomètres du rivage.

3.

L'effort industriel du Pérou, accompli uniquement par l'entreprise privée, porte en moins de dix ans· la flotte de pêche de 400 à 1800 unités, de plus en plus grandes et de mieux en mieux équipées.

La première usine produit 1000 tonnes de farine de pois­ son en 1950 à Chimbote; on en compte 147 en 1963, et leur production dépasse un million de tonnes.

D'autres pays, en particulier la Norvège, l'Afrique du Sud et le Chili (qui peut aussi profiter des eaux poissonneuses du courant de Humboldt), qui se lancent aussi dans cette fabrication restent loin derrière le Pérou (1 500 000 tonnes en 1964).

4.

Le déficit mondial de protéines explique la demande croissante de la farine de poisson, produit relativement facile à obtenir par pressage, riche en acides aminés, contenant en plus vitamines, calcium, phosphore.

Les pays développés utilisent surtout la farine dans la composition d'aliménts spéciaux pour l'aviculture, l'élevage des porcs et parfois des bovins.

Etats-Unis, Japon, Allemagne fédérale, Grande-Bretagne, Hol­ lande sont les principaux importateurs (France: plus de 110 000 tonnes annuelles).

5.

Rien, si ce n'est le goOt, n'empêche l'utilisation de l'apport protéinique de la farine de poisson pour l'alimentation humaine.

Les Péruviens ont réalisé des expériences, au Centre de nutrition de Lima, démontrant que 10% de farine de poisson, ajouté aux aliments d'enfants de moins de deux ans, remplace sans inconvénients le lait.

En prin­ cipe, un tel apport protéinique, outre ses avantages de conservàtion, coOterait six fois moins cher que le lait.

En Asie, on utilise de temps immémorial l'appoint en protéines des sauces de soja ou de poisson séché.

6.

Les experts péruviens estiment que, contrairement à certaines craintes, la pêche intensive dans le courant de Humboldt ne met pas en danger l'espèce des anchovetas: elle réagit au dépeuplement et rétablit elle-même l'équilibre.

D'autre part, l'anarchie initiale d'un surprenant développement industriel semble en voie de correction.

Les producteurs péruviens sont maintenant groupés en association.

Sur le plan mondial, le FEO (Fishmeal Exporters Organisation) coordonne la politique des exportateurs et l'ouverture de marchés de la farine de poisson à New York, Londres et Hambourg tend à régulariser les cours. 2 / 2. »