Anatole France.

« 1 / 2 Anatole France Pendant l'affaire Dreyfus, Anatole France, écrivain cantonné jusque là dans le do­ maine purement littéraire, sortit de sa tour d'ivoire ; dès lors, il s'engagea dans les problèmes de son époque.

Une œuvre très variée Anatole François Thibault, dit Anatole France, fils d'un libraire parisien, passa son enfance au milieu des livres.

Ses études achevées, il occupa divers postes dans la librairie et l'édition, publia des poèmes dans le style parnassien, avant de devenir chroniqueur littéraire (1883).

Son roman Le Crime de Sylvestre Bonnard ( 1881) ayant obtenu un grand succès, il décida de se consacrer à la création littéraire.

Il fit paraître ensuite Le Livre de mon ami (1885), souvenirs d'enfance, Thaïs (1889), roman antique à la gloire du paganisme, La Rôtisserie de la Reine Pédauque (1893), roman d'esprit voltairien, et un rgman d'amour, Le Lys rouge ( 1894 ).

Elu à l'Académie française en 1896, il soutint vigoureusement, dès l'année suivante, le combat de Zola dans l'affaire Dreyfus.

Dès lors, il se sentit concerné par les problèmes de son époque et milita pour Je socialisme.

Il écrivit, sous Je titre général d'Histoire contemporaine, une suite de quatre romans (L'Orme du mail, 1897 ; Le Mannequin d'osier, 1898 ; L'Anneau d'améthyste, 1899; Monsieur Bergeret à Paris, 1901); ces ouvrages sont centrés sur le personnage de M.

Bergeret, professeur de latin, repré­ sentant typique de la bourgeoisie libérale, et décrivent de manière satirique les mi­ lieux bien-pensants et les intrigues poli­ tiques et religieuses dans une petite ville de 1844- 1924 province, à l'époque de l'affaire Dreyfus.

L'Ile des Pingouins ( 1908) est un conte phi­ losophique, tandis que La Révolte des anges (1914) attaque vivement Je chris­ tianisme, considéré comme un rabat-joie.

Anatole France reçut le prix Nobel de litté­ rature.

Sa célébrité dépassait largement les frontières, et il eut droit à des funérailles nationales.

Ironie et scepticisme Dès ses première œuvres, Anatole France fut admiré pour son style très classique, souple et raffiné, où perce fréquemment une ironie souriante.

Il avait un esprit scep­ tique et rationaliste, épris de justice et de tolérance, ennemi des préjugés qu'il ne ces­ sait de dénoncer.

Les surréalistes J'ont vili­ pendé, Je considérant comme une incarna­ tion de l'esprit bourgeois.

Après avoir subi une longue éclipse, son œuvre connaît actuellement un regain d'intérêt.

Témoignage "M.

Bergeret n'était pas heureux.

Il n'avait reçu aucune distinction honori­ fique.

Il est vrai qu'il méprisait les honneurs.

Mais il sentait qu'il eut été plus beau de les mépriser en les rece­ vant." Anatole France 2 / 2. »