ANAPO

« 1 / 2 52 ANAPO 1 L'AUiance nationale populaire (ANAPO) témoigne d'un retour en force, sur la scène politique de la Colombie, d'un populisme ·d'origine militaire, autrefois écarté en raison de son totalitarisme.

Son fondateur, l'ancien dic­ tateur Ro)aa Pinilla, joue sur la nostalgie de l'époque où son programme de grands travaux avait réduit le chômage.

Son emprise sur les mQses est assez forte pour amener diverses formations de gauche et le Parti communiste à nouer une alliance ave lui.

2 En 1953, le général Rojas Pinilla avait pris le pouvoir pour mettre fin à plus de quatre ans de guerre civile entre Ubéraux et conservateurs (plus de 200 000 morts).

La « pacification ..

, obtenue par l'établissement d'un régime sévère, réconcilie les deux partis et une fraction de l'ar­ mée.

En 1957, cette dernière renverse pourtant Pinllla.

L'alternance du pouvoir imposée aux deux anciens adver­ saires et pratiquée sous le nom de Front national se montre ensuite incapable de résoudre les problèmes éco­ nomiques et provoque la désaffection de l'électorat (60 p.

100 d'abstentions).

3 Exilé en Espagne, Rojas Pinilla est autorisé à revenir en Colombie, où il est jugé pour malversation et privé de ses droits civiques.

Ceux-ci ne lui seront restitués qu'en 1966.

Ni ces mesures, ni son Age (il est né en 1900), ni l'affection cardiaque dont Il souffre ne l'em­ pêchent de reprendre son action politique.

Il est remar­ quablement secondé par sa fille, Maria Eugenia RoJas Moreno, habile, dynamique et passionnée, qui n'est pas sans rappeler l'Argentine Éva Péron.

4 Usant de tous les arllflces légaux, I'ANAPO accepte le jeu politique du Front national, et comme il n'est prévu que les deux étiquettes libérale et conservatrice, c'est sous cette dernière que le mouvement se présente aux élections.

Dès 1964, il remporte des succès significatifs, 2 / 2. »