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Analyse Texte n°1 : Postambule de Olympe de Gouges

Publié le 02/11/2024

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« Texte n°1 : Postambule Rappel du plan 1.

L’appel aux femmes 2.

La prise de conscience 3.

L’exhortation à l’action Introduction Olympe de Gouges, née Marie Gouze en 1748, est une femme de lettres et militante politique féministe majeure du XVIIIe siècle (18). D’abord mariée à un homme qu’elle n’aime pas et qui lui donne un fils, elle fuit à Paris vers 1770.

C’est là qu’elle commence une nouvelle vie libre (elle fréquente des hommes, mais ne se remarie jamais) marquée par son fort engagement politique. Elle meurt guillotinée sous la Terreur, à cause de son opposition à Robespierre et de sa prise de position contre l’exécution du roi Louis XVI. Elle lutte contre l’esclavage, pour les droits des femmes, pour une réforme du mariage, pour les droits des enfants illégitimes, pour une révolution non-violente et contre la peine de mort. Cet engagement politique diversifié permet de la rattacher au mouvement littéraire des Lumières.

Pourtant, malgré une érudition indéniable, on dit qu’elle ne savait pas écrire et dictait ses textes, ce qui peut expliquer la dimension orale, rhétorique et discursive de sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Rédigée en 1791, en réponse à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, longtemps oubliée, et republiée dans son intégralité en 1986, la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne est un texte pionnier du féminisme français. Plus qu’un simple essai, il s’agit d’un projet de loi abordant différents thèmes, comme l’égalité hommefemme, mais également l’institution du mariage et le droit des enfants illégitimes, ou encore la religion. Situé après les articles de la Déclaration, le postambule est une véritable composition d’Olympe de Gouges. Elle y lance un appel aux femmes pour qu’elles la rejoignent dans sa lutte pour l’égalité.

Elle y développe ensuite plusieurs thèmes, comme ceux de l’esclavage et du mariage. Problématique : Comment ce postambule cherche-t-il à mobiliser les femmes dans la lutte pour l’égalité ? Pour mener cette analyse linéaire du postambule de la Déclaration de la femme et de la citoyenne, nous suivrons les mouvements du texte.

D’abord l’appel aux femmes du début du passage à “femmes, quand cesserez-vous d’être aveugles ?” Ensuite, la prise de conscience de “Quels sont les avantages” à “tout, auriez-vous à répondre.” Enfin, l’exhortation à agir de “S’ils s’obstinaient” à la fin de du passage. I. L’appel aux femmes Le postambule commence, comme un discours, avec un exorde adressé à toutes les femmes de façon assez familière.

L’utilisation de l’impératif présent et du tutoiement « réveille-toi » permet à ODG de se rapprocher des femmes à qui elle s’adresse. On note également la métaphore du sommeil (verbe réveiller) qui reproche d’emblée aux femmes leur inaction : elles doivent prendre conscience (éveil) de leur condition pour lutter. Ensuite, ODG évoque « le tocsin de la raison » qui représente métaphoriquement la Révolution.

S’il « se fait entendre dans tout l’univers » (hyperbole), il devrait pouvoir réveiller les femmes.

ODG réemploie donc l’impératif présent : « reconnais tes droits » pour inciter les femmes à se battre. Cette première phrase est marquée par la parataxe (suppression des mots coordonnants dans une phrase complexe) qui traduit l’urgence d’action. ODG s’attache dès la seconde phrase à faire sentir aux femmes comme la situation est propice à un changement de leur condition : elle fait l’énumération en gradation des caractéristiques négatives de l’ancien régime, supprimées par la Révolution « Le puissant empire de la nature n’est plus environné de préjugés, de fanatisme, de superstition et de mensonges ».

On voit également que la Révolution a rétabli un ordre plus naturel et sain. Mais si la Révolution a permis de libérer « l’homme esclave », de « briser ses fers » (métaphore filée + hyperbole), elle a oublié la femme.

Le parallélisme « Devenu libre, il est devenu injuste » reproche directement aux hommes d’avoir utilisé les femmes pendant la Révolution, sans les laisser ensuite profiter des graines qu’elles ont semées. Enfin, la dernière apostrophe exclamative « Ô femmes ! femmes, quand cesserez-vous d’être aveugles ? » ne s’adresse non plus à la femme en général, mais à la multitude, en témoigne l’ajout du -s du pluriel. On note ici la première d’une longue série de questions rhétoriques, procédé argumentatif visant à pousser les femmes à réfléchir à leur condition. La métaphore de l’aveuglement, qui remplace le sommeil, se trouve dans la lignée des Lumières qui voulaient éclairer les hommes en combattant l’obscurantisme. II.

La prise de conscience Dans la deuxième partie, ODG veut pousser les femmes à réfléchir à leur condition.

Pour cela elle emploie une série de questions rhétoriques, auxquelles elle répond directement.

« Quels sont les avantages que vous avez recueillis pendant la Révolution ? » La réponse prend la forme d’un parallélisme qui accentue l’idée que la Révolution n’a pas amélioré la condition des femmes, mais a empiré sa situation. La Révolution est décrite comme une défaite pour les femmes.

Elles avaient au moins un certain pouvoir sur la faiblesse des hommes, en luttant pour leur émancipation, elles se sont condamnées à subir leurs « injustices ».

ODG insiste sur leur défaite avec la métaphore : « votre empire est détruit ». ODG est convaincue que l’égalité H/F est une loi naturelle.

Elle incite la femme à réclamer ses droits et son patrimoine qui sont fondés sur « les sages décrets de la nature ».

Il s’agit d’un argument d’autorité qui s’appuie sur l’idée qu’à l’état naturel, les mâles et femelles sont égaux, et que la société a déréglé la nature. ODG rassure ensuite les femmes avec la question rhétorique « qu’auriez-vous à redouter pour une si belle entreprise ? » Elle en profite.... »

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