Analyse texte Descartes et la recherche de la vérité

« Corrigé de l’exercice de méthodologie n°1 Analyse du sujet « La diversité des opinions rend - elle vaine la recherche de la vérité ? » 1) La première question est la plus délicate car les termes « opinion », « croyance » et « préjugé » sont souvent synonymes, du moins selon le contexte de leur emploi.

Ici, le contexte porte sur le rapport à la vérité, et on peut ainsi opérer des distinctions. - Avoir une opinion désigne le simple fait d’émettre un avis personnel sur un sujet.

Cet avis est une manière d e tenir pour vrai quelque - chose.

Ainsi on peut avoir une opinion personnelle sur le meilleur régime politique, sur le réchauffement climatique, sur la meilleure chanson à la mode etc… - Une croyance est aussi un tenir - pour - vrai, et donc une opinion mais il s’ajoute une dimension plus subjective encore, voire même irrationnelle.

Je peux croire au Père Noël par exemple, ou que la Terre est plate.

Il y a une part de crédulité ici dans la croyance - Un préjugé , quant à lui, est une opinion reçue qui me pousse à c roire à quelque - chose avant même de pouvoir en juger.

C’est une sorte de jugement tordu par avance, et il est beaucoup plus difficile de s’en délivrer. 2) Ceci étant dit, on voit bien pourquoi c’est la diversité des opinions qui pose problème et non pas seule ment la diversité des préjugés et des croyances, car l’opinion, même si elle est toujours personnelle, désigne le simple fait de tenir quelque chose pour vrai, sans qu’il soit nécessaire de faire référence à la crédulité de celui qui la tient, ou aux préju gés dans lequel il baigne.

Cette diversité des opinions peut être l’indice que les hommes ne peuvent pas se mettre d’accord sur ce qui est vrai, et que la vérité leur reste inaccessible. 3) Pour cette raison, le mot « vain » ici peut signifier tous les sens p roposés : la recherche de la vérité peut être : - Inutile car - Impossible si la diversité ne peut être surmontée - Et donc futile , car sans espoir 4) La vérité désigne ici : - soit l’adéquation entre l’esprit et la réalité (adequatio rei et intellectu selon Saint T homas d’Aquin).

C’est la question du jugement vrai : ce qui j’énonce ou pense de la réalité est conforme à ce qui est - soit la justesse de ma connaissance, c’est - à - dire le fait que mon opinion est fondée en raison - Mais le sens 3 où vrai désigne ce qui est r éel (je l’ai vu en vrai !) n’est pas pertinent ici 5) Le singulier « la vérité » fait référence au caractère universel de la vérité : ce qui est vrai est pour cette raison susceptible d’être reconnu comme tel par tous les hommes.

Le vrai c’est ce qui s’impose universellement , ce sur quoi tous les hommes peuvent tomber d’accord.

Une vérité par contre désigne juste une opinion particulière parmi d’autres. 6) La diversité des opinions sur un même sujet s’oppose à l’universalité de la vérité et à l’exigence d’accord qu’elle implique.

Les hommes sont - ils capables d’atteindre une vérité universelle et de la reconnaître, ou bien sont - ils condamnés à la particularité de. »