ANALYSE TEXTE DESCARTES 2eme alinéa Discours de la méthode - IVe partie
Publié le 18/10/2022
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«
ANALYSE TEXTE DESCARTES 2eme alinéa Discours de la méthode - IVe partie
Je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait
nécessairement que moi qui le pensais fusse quelque chose; et remarquant que cette vérité :
je pense, donc je suis, était si ferme et si assurée que toutes les plus extravagantes
suppositions des sceptiques ne pouvaient l 'ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir sans
scrupule pour le premier principe de la philosophie que je cherchais.
Puis, examinant avec attention ce que j'étais, et voyant que je pouvais feindre que je
n'avais aucun corps et qu'il n'y avait aucun monde ni aucun lieu où je fusse, mais que je ne
pouvais pas feindre pour cela que je n'étais point, et qu'au contraire, de cela même que je
pensais à douter de la vérité des autres choses, il suivait très évidemment et très
certainement que j'étais, au lieu que, si j'eusse seulement cessé de penser, encore que
tout le reste de ce que j'avais jamais imaginé eût été vrai, je n'avais aucune raison
de croire que j'eusse été, je connus de là que j'étais une substance dont toute l'essence ou
la nature n'est que de penser, et qui pour être n'a besoin d'aucun lieu ni ne dépend
d'aucune chose matérielle; en sorte que ce moi, c'est-à-dire l'âme par laquelle je suis ce que
je suis, est entièrement distincte du corps, et même qu'elle est plus aisée à connaître que lui,
et qu'encore il ne fût point, elle ne laisserait pas d'être tout ce qu'elle est.
Descartes, Discours de la méthode - IVe partie
1.
A quels questions répond le texte
2.
Qu’elle est le thème et la thèse
3.
Quelle est la structure du texte ?
4.
Expliciter le raisonnement du 2eme paragraphe
5.
Quelle signification Descartes accorde au terme « pensée’’
6.
Expliquer cette phrase « qu'encore il ne fût point, elle ne laisserait pas d'être
tout ce qu'elle est »
7.
Quel est intérêt philosophique de ce texte
Réponses
1.
Le premier paragraphe répond à la question ""suis-je?"; le deuxième répond à la
question "que suis-je?".
2.
Deux thèses importantes sont ici soutenues :
a) je ne suis pas autre chose qu'une conscience de penser,( conscience distincte du
corps dont je puis toujours feindre de douter..)
b) L'âme est plus facile à connaître que le corps, le fait que je ne peux douter ni
qu'elle est (puisque c'est moi) ni de ce qu'elle est (pure pensée).
LE thème est la conscience de soi-même du sujet pensant « le cogito »d
Je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait
nécessairement que moi qui le pensais fusse quelque chose; et remarquant que cette vérité :
je pense, donc je suis, était si ferme et si assurée que toutes les plus extravagantes
suppositions des sceptiques ne pouvaient l 'ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir sans
scrupule pour le premier principe de la philosophie que je cherchais.//
( arg1) Puis, examinant avec attention ce que j'étais, et voyant que je pouvais feindre
que je n'avais aucun corps et qu'il n'y avait aucun monde ni aucun lieu où je fusse, mais que
je ne pouvais pas feindre pour cela que je n'étais point, et qu'au contraire, de cela même
que je pensais à douter de la vérité des autres choses, il suivait très évidemment et très
certainement que j'étais,
au lieu que,( une opposition, arg2) si j'eusse
seulement cessé de penser ( condition), encore que tout le reste de ce que j'avais jamais
imaginé eût été vrai (concession) , je n'avais aucune raison de croire que j'eusse été,
( conséquence arg 3) je connus de là que j'étais une substance dont toute l'essence
ou la nature n'est que de penser, et qui pour être n'a besoin d'aucun lieu ni ne
dépend d'aucune chose matérielle ; en sorte que (conclusion arg4)ce moi, c'est-àdire l'âme par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement distincte du corps, et
même qu'elle est plus aisée à connaître que lui, et qu'encore il ne fût point, elle ne
laisserait pas d'être tout ce qu'elle est.//
Descartes, Discours de la méthode - IVe partie
Feindre =faire semblant
ANALYSE
Le texte se déploie en deux paragraphes.
Le premier établit que le « je pense » est une vérité
première et le fondement de la philosophie ( mais cherchais).
l
Le deuxième examine la nature de la pensée et du sujet pensant : l'âme est une
substance distincte du corps « Puis….cequ’elle est »
P1 certitude, qui affirmait une existence la réalité indubitable de la pensée et de l'être
Descartes découvre, au sein du doute, une première vérité : la réalité indubitable de la
pensée et de l'être.
Il aboutit à cette conclusion à partir d'un
constat que chacun peut reprendre à son compte : je peux certes douter de tout, mais, pour
ce faire, encore faut-il être et exister (" Je pris garde…quelque chose"); cette réalité de la
pensée et cette certitude de l'existence, qui s'offrent dans l'acte même de douter et de
penser, constituent la vérité première de la philosophie (" et remarquant…
cherchais").
Cette première partie du texte consacrée à l'expérience que fait le sujet de la certitude de
sa propre existence, expérience capitale, en ce qu'elle présente une issue à la démarche
sceptique et instaure la pensée consciente dans une position fondatrice.
Je pris garde que…"
montre que
l’auteur part d’un constat , et non d’un
raisonnement abstrait .
c’est dans le doute qu’il fait l’expérience qu’il existe .
Descartes a d'abord développé un doute radical et absolu, ce que rappelle la
proposition subordonnée circonstancielle de temps : " pendant que je voulais ainsi
penser que tout était faux “.
Pour atteindre le vrai, il est nécessaire de faire porter
le doute sur la totalité des choses - les sens, les vérités mathématique
il fallait nécessairement que moi qui le pensais fusse quelque chose " C’est un retour
sur l’acte de douter, cette prop complétive subord établit une condition nécessaire :
pour pouvoir douter de tout, l'existence du sujet est obligatoirement requise, sans quoi le
doute s'avère proprement impossible.
Je peux douter de tout, mais je ne peux douter de la
condition inhérente à l'acte même de douter;
Descartes nous invite à une nouvelle découverte: une première vérité se dessine, " je pense,
donc je suis ".
Descartes précise que cette vérité " était si ferme et si assurée que
même les plus extravagantes suppositions des sceptiques ne pouvaient l'ébranler".
Par "vérité", il faut entendre ici la certitude inébranlable et indubitable, non point celle du
préjugé aveugle, mais celle qui a résisté à l'entreprise dévastatrice du doute, c'est-à-dire à
l'œuvre critique de la raison
Le premier paragraphe nous sauve donc du doute sceptique par la découverte d'une vérité
première et fondamentale : dans l'acte même de douter, je découvre que je suis, et ce
absolument, indubitablement, car du moment qu'il y a pensée, il est impossible qu'on l'ait
sans exister.
La pensée se découvre essentiellement comme conscience spontanée, si penser
et réfléchir sur sa propre pensée constituent un seul et même acte.
Enfin, ces toutes
premières lignes du texte nous décrivent un sujet qui advient à lui-même, qui se découvre et
se reconnaît à la fois, en un acte qui ne s'accomplit tout à fait qu'au présent et à la première
personne du singulier
P2
Ce paragraphe répond à la question que suis-je ? Descartes répond que c'est la pensée
qui me définit essentiellement et que l'âme est une substance distincte du corps
Le raisonnement de Descartes, s'articule autour de quatre arguments principaux :
a) Arg1 établit que c'est justement parce que je peux douter de l'existence de mon
corps et du monde extérieur que j'existe sans conteste (" Puis, examinant…que
j'étais");
b) Arg2 introduit une opposition (au lieu que ): si je ne pensais pas, je serais en droit
autorisé à douter de ma propre existence (" au lieu que....
»
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