Analyse sémantique et pragmatique du sketch "L'appartement" de Gad Elmaleh et résumé de deux lectures de Ducrot
Publié le 31/10/2023
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CRISTOVAO
Estelle
M1
DOSSIER – EVALUATION SESSION MAI 2023
16D412
Résumé de La Polyphonie, O.
Ducrot
La notion de polyphonie évoque l’image d’un ensemble de voix mis en place dans le
langage.
Toutes les approches dites polyphoniques cherchent à démontrer que le sens des
discours et énoncés consiste avant toute chose de mettre en scène une pluralité de voix.
S’il est
possible de présenter la définition du mot « sens », il se présenterait à différents niveaux comme
la fusion de paroles et de points de vue que l’individu serait obligé d’organiser pour comprendre
ce qui est exprimé.
Le linguiste Oswald Ducrot reprend explicitement la polyphonie de Bakhtine mais en
développant une pragmatique fondée sur l’énonciation qui conteste la singularité du sujet
parlant.
Ducrot distingue alors le sujet parlant qui est autre que le producteur de l’énoncé et le
locuteur, qui prend la responsabilité de l’acte de langage.
Ce qui reviendrait à interpréter sous
l’exemple de Genette qui distingue l’auteur, le narrateur et le personnage, le sujet parlant
comme auteur et le locuteur comme narrateur.
Le locuteur recouvre deux requêtes, le locuteur
en tant que tel qu’on appellera locuteur L et le locuteur en tant qu’être du monde qu’on appellera
locuteur lambda ; le locuteur L désigne ce qui devrait être mis en œuvre pour l’énoncé observé
et le locuteur lambda désigne l’être du monde.
De plus, le locuteur peut mettre en scène un énonciateur, qui est purement abstrait qui
peut être l’équivalent du personnage focalisateur, dont il évoque le point de vue en s’en
éloignant ou non.
Ainsi il interprète de façon polyphonique le phénomène de l’ironie qui met
en relief un point de vue présenté comme ridicule.
Pour lui, l’énonciateur est dans la capacité
de s’exprimer par l’intermédiaire de l’énonciation sans pour autant attribuer de mots précis.
Le
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linguiste, pour illustrer la distinction entre le locuteur et le sujet parlant, prend comme exemple
le cas d’une circulaire de la forme « Je soussigné… », dont le locuteur est finalement absent
tant qu’elle n’a pas été remplie par une personne.
Selon Oswald Ducrot, le rôle de la signature
permet d’assurer l’identité entre le locuteur indiqué dans le texte et un autre individu dont la
signature se dévoilera authentique.
Ducrot va présenter la polyphonie en distinguant le locuteur et l’énonciateur pour
expliquer des faits de langue, qui sera différent du cas de l’ironie.
Il démontre que la négation
descriptive est polyphonique, elle ne répond pas à une affirmation antérieure.
Par exemple, dire
à quelqu’un qui nous suggérerait d’aller se dépayser dans un lieu paradisiaque tel que Bora
Bora « Un voyage à Bora Bora ne coûte pas grand-chose », revient à mettre en scène
implicitement un énonciateur qui aurait probablement dit « C’est bon marché d’aller à Bora
Bora » et lui répondre en mettant de la distance par rapport au point de vue de celui-ci.
La
distinction entre négation descriptive et polémique permet d’énoncer que si la négation
descriptive est l’affirmation d’un contenu négatif, la négation polémique, au contraire, est un
acte de négation, la négation d’un contenu positif exprimé antérieurement par un énonciateur
différent du locuteur.
Pour Ducrot, la conception logique de l’argumentation doit être refusée.
L’argumentation n’a pas à être réduite aux logiques formelles.
La valeur argumentative d’un
énoncé dépend de ce qu’il prétend et non des informations qu’il apporte.
Un énoncé peut vouloir
dire la même chose sans exprimer la même idée ; dans les exemples suivants l’information reste
identique mais le premier énoncé sous-entend que ce n’est pas suffisant, cela semble peu alors
que le second énoncé revient à insinuer que Paul gagne beaucoup ou bien que cela semble
suffisant « Paul gagne à peine deux mille euros » et « Paul gagne à peu près deux mille euros ».
L’argumentation, selon Ducrot, n'a de sens qu’au cœur d’une sémantique du discours idéal.
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Résumé de La Théorie de l’argumentation, Oswald Ducrot :
Lorsque nous nous trouvons en face d’enchaînements déductifs, ceux-ci ont une valeur
argumentative qui relève de la sémantique et non de la pragmatique.
En outre, il existe une
rhétorique qui est de nature linguistique et non simplement discursive.
Cette rhétorique est une
rhétorique à deux termes que Ducrot et Anscombre appelleront : les arguments et les
conclusions.
Cependant, avec l’apparition de contre-exemples, ils ont introduit par la suite un
troisième terme – « le garant » de l’enchaînement – qu’ils ont décidé de baptiser topos/topoï.
Ils expliquent également que cette idée avait déjà été soulevée par Aristote, Perelman, Grize ou
encore Eggs.
Ce document analyse la nature de ces topoï et leurs interventions au niveau lexical
dans la langue.
La comparaison et les propriétés linguistiques de certains topoï représentés par
des proverbes et des phrases communes exige de supposer que le sens d’un mot est un ensemble
de topoï, c’est-à-dire un ensemble de phrases génériques, présenté alors comme valide.
La
théorie de l’argumentation s’applique à deux domaines celui des marqueurs de structuration
discursive et les topoï.
Ducrot développe sa réflexion sur l’argumentation en exposant son point de vue
sémantique.
Pour cela il va donner des exemples sur la distinction des énoncés, au nombre de
deux, deux segments linguistiques qui seront l’argument et la conclusion ; chacun de ces
énoncés est pourvu d’une signification autonome et désigne des faits distincts, on peut donc les
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évaluer indépendamment, l’énoncé argument renvoie à une hypothèse (H1) et l’énoncé
conclusion à une hypothèse différente (H2), où les deux seront bien définies et indépendantes
l’une de l’autre ; puis il va évoquer l’existence d’une relation d’implication qui unit ces deux
faits.
La théorie de l’argumentation dans la langue met l’accent sur les contraintes de l’implicite
où il s’agit de prouver la validité de celui-ci.
L’orientation d’une assertion est en réalité sa
capacité à envisager sa signification sur l’énoncé de sorte que ce qui apparaît comme ladite
conclusion n’est que la reformulation dudit argument.
Selon Ducrot, il est impossible de
développer dans le langage, un concept de raisonnement comme capacité à développer des
connaissances par inférence.
La validité d’un argument est alors réinterprétée comme une
validité grammaticale.
C’est pourquoi on peut affirmer qu’un argument est valide si la
conclusion est grammaticalement en accord avec son argument, si l’enchaînement
argument/conclusion est fortement unis, soudés.
Pour cela, des connecteurs langagiers se
mettent en place et font partis de la catégorie des particules discursives.
Les connecteurs
discursifs qui peuvent lier deux propositions pour en former une nouvelle tels que donc ou
pourtant assument diverses fonctionnalités.
Ce qu’on entend par enchaînement argumentatif est l’énonciation de deux phrases
syntaxiques reliées entre elles par un connecteur du type donc ou pourtant.
La propriété de
l’utilisation de ses connecteurs est qu’ils expriment un prédicat unique.
Cependant, l’utilisation
de soit l’un ou l’autre n’aura pas le même impact et la même signification, la même conclusion.
Il est possible que pour l’exemple suivant « Il est tard, Pierre doit donc être là » et « Il est tôt,
Pierre doit donc être là », la conclusion diffère.
Ces exemples soulèvent le système de
présupposition qui introduit un sens implicite.
Ici, on présuppose, pour l’exemple 1, que Pierre
va arriver ou n’est pas encore parti dans le second énoncé.
La dynamique qui créée la production de l’énoncé se situe dans l’argumentation de
l’énoncé lui-même.
Ducrot soumet qu’une entité linguistique évoque des discours ou bien
qu’elle modifie des discours qui sont associés à d’autres entités.
Lorsqu’on parle, on fait un
discours, on tisse les mots dans un ordre précis.
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Faites toutes les remarques sémantiques et pragmatiques sur le texte du sketch suivant en
exploitant exclusivement la terminologie véhiculée et acquise cette année.
L’objectif de l’exercice est d’étudier la signification et le sens des mots hors et en
contexte.
La vidéo à commenter est le sketch « Le luxe dans le basic le plus total » de Gad
Elmaleh, il joue un agent immobilier d’origine maghrébine présent sur le terrain pour faire
visiter un appartement à un couple.
Nous commencerons par étudier la sémantique de la langue en retrouvant le champ
notionnel du logement : location, appartement, loyer, cuisine, couloir, salon, studio, entrée,
placard, pièce, chambre, salle de bain, fenêtre, superficie.
Les phrases prononcées dans la majorité du sketch sont agrammaticales, en effet les
règles de grammaire ne sont pas respectées puisque l’agent immobilier est d’origine maghrébine
et ne détient pas la grammaire de la langue voulue mais de la langue maternelle, d’origine ;
d’où l’accent.
C’est pourquoi Abderrazak El Merhaoui ne forme pas correctement les phrases :
« je commence avec il faut rafraîchir et je termine avec qu’il ne faut pas trop réfléchir ».
Ici, la
phrase est agrammaticale mais également asémantique et non acceptable puisque
l’interprétation de celle-ci est très complexe et demande des efforts puis les verbes ne sont pas
correctement employés ;....
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