Analyse Psychanalytique : Georges Perec W Ou Le Souvenir D'enfance
Publié le 18/05/2020
Extrait du document
«
La lecture d’un roman, d’une histoire peut se faire facilement.
En revanche, la lecture d’un seul roman
ayant deux histoires racontées de façon simultanée, est plutôt intéressante et plus ardue.
Ce que je tente de
soulever comme prémisse, est qu’il est parfois nécessaire de raconter une deuxième histoire afin de
comprendre la première et d’y donner un sens.
C’est ainsi que Georges Perec dans son ouvrage intitulé W
ou le souvenir d’enfance, a écrit son récit.
D’abord, il nous raconte l’histoire d’un enfant qui s’avère être sa
propre histoire.
Il fait mention de souvenirs ou de moments perdus puis retrouvés.
La première partie est en
quelque sorte l’autobiographie de Georges Perec.
Dans un second temps, il est question d’un récit fictif qui,
au départ, ne semble nullement être en lien avec l’autre.
On découvre qu’en fait, il n’est pas question d’un
simple lien, mais dans ce cas-ci, d’une même histoire.
Au fil de la lecture, les histoires qui pouvaient nous
paraître décousues, s’avèrent être une manière de tisser les souvenirs (partie réelle) et l’imaginaire (partie
fictive) entre eux.
Puis, je réalise que cette œuvre est intéressante puisqu’elle m’offre une possibilité de
l’analyser d’un point de vue psychanalytique.
Ainsi, je tenterai de faire ressortir des passages qui m’ont
amenée à comprendre certains aspects de la psychanalyse.
Ainsi à l’intérieur de l’ouvrage de Georges Perec, il se trouve deux histoires.
La première est celle d’un
adulte qui tente de se souvenir de son enfance.
D’ailleurs, il commence son autobiographie en disant qu’il ne
se souvient pas de son enfance.
Refoulement ou déni, il est difficile de bien le cerner.
Ses douze premières
années ne se résument qu’en quelques lignes.
Il mentionne qu’il a perdu sa mère à l’âge de six ans et son
père à quatre ans.
Un jour, dit-il, à Venise il se rappelle qu’à l’âge de treize ans avoir écrit une histoire qui
s’appelait «W».
Elle était, d’une certaine façon, l’histoire de son enfance.
Il continue en mentionnant le
moment où il avait trouvé des dessins qu’il avait faits au même âge.
Et puis, suite à cette découverte, il
décide de réinventer cette histoire et de la publier au fur et à mesure.
Elle est en fait la deuxième de
l’ouvrage.
C’est un récit de fiction qui raconte comment un homme, nommé Gaspard Winckler, devra
affronter un passé qu’il croyait oublier dans les ruines de l’île de W.
Cette île est vouée au sport et les
athlètes qui y vivent sont soumis à des règles humiliantes comme la nutrition qui est contrôlée par un
régime de carence.
Seuls les vainqueurs, si les juges n’en décident pas autrement, peuvent manger à leur
faim.
Au départ, dans cette fiction, il était question de Gaspard Winckler puis finalement nous finissons par
lire que sur l’île W.
(c’est pas clair) Pour cette raison, j’ai pu constater qu’il y avait deux parties dans cette
même partie fictive.
Revenons à l’autobiographie.
Georges Perec ne s’identifie qu’à moitié au chapitre six en
mentionnant que son prénom est Georges.
Puis, un peu plus loin au chapitre huit, il finit par dire son nom
de famille qui est Perec.
À partir de cet instant, il semble prendre goût du fait qu’il soit le narrateur et
l’auteur, les deux s’entremêlant.
Il décrit certains de ses souvenirs et la plupart paraissent à première vue,
plutôt anodins et sans importance.
Par exemple, lorsqu’il décrit deux photos de sa mère, il débute la
description ainsi : « La première a été faite par Photofeder, 47, boulevard de Belleville, Paris, 11e.
Je pense
qu’elle date de 1938.
Elle nous montre ma mère et moi, en gros plan.
La mère et l’enfant donnent l’image
d’un bonheur que les ombres du photographe exaltent.» Plusieurs de ces descriptions me paraissent longues
et insignifiantes.
Toujours en relatant ses souvenirs, il réalise qu’en écrivant trois d’entre eux, un quatrième
lui revient à l’esprit.
Et puis, cette partie prend une pause, comme si temps s’arrêtait et s’imprimait sur une
page blanche et l’auteur reprend à la page suivante avec l’histoire fictive.
C’est cette alternance continue entre la partie autobiographique et fictive qui crée une impression de «
décousu », d’éléments superposés les uns aux autres.
Puis, arrive le moment, où l’on réalise que ces deux
histoires décousues et qui est à première vue n’étaient pas liés, se trouve à être complémentaires.
Georges
Perec l’avait mentionné pourtant dès le début de son autobiographie; à treize ans, il avait écrit l’histoire de
W et elle était l’histoire de son enfance.
Les souvenirs se succèdent et les événements prennent forme.
Par.
»
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