Analyse prologue de Gargantua
Publié le 28/06/2022
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Texte 14 : Lecture linéaire du « Prologue » du Gargantua
Introduction + lecture expressive comprise (environ 2 minutes)
1) Vie et œuvre de François Rabelais : célèbre écrivain humaniste né en 1483 (ou 1494) et
mort en 1553, successivement moine franciscain, bénédictin, puis médecin et auteur de la saga
romanesque des géants Gargantua et Pantagruel.
Ses cinq romans combinent étroitement « le rire et le savoir », qui forment précisément le
parcours associé du Gargantua.
Ce roman, publié en 1535, a suscité de vives polémiques : il est
même condamné, parce qu’il attaque les théologiens.
C’est pourquoi Rabelais publie une
nouvelle version en 1542, celle que nous lisons aujourd’hui : le romancier atténue son propos,
en remplaçant par exemple « Sorbonnagre » (désignant un professeur de la Sorbonne, donc de
l’Université de Paris) par « sophiste », qui désigne plus généralement un faux savant.
Néanmoins, les théologiens de la Sorbonne obtiennent en 1543 que le Pantagruel et le
Gargantua soient censurés par le Parlement.
2) Le titre de son deuxième roman commence par La vie très horrifique du grand Gargantua,
père de Pantagruel, jadis composé par maître Alcofribas : il s’agit donc d’une chronique centrée
sur le personnage de Gargantua, présenté comme un géant : le choix de l’épithète au superlatif
« très horrifique » et les allitérations en [R] (« très horrifique du grand Gargantua ») annoncent
un récit effrayant, suscitant d’emblée l’intérêt du lecteur.
« Alcofribas Nasier » est l’anagramme
de François Rabelais.
Ce nom signifierait « Celui qui fabrique de l’alcool ».
En tout cas,
Alcofribas est le pseudonyme de Rabelais, qui n’assume pas directement la paternité de son
récit.
Alcofribas se fait passer pour l’auteur et le narrateur de cette chronique.
3) Situation du passage étudié : Le « Prologue » que nous allons commenter se trouve juste
après l’ « Avis au lecteur », qui prend la forme d’un dizain (strophe de dix vers) :
Amis lecteurs, qui ce livre lisez,
Despouillez vous de toute affection;
Et, le lisant, ne vous scandalisez:
Il ne contient mal ne infection.
Vray est qu’icy peu de perfection
Vous apprendrez, si non en cas de rire;
Aultre argument ne peut mon cueur elire,
Voyant le dueil qui vous mine et consomme:
Mieulx est de ris que de larmes escripre,
Pour ce que ris est le propre de l’homme.
Amis lecteurs, qui lisez ce livre,
Dépouillez-vous de toute passion
Et, en le lisant, ne soyez pas scandalisés.
Il ne contient ni mal ni corruption ;
Il est vrai qu’ici vous ne trouverez
Guère de perfection, sauf si on se met à rire;
Autre sujet mon cœur ne peut choisir
À la vue du chagrin qui vous mine et
consume.
Il vaut mieux traiter du rire que des larmes,
Parce que rire est le propre de l’homme.
Dans cet « Avis », l’auteur recommande à ses lecteurs de ne pas être choqués par ce qu’ils vont
lire.
Même si ce livre contient des imperfections morales, il permet de remédier à la tristesse
grâce au rire, qui constitue une caractéristique proprement humaine.
1.
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