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Analyse linéaire Manon Lescaut 1ere partie

Publié le 09/06/2024

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« Commentaire linéaire n°6 - extrait 1 Manon Lescaut, Abbé Prévost Intro : L’abbé Prévost, romancier du XVIII ème siècle (siècle des Lumières), écrit les Mémoires et aventures d’un homme de qualité qui s’est retiré du monde, constitué de plusieurs volumes prenant la forme de mémoires écrites par le personnage Renoncour qu’il a créé.

Le 7 e tome de cet ensemble, intitulé Histoire du Chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut fut publié en 1731.

Ce tome est plus communément intitulé Manon Lescaut et finit par être un ouvrage autonome.

Le texte à étudier provient du début de la 1ère partie de Manon Lescaut dans le récit-cadre lorsque Renoncour parle.

Un peu avant cet extrait, le narrateur, décrit la foule curieuse péjorativement et dramatise cette scène de désordre à Pacy-surEure. *Lecture 2 min* Enjeu, structure/mvmnt du txt : Nous allons voir comment ce texte permet à l’auteur d’introduire le personnage éponyme. Pour cela nous suivrons le mouvement du texte avec une 1 ère partie (l.112) où figure un portrait de Manon et les réactions du personnage et une 2ème partie (l.12-25) où Renoncour enquête sur Manon en ayant le point de vue d’un autre homme, l’archer (au discours direct). Explication de texte : 1er terme qui ouvre ce passage : « curiosité ».

La curiosité de la foule qu’il critiquait juste avant ce passage, a attisé sa propre curiosité.

Renoncour a un double désir : désir de voir le spectacle qu’on lui a annoncé et que la foule voit et le désir de savoir ce qu’il se passe.

De surcroit, ce terme nous fait continuer la lecture du roman, le lecteur s’identifie à cette curiosité. Utilisation du verbe voir dans « je vis » rend R spectateur.

Le lecteur va aussi découvrir le spectacle à travers le regard de Renoncour.

Ce dernier est touché et non scandalisé par ce qu’il se passe, nous avons-là l’installation de la tonalité pathétique qui était anticipée avant cet extrait lorsqu’il rencontra une vieille femme qui rapporta que cette scène faisait « fendre le cœur ». Ensuite, nous avons une description du cortège, le narrateur emploie le mot « filles » qui renvoie au fait d’être fille de joie, facteur de marginalité.

Les indications numérales sont décroissantes : d’abord elles sont « douze », puis c « six par six » et enfin on ne se concentre que sur « une » (l.4) qui désigne Manon qui se singularise.

A ce moment-là nous ne savons pas encore qu’il s’agit de ML : le lecteur est dans la même situation que Renoncour, il découvre un personnage. Nous notons qu’il y a une marginalité sociale des 12 filles mais une singularité de Manon dans ce lot, Manon est donc marginale même dans un groupe de marginaux.

Cette dernière apparait comme un personnage complexe : c’est une fille de joie mais elle a une apparence d’aristocrate comme l’indique le complément du nom « du premier rang », c’est paradoxal. L’oxymore « du respect et de la pitié » rend Manon intéressante malgré elle.

Il s’agit d’un perso mystérieux et énigmatique qui attire notre curiosité, d’autant + que son portrait est réduit comme dans le reste du roman. Nous avons par la suite l’amorce d’un portrait psychologique par la tristesse (d’après son visage) et d’un portrait physique par la saleté de son linge, saleté qui n’élimine pourtant pas sa beauté.

Manon essaye d’échapper au regard des spectateurs, comme l’expriment les verbes d’action « se tourner » « dérober » et « se cacher » : Manon n’assume pas cette situation et en a honte. Renoncour, lui, esquisse son portrait élogieux qui est cependant interrompu par un retour à la réalité : « autant que sa chaîne pouvait le permettre.... »

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