Analyse linéaire l'Isolement - Lamartine
Publié le 12/04/2021
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«
Analyse linéaire
L’Isolement, Méditations poétiques, 1820, Alphonse de Lamartine
Dans cet extrait « L’Isolement », tiré du recueil de poèmes Les Méditations poétiques, publié en 1820, Alphonse
de Lamartine nous décrit le lieu où il rencontra la femme dont il tomba amoureux prénommée Julie et qui
mourut avant de pouvoir le retrouver.
Il nous décrit donc à travers ce paysage toute la tristesse et la mélancolie
qu’il éprouve.
Il nous livre ici son « paysage intérieur » reflétant ses états d’âme.
Alphonse de Lamartine dans ses deux premiers vers, nous montre son isolement en décrivant la nature.
La
« montagne » qu’il a fallu gravir, le « vieux chêne » qui fait office de protection.
Le « coucher du soleil » est
représentatif des émotions du poète qui ne se sent plus en vie depuis la mort de la femme qu’il aimait.
Lamartine
reste longtemps à cet endroit, contemplatif « dont le tableau changeant se déroule à mes pieds ».
Le 2 ème
vers est
une hyperbole à lui seul car le vocabulaire de l’exagération est très présent : « gronde », « écumantes »
« serpente », « enfonce », « obscur » ce qui renforce l’aspect dramatique de ses sentiments.
L’eau est utilisée comme élément de la nature qui reflète les sentiments de Lamartine, il est emporté par ses
émotions et par sa mélancolie.
Le mot « serpente » fait référence au symbole du mal dans la religion Chrétienne,
le mal de vivre qui s’insinue en lui.
Lamartine montre que sa vie est figée au travers la description du « lac
immobile », endormi avec ses « eaux dormantes ».
Ce lac reflète le statut du poète qui confond jour et nuit, rêve
et réalité, dans une dimension onirique : « Où l’étoile du soir se lève dans l’azur ».
Dans les 3 èmes
et 4 èmes
vers, Lamartine perd la notion du temps.
Les « monts couronnés » font appel à la vie du
poète mais les « bois sombres » appellent au désespoir.
Cette métaphore nous montre toute la tragédie qu’il vit.
Il utilise d’ailleurs une deuxième fois la métaphore du coucher du soleil pour évoquer sa vie : « Le crépuscule
encor jette un dernier rayon » qui se rapproche plutôt de la mort, qu’il souhaiterait pour mettre fin à ses
tourments.
L’apparition des nuages bloquant l’horizon montre tout son désespoir : « Le char vaporeux de la reine
des ombres » « Monte, et blanchit déjà les bords de l’horizon ».
Les rimes en « on » renforcent cette musicalité
du désespoir.
Alors que tout semble « éteint » en Lamartine, la strophe suivante commençant par « Cependant », fait office de
réveil, les sons des cloches de l’église « un son religieux », « saints concerts » font allusion aux sons de cloches
d’un enterrement, comme si c’était le sien dont il s’agissait et qu’il en était le spectateur.
Lamartine se considère
comme mort, comme si son âme montait au ciel et qu’il contemplait ce paysage : « N’éprouve devant eux ni
charme ni transports », « le soleil des vivants n’échauffe plus les morts ».
Désespéré, il essaie de se raccrocher à
une « colline », à « l’aquilon », à « tous les points de l’immense étendue » pour ne pas sombrer mais finalement
déclare forfait : « Nulle part le bonheur ne m’attend ».
Lamartine se détache peu à peu de la vie et des choses qu’il aimait autrefois : « Vains objets dont pour moi le
charme s’est envolé ? ».
Le poète fait de nouveau appel à la nature pour exprimer ses sentiments, il s’identifie à
eux : « Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères » pour montrer que chaque élément n’a sa place qu’avec
l’autre, que l’un ne peut exister sans l’autre : « Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé ».
Cette maxime
fait appel à la tragédie romantique.
Dans ce poème, Lamartine utilise la nature qui l’entoure pour éprouver ses sentiments.
Le poète s’identifie aux
éléments qui l’entourent en utilisant tous les outils (lexique, personnification, figures de style de l'immortalité) de
manière à émouvoir le lecteur sur le drame qu’il vit.
Ce poème montre toute la souffrance qu’il ressent en étant
obligé de vivre malgré son envie de mourir.
C’est une dramatique destruction de l’âme que Lamartine nous livre
dans ce poème : « un seul être vous manque et tout est dépeuplé »..
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