Analyse Linéaire Les Essais de Montaigne Des Cannibales, I, ch.31, 1580
Publié le 26/01/2022
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EAF n°6
Montaigne, Les Essais , Des Cannibales, I, ch.31, 15 80
Introduction :
Présenter Montaigne et les Essais : sous un angle philosophique, mais aussi politique et social, il y aborde toute une
série de sujets et livre ses réflexions sur sa propre vie et sur la condition de l’homme.
Le genre de l’essai est une forme d’écriture très libre.
Montaigne ne cherche pas à se faire le porte -parole du savoir ;
il propose, au gré de son humeur et de ses préoccupations, les réflexions et les choix morau x que lui inspirent divers
problèmes.
Aborder rapidement le contexte historique : découverte du Nouveau Monde.
Dans ce chapitre, Montaigne évoque les Tupinambas, peuple du Brésil, qui fut décrit par Jean de Léry en 1578.
Problématique : En quoi ce texte constitue -t-il une critique de l’ethnocentrisme ? (terme à définir)
Mouvements du texte : Montaigne relativise le terme « barbare » puis le terme « sauvage ».
NE PAS OUBLIER DE LIRE LE TEXTE !
Analyse linéaire :
Dès la première phrase, Montaigne annonce le projet de son argumentation : redéfinir les mots « barbare »
et « sauvage », qui sont généralement associés aux Indiens du Nouveau Monde : « il n’y a rien de barbare ni
de sauvage dans ce peuple ».
On peut noter l’utilisation d’une tournure négative « il n’y a rien » pour
montrer qu’il va à l’encontre des idées reçues de ses contemporains.
Il met donc fin à une digression (procédé souvent utilisé dans les Essais ) comme le prouve la précision « pour revenir
à mon propos » pour aborder le sujet central d e ce chapitre : les peuples cannibales du Nouveau Monde.
Dès l e début , on voit que Montaigne relativise son propos pour donner un avis personnel : on peut le
constater à travers l’utilisation du pronom personnel de la première personne (« Je tro uve », « d’après ce
que l’on m’en a dit ») et à travers l’utilisation d’une proposition incise (« d’après ce que l’on m’en a dit » =
proposition qui sert à ajouter une information à la manière d’une parenthèse et qui précise que le narrateur
rapporte les p aroles de quelqu’un ), Montaigne montre bien qu'il s'agit non pas de ce qu'il a vu mais de ce qu'on
lui a raconté. Par ailleurs, l es expressions « je trouve »(l.1), « il semble » (l.3) sont des modalisateurs (mots qui
traduisent la marque d’un jugement) qui soulignent la subjectivité des propos de l’auteur.
Dans un premier temps, sa réflexion porte sur le mot « barbare » : « chacun appelle barbarie ce qui n’est pas
dans ses coutumes ».
Il faut savoir qu’à l’origine, le « barbare » est celui qui n’avait pas la citoyenneté
grecque ou romaine.
Puis ce mot a signifié : « qui n’est pas civilisé » et peut même être associé à l’idée de
violence.
C’est ce sens péjoratif que Montaigne récuse car chacun juge selon « les opinions et les usages du
pays où nous sommes » (l.
5) Le « nous » utilisé dans le texte est un nous inclusif qui désigne les Européens,
les habitants de l’Ancien Monde et englobe le lecteur de l’époque .
Chacun juge les autres sociétés selon ce
qu’il connaît, à savoir, sa propre société .
C’est ce qu’on appelle l’ethnocentrisme .
(= tendance à penser que
sa culture est meilleure et supérieure à celle des autres peuples).
Puis, il continue avec une énumération,
assortie d’une anaphore : « Là se trouve la parfaite religion, le parfait gouvernement, la façon la plus
parfaite et la plus complète de tout faire ».
L’adjectif « parfait » est répété trois fois.
Par ce procédé.
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