analyse lineaire les Bonnes Jean Genet
Publié le 13/05/2024
Extrait du document
«
Introduction :
Nous avons ici affaire à une pièce de théâtre Les Bonnes écrit par Jean Genet.
Cette pièce tragique et
violente s’adapte parfaitement au parcours associé « Spectacle et comédie ».
Les deux protagonistes, Claire
et Solange, sont deux domestiques qui vont tenter d’assassiner leur maîtresse qu’elles détestent.
Dès cette
scène d’exposition, les deux sœurs imitent leur maîtresse pour faire ressortir d’elle tout ce qui peut être
haïssable.
Ceci est donc un parfait exemple de mise en abyme.
Nous pouvons donc nous demander comment la mise en abyme révèle un questionnement des classes
sociales.
Dans cet extrait, nous pouvons relever 3 mouvements principaux :
- Un univers bourgeois stéréotypé (lignes 1 à 6 + didascalies)
- Un conflit entre Claire et Solange (lignes 7 à 25)
- Le mépris et l’humiliation (lignes 26 à 36)
Analyse :
Dès le début de cet extrait, le spectateur se retrouve dans un milieu riche et bourgeois.
On est directement placé ans le lieu intime et personnel de la propriétaire « la chambre de Madame ».
On remarque une décoration luxueuse et traditionnelle avec les « meubles Louis XV ».
Puis, il y a deux détails significatifs dans la didascalie initiale :
La « fenêtre ouverte sur la façade de l’immeuble en face » montre une vue bouchée, fermée, sans visibilité
lointaine, pas d’espoir. ouverture sur un "mur", donc vue bouchée, fermée, aucune visibilité lointaine, pas
d’espoir.
Les « fleurs à profusion » est une hyperbole, désignant la féminité.
Mais la fleur est un élément éphémère,
qui fane vite.
Cela peut donc s’apparenter à une métaphore de la vie humaine.
La présence d’une « coiffeuse », qui est le meuble féminin par excellence avec un miroir et tous les
ustensiles/produits pour prendre soin de sa beauté souligne le narcissisme et le raffinement de la maîtresse.
Toute cette beauté est rejetée par le personnage de Claire qui lui « tourne le dos ».
« Le soir » est une métaphore pour désigner le crépuscule de la vie qui instaure un registre tragique.
Puis, on remarque l’apparition de personnages extrêmes.
D’abord, il y a « Madame » qui est le seul titre hiérarchique.
Il a une apparence respectueuse et désigne la
maîtresse des lieux.
Elle s’oppose au statut social des deux domestiques Claire et Solange.
Solange est habillée sobrement en tenue de domestique « petite robe noire de domestique »
A la ligne 3, on suppose que la deuxième tenue identique « sur une chaise » appartient à Claire, qui l’a
enlevé.
En effet, elle est « en combinaison » pour imiter sa maîtresse.
Le personnage joue donc un rôle.
L’expression « bras tendu » est un geste de rejet et le « ton d’un tragique exaspéré » désigne une hyperbole.
Claire surjoue de son nouveau rôle grâce au terme « debout » qui montre qu’elle est au centre des regards.
La scène se focalise ensuite sur un objet emblématique d’une classe sociale qui sont les « gants de
caoutchouc ».
Cela s’oppose aux « mains gantées » qui est le symbole de l’élégance bourgeoise à la ligne 12.
Puis, le lieu des domestiques est associé à la « cuisine et à l’évier ».
C’est un lieu assez dégradant avec les
termes « crachat » et « souillée ».
Il y a une opposition extrême des classes sociales : la chambre est le lieu de la distinction, du raffinement et
du bourgeois tandis que le « crachat » représente le monde domestique.
Il ne peut y avoir d’interaction entre ces lieux, sinon ils seront « souillés ».
A la ligne 9, la négation totale et
le rejet total de « tout » répéter deux fois renforce cette idée d’aucune interaction possible.
Nous allons maintenant nous pencher sur l’apparence et le caractère de « Madame », qui en réalité est
Claire.
On remarque un autoritarisme du personnage de la maîtresse avec les exclamations, et les impératifs
brutaux, marquant le rejet violent avec les termes « sors et cesse » lignes 10 et 13.
La tirade de Claire ne laisse pas de place à une réponse.
Elle s’accapare toute la discussion.
A la ligne 17, paradoxalement, elle appelle 2....
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