Analyse linéaire - « Le Soleil », C. Baudelaire
Publié le 16/06/2021
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«
T.
Gaydon 1STMG1
Analyse linéaire - « Le Soleil », C.
Baudelaire
Introduction à rédiger
Analyse linéaire portant sur le premier huitain :
[Préciser dans quelle partie du texte vous vous situez et l'idée directrice de cette partie]
Dans ce premier huitain, le poète s'attache à décrire de manière négative le monde qui
l'entoure.
Il décrit alors le soleil comme un être cruel et se présente au lecteur comme un
personnage malhabile qui peine à écrire.
Cette première strophe sert ainsi de point de départ à
l'alchimie poétique positive qui se réalisera dans la suite du poème.
Les premiers vers du premier huitain décrivent le cadre spatial dans lequel s'inscrit le texte.
Alors que le poète est au centre de son œuvre dans la poésie classique, il s'opère chez Baudelaire un
léger décalage, c'est la ville qui est au centre de notre attention, comme l'atteste la présence de
termes triviaux, non véritablement poétiques : « faubourg », « masures » au v1 et « persiennes » au
v2.
Ainsi la marche du poète permet de s'attarder sur les effets que la ville produit en lui.
Elle
apparaît de manière négative, l'adjectif qualificatif « vieux » permet de révéler la laideur de
l'univers urbain, sa décrépitude qui n'est pas sans rappeler le contexte politique de l'époque.
C'est
une opération de révélation à laquelle s'attelle le poète qui veut montrer à sa lecteur l'envers du
décor idyllique souvent présenté en poésie.
Dans le vers 1 et 2, l'enjambement symbolise bel et
bien la rupture de l'harmonie du poème, Baudelaire tâche d'illustrer au moyen de ses mots l'idée
d'un monde dysharmonieux, bancal et profondément instable.
Progressivement l'idée de mort
envahit le lecteur/la lectrice, les « persiennes » sont personnifiées au moyen du verbe « pendre » qui
les fait ressembler à des pendus en décomposition.
L'angoisse se propage alors et le spleen se
ressent à la fois chez le poète mais aussi chez son lecteur/ sa lectrice.
Les « masures » sont ensuite
évoquées par le biais de la périphrase suivante « abri des secrètes luxures », expression qui nous fait
comprendre que ces masures sont, en réalité, des maisons de passe, des maisons closes.
Le rôle du
poète est de mettre en lumière tout ce qui relève d'un monde caché, le champ lexical du mystère est
ici notable « abri », « secrètes » et évoque aussi l'hermétisme propre à l'alchimie.
Baudelaire décrit
non seulement la laideur apparente des choses propres à l'univers de la ville, son décor macabre,
mais aussi la laideur morale du monde par l'emploi du terme « luxure » qui renvoie à l'un des sept
péchés capitaux que l'on retrouve dans la Bible.
Le mal ronge non seulement le monde de manière
concrète mais aussi les êtres.
Ce sentiment d'angoisse que cette idée procure est alors développé
dans les vers suivants.
Le soleil est présenté au moyen d'une personnification, il est dit « cruel » v3
et a une action particulière sur le monde il « frappe à traits redoublés sur la ville et les champs » v4.
Le champ lexical de la violence est partout présent et tend à transformer le soleil une divinité,
inspirée des récits mythologiques, mais en une divinité qui serait profondément maléfique.
L'action
négative du soleil s'illustre partout comme l'atteste le parallélisme au v4 « sur la ville et les champs,
sur les toits et les blés » avec une vision bipartite du monde, d'un côté l'on aurait le monde urbain et
de l'autre le monde rural, deux endroits où rayonne le soleil.
Au v5, le « je » apparaît enfin dans la
proposition principale de la phrase.
Sa solitude est marquée par la place de l'adjectif qualificatif
« seul » au vers 5, situé à l'hémistiche.
La poésie est métaphorisée, elle est un exercice, une pratique
quotidienne difficile ou « une fantasque escrime ».
La périphrase renvoie par analogie aux actions
violentes du soleil, la poésie est un sport où il faut attaquer et ne se comprend pas moins comme une
activité étrange.
La vision négative du monde se lit à travers l'emploi du verbe « flairant » qui
animalise le poète.
Après une description du soleil, il y a donc un portrait en miroir du poète qui
nous donne à lire une définition de la poésie – son champ lexical est d'ailleurs omniprésent « rime »
v6, « mots » v7, « vers » v8.
Celle-ci n'est pas une activité à laquelle on se livre avec certitude ;
l'expression « les hasards de la rime » au vers 6, par l'alliance du concret et de l'abstrait met en
lumière la nécessaire modestie avec laquelle le poète doit aborder son œuvre qui se dérobe.
La
poésie est donc affaire de déambulation, d'errance et de marche incertaine, elle peut à tout instant se
dérober si elle le souhaite.
Activité ardue, elle met en difficulté le poète, c'est l'interprétation que.
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