analyse linéaire le rouge et le noir excipit
Publié le 01/05/2022
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Le Rouge et le Noir, texte n°12
Le Rouge et le Noir, sous-titré "Chroniques de 1830" narre l’ascension sociale de
Julien Sorel, un jeune paysan ambitieux.
Julien se sert des femmes pour gravir les
échelons de la société.
(Voir ma fiche de lecture du Rouge et le Noir de Stendhal).
Dans la
première partie du roman, il séduit Mme de Rênal, la femme du maire de Verrières,
puis, dans la deuxième partie du roman, Mathilde de la Mole, la fille du marquis de la
Mole.Mais le mariage de Julien avec Mathilde est annulé suite à une lettre de Madame
de Rênal adressée au marquis et dénonçant l’arrivisme du jeune homme.
Furieux,
Julien revient à Verrières et tire sur Mme de Rênal, qui n’a été que blessée.
Bien que
Madame de Rênal lui pardonne son geste, Julien est condamné à mort.
Sa
décapitation devrait être le point d’orgue dramatique de cet épilogue, mais Stendhal
donne une autre tonalité à la fin de son roman.
En quoi l’ambiguïté du texte donne-telle à cet excipit une originalité littéraire indéniable? L’ambiguïté de Julien subsiste
dans ce dénouement: il apparaît tantôt comme un héros romantique (I) tantôt
comme un personnage calculateur (II).
De façon surprenante, sa mort est éclipsée
dans les dernières pages du roman (III) au profit de la mise en scène macabre de
Mathilde (IV) puis de Mme de Rênal dont la mort clôt le roman (V)
I.
Dans cet excipit, Julien Sorel apparaît comme un héros romantique par son
attitude détachée face à la mort et par le refuge qu’il trouve dans la nature.
L’extrait
étudié s’ouvre ainsi sur une antithèse entre " bonheur " et " mourir " qui souligne le
détachement du héros : " “Par bonheur, le jour où on lui annonça qu’il fallait mourir,
un beau soleil réjouissait la nature”" .
Paradoxalement, les dernières heures de Julien
Sorel sont marquées par le champ lexical de la sensualité et du bonheur
(" “bonheur ", " beau ", " soleil ", " réjouissait ", " nature ", " sensation délicieuse ",
" tout va bien” ") qui contraste avec l’atmosphère étouffante de la prison (" “mauvais
air" , " cachot" , " insupportable”" ).
La peine de mort à laquelle il ne peut échapper
(le destin fatal apparaît dans le pronom impersonnel " on " et le verbe " falloir " :
" “on lui annonça qu’il fallait mourir”" ) apparaît comme une libération.
Le champ
lexical de la nature (" “soleil ", " nature ", " grand air ", " terre ", " mer” ") convoque
les quatre éléments (le feu, air, la terre et l’eau) comme si Julien entrait en
communion avec la nature au moment de la quitter.
La comparaison avec la
navigation (" “comme la promenade à terre pour le navigateur qui longtemps a été à
la mer” ") assimile la vie à une mer tumultueuse.
Cette métaphore poétique montre
un Julien lyrique et philosophe qui apprend à domestiquer la mort.
La phrase suivante
tombe comme un couperet : " “Jamais cette tête n’avait été aussi poétique qu’au
moment où elle allait tombait” ".
Stendhal insiste sur la destinée tragique de Julien
par le plus que parfait " “n’avait été” " qui relègue Julien Sorel dans un passé révolu.
Mais c’est l’ironie de cette phrase, dans ce contexte tragique, qui peut surprendre.
En
effet, Stendhal utilise ironiquement les deux sens du mot " tête " : le sens
d’intelligence (aussi poétique) et le sens physique (elle allait tomber).
Cette ironie
souligne le regard distancié de Stendhal sur son personnage.
La mort de Julien Sorel.
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