Analyse linéaire "Le Papillon" de Francis Ponge
Publié le 14/04/2021
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«
Analyse linéaire, Francis Ponge, « Le Papillon », Le Parti pris des choses, 1942
INTRO :
Le poème « Le Papillon », fait parti du célèbre recueil « Le parti pris des choses », écrit en 1942 par
Francis Ponge, poète français du Xxème siècle, qui fréquenta le groupe surréaliste avant de
s’engager dans la résistance.
Dans ce recueil de poèmes en proses, le poète est loin de tout
sentimentalisme romantique, il décrit des éléments du quotidien, sans noblesse, comme l’huître ou
la cigarette afin de dépeindre leur beauté le plus précisément possible, en restituant leur entière
originalité.
Dans ce poème, le papillon constitue un objet privilégié pour dépeindre les transformations, les
métamorphoses car c’est un être mouvant dans son identité, passant de chenille à être ailé.
Sa
volatilité et sa durée de vie limitée échappent à toute tentative de définition, autant d’éléments qui
de part les nombreuses comparaisons et métaphores, le rapproche de l’activité poétique et du poète
et de sa condition en général.
Ainsi, Francis Ponge dans « Le Papillon » explore en observateur
avisé de la matière, les caractéristiques de cet insecte fragile voué à la perdition.
Nous nous demanderons alors en quoi la fragilité, l’éphémérité et la volatilité du papillon sont à
l’image de la fragilité de la condition du poète ?
Pour répondre à cette question, nous verrons dans un premier temps la métamorphose du papillon et
les conditions nécessaires à sa naissance, paragraphe 1 et 2, puis nous étudierons les activités,
l’errance et le vagabondage du papillon, strophe 3 et 4, mais aussi sa fragilité, strophe 5, emblème
de la condition du poète.
I- Métamorphose du papillon et conditions nécessaires à sa naissance
a) Paragraphe 1 : les conditions nécessaires à la naissance du papillon, de la chrysalide à la
naissance
Le papillon intéresse le poète en raison des nombreuses transformations qu’il a subies, ces
différentes étapes sont évoquées dans le poème suivant une structure rigoureuse :
Le premier paragraphe débute par le connecteur temporel « lorsque » qui introduit les conditions
nécessaires à la naissance du papillon « Lorsque le sucre élaboré dans les tiges surgit au fond des
fleurs ».
L’étape de la vie du papillon dans ce paragraphe est donc de la chrysalide à sa naissance.
Les papillons, sont les éléments centraux du poème, pourtant ils ne sont nommés qu’à la fin du
premier paragraphe, comme afin de cultiver un suspens et une attente, pouvant représenter le cycle
de vie du papillon et son attente d’évolution.
« Le sucre élaboré dans les tiges » est une métaphore
de l’éclosion des fleurs, de cet essence qu’elles produisent, du nectar, cette éclosion est une
condition nécessaire à l’envol des papillons, on comprend alors que les papillons ne sont pas
maîtres de leur naissance, dès lors nous voyons leur fragilité et leur dépendance aux conditions de la
nature.
« Comme des tasses mal lavées » établit une comparaison péjorative et prosaïque des fleurs,
qui sont alors comparées à des objets du quotidien, ce sont des objets fabriqués par des hommes, on
voit donc la volonté du poète de montrer l’omniprésence de l’homme, même dans la nature, mais
aussi d’établir un premier parallèle entre le papillon et l’homme.
On remarque également le choix
d’une comparaison sans noblesse, montrant ainsi que ses poèmes sont des jeux avec le langage,
mais aussi que la nature n’est pas forcément sacrée, elle peut être banale, on est bien loin ici de la
vision des poètes romantiques, ce qui nous montre la singularité du projet poétique de l’auteur.
Les 3 verbes au présent de l’indicatif soulignent des changements et le processus actif se déroulant
avec « surgit », qui est une action soudaine, « se produit » et « prennent leur vol » renforcée par la
locution adverbiale « tout à coup » qui souligne le perpétuel mouvement.
De plus, il y a dans ce
paragraphe un mouvement de bas en haut, de la terre vers l’air, on pourrait y voir le passage de la
prose à la poésie.
→ Le premier paragraphe introduit donc la métamorphose du papillon, sa fragilité et son parallèle
avec l’homme.
b) Paragraphe 2 : La métamorphose du papillon, la chenille avec une analepse.
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