Analyse linéaire le morceau de viande
Publié le 20/03/2022
Extrait du document
«
Commentaire sur « Le morceau de viande » de
Francis Ponge :
Ce poème est un extrait du « Parti pris des choses » publié en 1942 par
Francis Ponge.
Il témoigne bien de l’esthétique générale du recueil, qui met
l’accent sur des objets ou des réalités vulgaires du quotidien (« Le Cageot »,
« La Marne »), qui n’ont en temps ordinaire aucune chance d’être considérés
comme des sujets poétiques.
Ponge a pris l’habitude de s’intéresser à de
« petites choses » dépourvues de « noblesse » (il rejette en effet toute
approche lyrique).
Pourtant, ces évocations deviennent bien vite chez lui le
prétexte à des jeux subtiles sur le langage et à des effets d’autoréférences qui
mettent l’accent sur la manière dont le poème lui-même est en train de se
constituer sous le regard du lecteur.
Dans ce poème, un simple « morceau de viande » va ainsi se transformer
à plusieurs reprises, d’abord en « usine », puis en produit transformé et apte à
la consommation sous l’effet d’une mystérieuse cuisson, avant de se défaire,
sombrant dans la décomposition et dans l’oubli, comme toute chose vivante ou
produite par l’homme.
Problématique : Comment dans ce poème, agissent les transformations et les
métaphores sur « le Morceau de Viande » et comment ces transformations
symbolisent, par analogie, celles que le poète fait subir aux mots lorsqu’il crée
de la poésie.
Plan (découpage) :
1) Comment le titre installe le lecteur dans une lecture polysémique ?
2) Le « devenir-usine » du morceau de viande : une première transformation.
3) La cuisson : une seconde transformation.
4) La corruption, la dégradation et l’oubli : une troisième transformation, qui
clôture une espèce de cycle, qui peut correspondre au cycle de vie du poème.
Le début du texte à l’allure d’une définition : « Chaque morceau est
(…) ».
Le poète utilise le présent de vérité générale.
Le ton est curieusement
didactique.
Le contenu de la « définition », en revanche, est, lui, totalement
inattendu : « une sorte d’usine ».
Impression de bizarrerie produite par
l’association de la chair (« morceau de viande ») avec un objet de grande taille
au fonctionnement complexe : l’ « usine ».
L’ « usine » est également une
espèce d’univers autonome où le poète rencontre une collection d’objets, de
machines : on y trouve des « moulins », des « pressoirs à sang », qui peuvent
représenter métaphoriquement les organes du corps humain en particulier
« pressoirs à sang », périphrase qui peut évoquer le cœur.
Les « moulins » sont
peut-être les organes qui « tournent », alimentés par la pression sanguine.
Le poète semble ensuite se laisser emporter par le monde industriel des
composés qui filent la métaphore du morceau de viande-usine : « Tubulures »
(« Cuves » rassemblées par un effet d’assonance, qui sont des éléments
passifs, s’opposent à des machines plus actives) en particulier « marteaux-
pilons » et « hauts fourneaux », qui sont évoqués dans la droite ligne des
« moulins » et des « pressoirs à sang » : tous ces objets sont mécaniques,
solides, et nous pouvons les associer au thème de la transformation qui
parcourt tout le texte.
Est-ce la transformation poétique elle-même qui est.
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