Analyse lineaire le mal
Publié le 17/06/2024
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Cahiers de Douai
Le Cahier de Douai, ou Les Cahiers de Douai, ou le Recueil de Douai ou encore le
Recueil Demeny, est un ensemble de vingt-deux poèmes écrits par Arthur Rimbaud
alors adolescent.
Rimbaud en remit des copies, lors de deux séjours à Douai en
septembre et octobre 1870, sous forme de manuscrits sans titre à Paul Demeny, peutêtre aux fins de publication.
Composition du recueil
Première partie du recueil : 15 poèmes
Deuxième partie du recueil : 7 poèmes
“Le Mal”
Composition du poème
Sonnet, vers en alexandrin
Les rimes des deux quatrains sont croisées (ABAB), et des deux tercets (CDD)
Introduction :
Le texte que je vais vous expliquer est un poème tiré des Cahiers de Douai, recueil poétique
de jeunesse publiée en 1870 lors de ses nombreuses fugues à Douai.
Ce recueil est aussi
appelé Recueil de Douai ou Recueil Demeny.
Le poème dont je vais vous parler s’intitule “Le
Mal”, qui figure dans la première partie du recueil.
Arthur Rimbaud a 16 ans lorsqu’il met au propre et confie à Paul Demeny, jeune poète
douaisien, ses premiers écrits.
Aussi appelés Recueil Demeny, ces Cahiers de Douai,
composés de vingt-deux poèmes écrits entre mars et octobre 1870, ne seront pas brûlés
comme le réclamait Rimbaud, mais attendront cependant une vingtaine d’années avant d’être
publiés.
A présent je vais vous lire le texte :
Tandis que les crachats rouges de la mitraille
Si lent tout le jour par l'infini du ciel bleu ;
Qu'écarlates ou verts, près du Roi qui les raille,
Croulent les bataillons en masse dans le feu ;
Tandis qu'une folie épouvantable broie
Et fait de cent milliers d'hommes un tas fumant ;
- Pauvres morts ! dans l'été, dans l'herbe, dans ta joie,
Nature ! ô toi qui fis ces hommes saintement !… –
Il est un Dieu qui rit aux nappes damassées
Des autels, à l'encens, aux grands calices d'or ;
Qui dans le bercement des hosannah s'endort,
Et se réveille, quand des mères, ramassées
Dans l'angoisse, et pleurant sous leur vieux bonnet noir,
Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir !
Le jeune Rimbaud dénonce les horreurs de la guerre engagée par Napoléon III contre la
Prusse.
Pour le poète, ce conflit représente le “Mal” incarné par le roi (ou l’Empereur) qui
déclenche cette guerre sans se préoccuper des soldats qui combattent au péril de leur vie.
Mais au-delà de cette figure politique, le “Mal” c'est Dieu lui-même qui permet de telles
atrocités et s’en réjouit.
Antimilitariste, ce sonnet est aussi l’un des plus antichrétiens de
Rimbaud.
Après cette lecture, une question émerge : Comment Arthur Rimbaud, jeune poète révolté
contre l’ordre établi, condamne-t-il la guerre et ceux qui en sont responsables ? Pour
répondre à cette question, je vais distinguer trois mouvements dans ce poème :
La peinture e rayante de la guerre
Une adresse à la nature personnifiée
La condamnation de l’église
Mouvement 1 : La peinture e rayante de la guerre (vers 1 à 6)
Citations
Procédés
Interprétations
"Tandis que” ; “Qu’”
Propositions circonstancielles
Impression de mécanique
Mitraille / bleu / raille / feu
de temps
infernale.
Rimes croisées au lieu de rimes
Soulignent le caractère répétitif
embrassées
des vers 3-4 par rapport aux vers 12.
"Crachats rouges de la mitraille”
Allitérations en [r]
Exprime tout le mépris des
dirigeants pour les hommes qui se
battent.
Le terme “crachats” est
également mis en valeur par la
césure à l’hémistiche.
"Tandis que les crachats rouges
Enjambement
Accentue la violence des armes,
de la mitraille / Si lent tous le
comme si elle ne pouvait pas être
jour par l’infini du ciel bleu ”
contenue dans les limites du
premier vers.
"rouges” et “bleu”
"Si lent”, “raille”, “croulent”
Adjectifs épithètes de
Contraste entre les deux couleurs
“crachats” et “ciel”
primaires.
Présent d’énonciation
Actualise la scène et nous donne
“fait”
l’impression d’être sur le champ de
bataille.
"Écarlates ou verts”
Adjectifs de couleur
Font référence aux uniformes
français et prussiens : la
dénonciation oscille donc entre un
propos très général et une critique
explicite de la guerre franco
prussienne.
Dans cette
perspective, le “Roi” semble se
confondre avec Napoléon III.
"Roi qui les raille”
Allitération en [r]
Indique que le roi n’a aucune pitié
pour ses hommes.
"Les bataillons en masse”
Sujet + complément de manière
Placés de part et d’autre de la
césure, ils insistent sur le nombre
de victimes.
“Folie”
Nom commun
Mis en valeur à la césure et
souligné par la hiatus (succession
de deux voyelles) avec
“épouvantable”.
“Épouvantable”
Adjectif épithète de “folie”
Il compte ici 5 syllabes puisqu’il
faut prononcer la dernière syllabe.
C’est une manière de le mettre en
avant, afin de dénoncer les
horreurs de la guerre.
"Broie”
Verbe
Mis en évidence par le rythme de
l’alexandrin à la rime.
Il annonce
“tas fumant” au vers suivant et dit
à nouveau que les....
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