Analyse linéaire, Le Lutrin de Boileau
Publié le 09/05/2021
Extrait du document
«
1
Boileau, Le Lutrin , livre I, vers 1 à 56
Une étrange épopée
Mouvement du texte :
Vers 1 à 8 : Début parodique d’épopée qui résume l’œuvre. C’est l’exposition du sujet.
Vers 9 à 12 : Parodie de la traditionnelle invocation à la muse au début d’une épopée.
Vers 13 à 16 : Dédicace au Président de Lamoignon.
Vers 17 à 24 : Situation initiale paisible : pas de dissensions à la Sainte Chapelle.
Vers 24 à 36 : Elément perturbateur : l’ar rivée de l’allégorie de la Discorde, satisfaite de
l’atmosphère du Palais (de justice).
Vers 37 à 52 : En revanche, la Discorde exhale sa fureur devant la paix qui règne à la Sainte -
Chapelle, située au cœur de l’enceinte du Palais.
Vers 53 à 56 : Passage à l’action : la Discorde se travestit en chantre de la Sainte -Chapelle.
Problématiques possibles :
1.
Nous verrons en quoi la distorsion entre la gravité de l ’épopée et l a mesquinerie du sujet
provoque le rire du lecteur devant certains abus.
2.
Nous v errons en quoi le recours à la parodie est une arme redoutable pour ridicul iser des
abus.
3.
Nous verrons comment Boileau ridiculise certains abus en usant d ’une ficti on qui parodie
l’épopée.
Commentaire linéaire :
Vers 1 à 8 : Début parodique d’épopée qui résume l’œuvre.
C’est l’exposition du sujet.
D’emblée, Boileau, dans ce poème héroï -comique , parodie le registre héroïque de
l’épopée .
Il réécrit le premier vers de L’Enéide de Virgile, la grande épopée latine de l’époque
d’Auguste.
Voici le texte du poète latin : « Je chante les combats et le héros qui, parti des rivages
de Troie, aborda en Italie… » Boileau calque la figure de style latine de l’hendiadys (en grec,
cela signifie « un en deux »), qui consiste à remplacer la relation de subordination ou de
détermination qui solidarise deux mots par une relation de coordination.
Ainsi, notre auteur
écrit « Je chante les combats et ce prélat terrible… » plutôt que « Je chante les combats de ce
prélat terrible… ».
Le complément du nom devient un second COD.
Il ne faut sans doute pas à
chercher un effet de sens mais une volonté de calquer L’Enéide à des fins parodiques .
Boileau
use dans tout son poème de l’ alexandrin , le vers épique par excellence.
Le premier vers
n’indique pas encore que nous sommes dans une parodie car « les combats » sont tout à fait
cara ctéristiques de l’épopée et le personnage principal, un « prélat » convient bien au genre
noble, puisqu’il s’agit d’un dignitaire ecclésiastique.
De plus, l’adjectif « terrible », c’est -à-dire.
»
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