analyse linéaire la mort de l'enfant eldorado
Publié le 05/06/2024
Extrait du document
«
Analyse linéaire :
« La mort de l’enfant », Eldorado.
Introduction :
Chaque année, de nombreux migrants venus d’Afrique, fuyant la pauvreté, la guerre
et les conflits politiques, meurent en tentant de traverser la Méditerranée pour rejoindre
l’Europe.
Laurent Gaudé est un écrivain et dramaturge français ayant notamment obtenu le
Goncourt en 2004 pour le Soleil de Scorta.
Avec Eldorado, paru en 2006, il s’appuie sur
l’actualité et traite de l’immigration clandestine en Méditerranée.
L’auteur donne un visage et
une dignité à ceux qui risquent tout dans l’espoir d’une vie meilleure.
Salvatore Piracci,
secouriste en mer, et Soleiman, migrant soudanais, sont pris entre voyage initiatique et
quête de soi.
Le passage que nous allons étudier se situe au début du roman.
A Catane, en Sicile,
le commandant Salvatore Piracci est abordé par une femme qu’il avait secouru sur un navire
de migrants clandestins deux ans auparavant.
Elle lui délivre alors l’horrible récit de la mort
de son bébé, dans ses bras, à bord de ce bateau, pour lui être ensuite arraché et jeté à la
mer.
Je vais maintenant procéder à la lecture du texte.
A la lecture de ce texte, nous pourrons nous demander en quoi ce récit a-t-il pour vocation
d’émouvoir le lecteur face à cette tragédie ? Pour cela, nous analyserons dans une première
partie la violence de la traversée, des lignes 1 à 18.
Puis, dans une seconde partie, nous
étudierons la caractéristique tragique de cette traversée, des lignes 19 à 42.
A présent, faisons l’analyse linéaire de ce texte.
Développement :
I/Une traversée violente
Dans un premier temps, nous allons étudier la traversée violente sur le bateau
Vittoria.
La peur envahit le navire.
L’extrait s’ouvre sur des cris : « Les cris avaient été poussés par deux jeuneś Somalis
» (l 1).
On constate qu’au lieu d’être objet de la phrase, « les cris » se trouvent en position
sujet, ce qui apporte immédiatement un effet d’anxiété et de frayeur sur le navire.
- Cette peur est accentué par l’allitération en r qui apparaît dans le premier paragraphe
et qui donne l’impression que les cris résonnent toujours : « cris / réveillés / autres /
donnèrent / alarme / profité / navire / s’empara / désespoir / pris »...
- La personnification de la peur : « La panique s’empara très vite du bateau.
» L4
montre que tous les clandestins sont gagnés par l’affolement et tous les événements se
complètent pour que ce climat de panique s’installe et prenne de l’ampleur.
- Les migrants ne connaissent rien au monde de la navigation et le parallélisme de
construction l4 : « Personne ne savait piloter pareil navire.
Personne ne savait, non
plus, où l’on se trouvait.
» rend compte de l’impasse dans laquelle ils se trouvent.
- De plus, les deux phrases négatives qui suivent : « Ils se rendirent compte avec
désespoir qu’il n’y avait pas de réserve d’eau ni de nourriture.
Que la radio ne
marchait pas » témoignent de l’absence d’issue favorable pour les naufragés.
Ils sont
perdus, livrés à eux-mêmes au milieu d’une mer inquiétante.
- Les phrases tantôt brèves, tantôt a-verbales (sans verbes) : « Ils étaient pris au piège.
Encerclés par l’immensité́ de la mer.
Dérivant avec la lenteur de l’agonie.
» portent à son
paroxysme le sentiment de peur.
L’agonie des clandestins
- Avant de se concentrer sur la mort de l’enfant, l’auteur nous donne à voir l’agonie des
clandestins.
Celle-ci est annoncée très tôt dans le texte avec l’emploi du conditionnel qui
exprime les faits redoutés et pourtant inévitables : « On savait que si l’errance se
prolongeait, la mort serait monstrueuse.
Elle les assoifferait (1).
Elle les éteindrait (2).
Elle
les rendrait (3) fous à se ruer les uns contre les autres.
».
Le rythme ternaire (1), (2), (3)
qui suit la personnification de la mort, accentue l’horreur qui est à venir.
- Les termes choisis pour désigner les migrants sont indéfinis : « Certains », « d’autres »,
« les corps ».
Aucun individu ne se détache de la masse informe des migrants.
- Le bruit : « Les bébés ne cessaient de pleurer » est de moins en moins palpable comme
en témoigne le verbe de perception : « faiblissaient » jusqu’à laisser place au néant : «
Bientôt, ce ne fut plus que le silence ».
II/Une traversée tragique
La déshumanisation
- L’utilisation de l’adjectif numéral ordinal : « Le premier mort fut un Irakien d’une
vingtaine d’années.
» l19 sous-entend qu’il est le premier d’une longue série de morts.
- Lorsqu’il est question....
»
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