Analyse linéaire Juste la fin du Monde, Scène d'exposition
Publié le 28/03/2021
Extrait du document
«
I Une scène de retrouvailles assez joyeuse
-Excitation et bonheur plus que visibles de Suzanne, qui revoit son frère aîné pour la
première fois depuis des années –» répétition dans la présentation entre Louis et Catherine
« C’est Catherine.
Elle est Catherine.
Catherine, c’est Louis.
Voilà Louis.
» + tentative d’éviter
un possible silence avec l’enchainement des phrases simples, après jamais plus de trois mots
(2/3/3/2/1).
Prend les devants, ne laissant pas les deux inconnus se présenter eux-mêmes.
-Première apparition péjorative du personnage d’Antoine, qui s’empresse de faire taire sa
sœur Suzanne.
Semble, dans les premiers mots, poli, même si le « s’il te plait » est un peu
trop appuyé, mais révèle son côté agacé avec la reprise « tu le laisse avancer, laisse-le
avancer » qui montre son irritation concernant le comportement intrusif et débordant de sa
sœur -» on passe d’un présent simple à un impératif présent à valeur d’ordre.
Gradation de
sens (de la politesse à l’ordre, en passant par un autre ordre, mais plus déguisé avec un appui
sur le « tu »).
–» apparition d’une certaine tension
-Intervention de Catherine qui tente d’apaiser cette tension naissante, en prenant la défense
de sa belle-sœur, en justifiant et excusant le comportement de celle-ci auprès de son mari
« Elle est contente ».
II La situation devient gênante
-Tentative de Catherine qui échoue –» Antoine ne se contente plus de s’adresser directement
à sa sœur, mais la critique, en la comparant à un chien « On dirait un épagneul »,
rapprochant son incapacité à contenir sa joie à celle d’un épagneul.
Utilise la troisième
personne du singulier, montrant qu’il ne fait même pas le reproche directement à Suzanne,
mais l’expose à toute la famille, comme si Suzanne n’était pas capable de le comprendre,
encore une fois, comme un chien.
-Entrée de la mère dans la conversation qui change de sujet comme si elle n’avait pas
entendu ce qu’étaient en train de se dire les trois autres personnes.
Soulève le fait que
Catherine et Louis ne se connaissent pas « Ne me dis pas ça ».
Semble à un moment s’en
souvenir « c’est vrai, j’oubliais, […] ils ne se connaissent pas », mais retombe dans son oubli
avec « Louis, tu ne connais pas Catherine ? ».
Intervention qui alourdit la gêne déjà présente
dans la pièce puisqu’appuie sur la longue absence de Louis.
Gène encore amplifiée avec la
réplique d’Antoine qui soulève le fait qu’elle le sait parfaitement « Comment veux-tu ? Tu sais
très bien.
», reproche directement tourné vers sa mère + vers Louis, puisque le reproche est
encore en rapport avec l’absence de Louis.
-Bulle qui se forme autour de Louis et Catherine quand ils s’adressent la parole pour la
première fois, où ils font tous les deux abstraction des récents propos de le mère et
d’Antoine, « Je suis très content » « Oui, moi aussi, bien sûr, moi aussi.
Catherine ».
Mais
gêne visible entre les deux avec Catherine qui répète plusieurs fois les mots « moi aussi »,
comme si elle tremblait, et Louis qui se rend compte qu’il s’introduit, alors que Suzanne l’a
déjà fait « Louis.
Suzanne l’a dit, elle vient de le dire ».
-Intervention de Suzanne qui s’exclame quant au fait qu’ils se serrent la main « Tu ne vas tout
de même pas lui serrer la main ? », disant qu’ils ressemblent à « des étrangers », ce qu’ils
sont pourtant.
Rajoute au malaise puisqu’elle blâme les deux pour leur conduite, en insistant.
»
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