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Analyse linéaire des Pensées de Pascal: fragment 41 de la liasse « Vanité »

Publié le 01/07/2021

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« Texte bac n°1 Pascal, pensées Pascal est un écrivain, un philosophe, un mathématicien et un physicien du 17ème siècle.

Les Pensées, sont un recueil de fragments, de réflexions éparses classées par « liasses » thématiques en vue d’écrire une apologie de la religion chrétienne.

Il n’a pas eu le temps de terminer son projet et les fragments ont été publiés après sa mort.

Dans les premières liasses, il se livre à une étude critique de l’homme.

Il montre sa « misère » fondamentale mais aussi sa grandeur quand il fait usage de la raison.

Toute cette réflexion sur la condition humaine le mènera à faire le « pari » de l’existence de Dieu.

Nous allons lire le fragment 41 de la liasse « Vanité ».

Il y démontre les pouvoirs trompeurs de l’imagination.

Dans un premier mouvement (des lignes 1 à 7), il caractérise l’imagination.

Dans un deuxième moment (des lignes 8 à 18) il en explique les effets.

Nous allons essayer de montrer avec quel esprit Pascal nous convainc du pouvoir de l’imagination.

1 er mouvement : premier paragraphe • Le fragment se présente presque comme un article de dictionnaire ou d’encyclopédie, avec le terme « Imagination » en titre, et une tentative de définition qui commence par le présentatif « C’est ».

• Il commence par affirmer sa place prépondérante dans l’homme (« cette partie dominante ») mais l’adjectif dominant a deux sens et effectivement, avec le mot « maîtresse » dans la phrase suivante, Pascal va nous suggérer qu’elle exerce un pouvoir, une emprise sur notre esprit. • Et ce pouvoir est trompeur puisqu’elle est « maîtresse d’erreur et de fausseté ».

Avec le mot maîtresse, l’imagination est presque personnifiée, comme une puissance qui aurait autorité sur notre esprit.

L’énumération binaire « erreur et fausseté » donne l’impression qu’elle emprisonne l’esprit, qu’elle le verrouille.

• Pascal va plus loin dans le blâme qu’il fait de l’imagination avec l’adjectif « fourbe » et met en valeur cette nouvelle qualité par un paradoxe : cette maîtresse de fausseté est d’autant plus fourbe qu’elle n’est pas toujours maîtresse d’erreur.

Le paradoxe a la vertu ici de frapper l’esprit du lecteur,n de l’obliger à réfléchir. • Et l’explication du paradoxe vient ensuite : comme les idées qu’elle nous met dans l’esprit peuvent parfois être vraies, on ne sait jamais si elle dit vraie ou fausse.

Le paradoxe et les antithèses répétées font bouillonner l’esprit du lecteur qui est vraiment mis en réflexion par le texte.

C’est tout à fait ce que voulait Pascal.

Faire réfléchir le lecteur (et l’amener à faire ensuite le pari de Dieu).

• Un nouveau paradoxe vient ensuite, à nouveau, provoquer l’intelligence du lecteur.

On pourrait croire que l’imagination manifeste surtout son empire sur les fous, c’est le contraire : « Je ne parle pas de fous, je parle des plus sages » : la juxtaposition, le parallélisme et l’antithèse, associée au superlatif, rendent la formule frappante.

• Dans la dernière phrase de ce premier paragraphe, Pascal présente finalement l’esprit humain comme le lieu d’un conflit inégal entre imagination et la raison (et il personnifie les deux instances « la raison a beau crier, elle ne peut mettre le prix aux choses »).. »

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