analyse linéaire de Vénus Anadyomène
Publié le 23/04/2025
Extrait du document
«
Vénus Anadyomène, Les cahiers de Douai,
Arthur Rimbaud – AL9
Parcours : Émancipations créatrices
Comme d’un cercueil vert en fer blanc, une tête
De femme à cheveux bruns fortement pommadés
D’une vieille baignoire émerge, lente et bête,
Avec des déficits assez mal ravaudés ;
Puis le col gras et gris, les larges omoplates
Qui saillent ; le dos court qui rentre et qui ressort ;
Puis les rondeurs des reins semblent prendre l’essor ;
La graisse sous la peau paraît en feuilles plates :
L’échine est un peu rouge, et le tout sent un goût
Horrible étrangement ; on remarque surtout
Des singularités qu’il faut voir à la loupe…
Les reins portent deux mots gravés : CLARA VENUS ;
-Et tout ce corps remue et tend sa large croupe
Belle hideusement d’un ulcère à l’anus.
Introduction :
Le XIXe siècle est marqué par de nombreux bouleversements sur le
plan littéraire, ce qui commence par le romantisme dans la première
moitié du siècle, qui déjà rejette la tradition, et cela se poursuit au fil du
temps et des changements de mouvements dont chacun inscrit des
nouveautés littéraires.
La poésie jouie particulièrement de ces
changements.
Le Parnasse s’inscrit dans la tradition romantique au départ, mais la révolution poétique est en route sous la plume de Baudelaire. D’abord c’est un poète controversé, pour atteindre son apothéose sous celle de Rimbaud, qui avec une maîtrise parfaite de la tradition va donner une nouvelle esthétique poétique inédite. Ainsi, dans la « Vénus Anadyomène » extraite de Les cahiers de Douai, en 1870, Rimbaud entreprend un pari audacieux qui consiste à faire une analogie osée entre Vénus et une prostituée pour donner une esthétique d’écriture, y compris au défaut. On sera amené à se questionner sur le poème de Rimbaud en se demandant en quoi ce dernier, à travers un sonnet nous offre une nouvelle esthétique poétique qui nous révèle une nouvelle esthétique féminine ? I – L’apparition de Vénus et une vision dépréciative 1ère strophe : 1er vers contraste avec le titre cercueil naissance de Vénus antithèse vie/mort baignoire = cercueil la femme est associée à ces deux éléments « vert en fer blanc » saleté car la baignoire semble être mal entretenue le fer blanc = misère milieu peu favorisé « pommadés » cheveux gras peu d’entretien misère cheveux blancs couverts par la pommade résonne avec le « vieille » femme âgée Polysémie « bête » / « tête » soupçon de pensée animalière on compte par tête les bêtes Champs lexical péjoratif / dépréciatif vieille, lente, ravaudé, déficit vision peu valorisante « ravaudés » misère « assez mal ravaudés » euphémisme ne sait pas masquer les défauts Étonnant présent de narration scène intemporelle / vivante 2e strophe : puis s’intensifient les détails dépréciatifs d’un corps disgracieux, déformé à l’équilibre précaire « col » donne un rappel à « tête » / « bête » de la 1ère strophe assimilation animalière La métonymie du corps est omniprésente dans la strophe avec un lexique représentatif « omoplates », « dos », « reins », « peau » et l’on peut se rendre compte qu’entre les quatrains, la vision est descendante par métonymie il la déshabille Adjectifs péjoratifs qui accompagnent la description de la femme avec la paronomase « gras » / « gris » renforce la vision animale du « col » que l’on sent proéminente couleur qui rappelle le pelage ou la maladie allitération en « g » et « r » appuie le côté disgracieux de.... »
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