Analyse linéaire de Sido de Colette "Dans mon quartier natal"
Publié le 23/05/2023
Extrait du document
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Analyse linéaire de l’extrait “Dans mon quartier
natal…” jusqu’à “des serins verts en cage.” du livre
de Sido de Colette p 36,37
Introduction :
Sido est un récit autobiographique de Colette, paru en 1930.
L'œuvre évoque différents souvenirs d'enfance dans lesquels la
nature mais aussi sa mère occupent une place centrale.
Dans cet
extrait, Colette nous fait part de ses souvenirs et de ses émotions,
se rattachant au jardin de sa maison qui semble être un endroit
sécurisant et agréable pour elle.
LECTURE DU TEXTE
Nous montrerons que dans cet extrait Colette propose une
réécriture du topos du locus amoenus de façon lyrique.
Le texte est découpé en 3 parties.
Dans la première s'étendant du
début jusqu'au “boulevard des chats et chattes?” Colette décrit
son jardin et ce qu’il y faisait.
Dans la 2nd partie de “De l'autre
côté” à “sur les seuils et crachaient” la rue remplis de chaos y est
dépeinte contrastant alors avec le jardin idyllique.
Dans la 3e
partie de “Gris de fer” à “serins verts en cage”, on revient sur
l’habitation de Colette et plus particulièrement sur sa maison.
Commentaire :
La première partie est centrée sur la description du lieu agréable
qu’est son jardin.
A la L1, le pronom personnel singulier “mon”
indique que son “quartier” est quelque chose qui lui appartient,
cela montre les sentiments qu’elle éprouve pour celui-ci.
Par
ailleurs, l’adjectif “natal” (l1) indique qu’elle parle de son enfance
sous une forme de nostalgie, cela montre bien que c’est un texte
autobiographique rétrospectif.
La négation “on n’eut pas” signifie
que c’était un endroit très agréable où chacun bénéficiait de son
jardin personnel.
En outre, le champs lexical de la nature
abondante est présent tout au long du texte : “jardin” (l1),
“plantée”, “treilles” (l2), “jardins de derrière” (l3), “bois” (l4),
“rideaux d’arbres” (l8), “colline” (l9), “parc d’agrément” (l10),
“espalier” (l13), “lichen et orpin” (l14), “chat et chattes” (l14),
“chien” (l19), “serins verts” (l20) faisant référence au locus
amoenus.
Par ailleurs, la musicalité dans ce texte se rapporte au
lyrisme.
Cette musicalité est dépeinte par l’anaphore “jardins de
derrière” (l3 et 4) qui indique que c’est un élément très important
de son souvenir, qui l’a marqué.
Elle est aussi dépeinte par le
parallélisme de construction avec le pronom personnel “on”, le
complément circonstanciel de lieu “y”, l'imparfait (avec
l’assonance en ait) ainsi que les groupes nominaux qui montre
que le jardin avait une utilité bien défini : les adultes y travaillaient
tandis que les enfants y jouaient.
C’était pour Colette, un espace
sain et productif, qui lui provoque un sentiment de sérénité.
En
outre, les verbes à l’imparfait “vivait”, “lessivait”, “fendait” (l4),
“besognait” évoque le passé qui montre une certaine nostalgie
faisant partie intégrante du lyrisme.
Cet endroit est très sécurisé
et ce par les frontières naturelles du jardin : “couverte” (l2),
“cachait” (l2), “enclos” (l7), “protégeaient” (l8) qui fait bien
évidemment référence au topos du locus amoenus.
Par ailleurs,
l'énumération des groupes nominaux “la déclivité du sol, les murs
hauts et vieux, les rideaux d’arbres protégeaient notre jardin d’en
haut” et notre “jardin d’en bas”.
montre que les frontières
naturelles leur permettait d’être à l’abri des autres, dans leur
intimité, en sécurité.
De plus, il y a une gradation, allant des
éléments du plus en plus dense, de plus en plus protecteur.
Le
terme “flanc sonore” (l9) participe à la musique interne et la
répercussion sonore entre les jardins “bruits” et “nouvelles”.
En
effet, cela montre qu’ils partagent le bruit de la vie entre les
habitants, il y a une harmonie.
Colette utilise un style soutenu,
déclamatoire avec notamment le “Oh !” (l11) qui fait l’éloge
respectueux dans cette invocation et exclamation, signe....
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