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Analyse linéaire de Candide - Chapitre 19

Publié le 18/03/2024

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« Analyse linéaire de Candide - Chapitre 19 En approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre étendu par terre, n'ayant plus que la moitié de son habit, c'est-à-dire d'un caleçon de toile bleue; il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite. Dès le début du texte, l’auteur décrit l’esclave tel que le voit Candide. L’esclave se trouve en périphérie de la ville ce qui accentue le sentiment d’exclusion du personnage.

Il est dans une position d’infériorité puisque les passants sont debout mais lui est “étendu par terre”(l.1).

Le dénuement de cet homme intensifie le sentiment de honte qu’il peut ressentir, l’auteur appuie cela avec la négation restrictive “n’....plus que”(l.1 et 2) et l’utilisation du nom féminin “moitié”(l.2).

Grâce à la description de l’esclave que nous fournit l'auteur, on apprend également qu’il a subi des amputations, notamment sur une de ses mains, et une de ses jambes, avec l’utilisation du verbe manquer avec “il manquait”(l.3). Les différentes précisions qui nous sont données sur l’état de l’esclave amène un sentiment d’empathie chez le lecteur appuyé par “ce pauvre homme”(l.3). « Eh, mon Dieu ! lui dit Candide en hollandais, que fais-tu là, mon ami, dans l'état horrible où je te vois ? [...] Est-ce M.

Vanderdendur, dit Candide, qui t'a traité ainsi ? On voit bien que Candide ne reste pas indifférent face à l’esclave, on le voit grâce à l’accumulation de l’interjection et de l’exclamation en début de phrase “Eh, mon Dieu !”(l.3 et 4), mais aussi de la façon dont il le qualifie “état horrible”(l.4).

Et malgré tout, il essaye d’établir un lien avec lui en utilisant un déterminant possessif et un terme mélioratif pour montrer le rapprochement “mon ami”(l.4). Il cherche à comprendre la situation de l’esclave “que fais-tu là” (l.4) et “est-ce M. Vanderdendur”(l.6) J'attends mon maître, M.

Vanderdendur, le fameux négociant, répondit le nègre. [...] Oui, monsieur, dit le nègre, c'est l'usage. Les réponses apportées par l’esclave montre qu’il est calme et patient et qu’il ne se révolte pas, il dit “j’attends mon maître”(l.5) et accepte son sort en ajoutant “c’est l’usage”(l.7). On remarque d’emblée le nom du maître donné par Voltaire “Vanderdendur”, les sonorités formant des allitérations en [d] et en [r] mettent en avant sa violence.

On peut le traduire par “Vendeur à la dent dure” ce qui montre bien qu’il s’agit d’une personne dure en affaire, ce qui est confirmé par la réplique de l’esclave formant une antiphrase “le fameux négociant”(l.5). On nous donne un caleçon de toile pour tout vêtement deux fois l'année. L’esclave explique, avec une froide objectivité, les règles qui régissent de l’esclavage.

Il parle au nom de tous les esclaves, en utilisant le pronom indéfini “on” pour parler des esclavagistes et la 1ère personne du pluriel “nous” pour parler des esclaves. Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis trouvé dans les deux cas. Aucune révolte ne transparaît dans les paroles de l’esclave soulignées par le parallélisme de construction renforcé par l’anaphore de la conjonction de subordination “quand”(l.8). Mais si l’esclave ne se révolte pas c'est aussi pour que le lecteur prenne conscience de la situation dans laquelle se trouve les esclaves, au point de ne plus s’en plaindre. C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe.

Cependant, lorsque ma mère me vendit dix écus patagons sur la côte de Guinée, elle me disait : Les principaux critiqués sont les européens qui ont accès aux produits de luxe comme le sucre, qui est une denrée rare et chère, d’où l’utilisation du terme “prix”(l.11)..... »

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