analyse linéaire au lecteur Baudelaire
Publié le 17/06/2024
Extrait du document
«
« Au Lecteur », Baudelaire, Les Fleurs du Mal
Introduction
« Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or » écrit Baudelaire dans le projet inachevé de
son épilogue pour l’édition de 1861 des Fleurs du mal.
Quatre ans auparavant, en 1857,
Baudelaire avait publié ce recueil d’une centaine de poèmes qui fit scandale et fut l’objet d’un
célèbre procès.
Cette œuvre s’inspire des deux principaux mouvements poétiques du XIXème
siècle, le Romantisme et le Parnasse.
Mais, souhaitant malgré tout s’en séparer, il va se
considérer comme un alchimiste des mots, Baudelaire ose transformer la laideur physique et
morale en beauté poétique.
Ce projet est revendiqué dès le poème liminaire, intitulé « Au
lecteur », une série de dix quatrains d’alexandrins en rimes embrassées qui nous font rentrer
dans ce recueil.
Nous pourrons alors nous demander ce qui fait de ce prologue un art poétique annonçant les
tentatives « alchimiques » du poète pour changer la boue en or, et les échecs spleenétiques
de ses élans vers l’Idéal ?
Cette question de l’alchimie sera le fil de l’explication linéaire qui suit nous verrons dans le
1er mouvement : strophes 1 et 2 ; l’homme est un pécheur 2ème mouvement : strophes 3 et
4 : l’homme est manipulé par le Diable 3ème mouvement : strophes 5, 6 et 7 : la débauche
grouille en nous 4ème mouvement : strophes 8, 9 et 10 : parmi tous nos monstres, le pire
est l’Ennui
LECTURE DU POEME
Analyse :
PREMIER MOUVEMENT : L’HOMME EST UN PECHEUR
Strophe 1 : Ce premier quatrain commence avec une accumulation des
défauts humains « La sottise, le péché, la lésine ».
Cela donne l’impression que
l’homme n’est que mauvais, ce qui est renforcé avec l’utilisation des articles
définis qui montrent que ces défauts sont universels.
Il s’inclue d’ailleurs luimême puisqu’il utilise le possessif « nos » On retrouve un parallélisme avec
l’esprit et le corps qui devraient être séparés, le fait qu’ils soient ensemble
montre que l’homme est soumis au mal.
L’oxymore « aimables remords »
présente l’homme comme étant déchiré, qui prend plaisir au mal.
Cela est
aussi visible à travers l’emploi de termes péjoratifs « mendiants, vermines »
qui sont rendus poétique avec des allitérations en m et r.
Il utilise d’ailleurs
une comparaison entre les aimables remords et les mendiants qui nourrissent
leur vermine pour montrer que l’homme est pauvre et vicieux.
Strophe 2
La seconde strophe montre un tiraillement entre le plaisir coupable ressenti
par l’homme et la volonté de ne pas céder, on le voit avec un parallélisme bien
visible grâce a un hémistiche v1 qui montre qu’il est très dur de résister au
mal.
Ce tiraillement est aussi montré avec des expressions oxymorique
« Rentrer gaiement dans le chemin bourbeux » montrant bien le plaisir que
l’homme prend au péché.
Ainsi que le champ lexical de la douleur « pleurs,
aveux, remords » Il y a aussi un champs lexical religieux dans le dernier vers
« Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches » pour dire que la religion
n’aide pas l’homme à être meilleur.
DEUXIEME MOUVEMENT : L’homme aux mains du Diable.
Strophe3 : On retrouve dans ce quatrain le champ lexical de la naissance
« berce, oreiller, esprit enchanté » qui est associé au mal et à Satan pour dire
que l’homme est condamné au mal dès sa naissance l’adverbe de temps
« longuement » donne l’impression qu’il s’est appliqué à prendre du temps
pour nous faire aller faire le mal.
Il utilise ensuite deux métaphores « Riche
métal de notre volonté » ou il fait ici référence à l’or qu’il compare à nos
pensées ainsi que « Ce savant chimiste » il compare ici Satan, allégorie du mal
à un chimiste.
Cela fait référence à l’alchimie, qui pourrait transformer
n’importe quel métal en or.
A travers ces métaphores, Baudelaire veut dire que
l’homme est impuissant face à Satan donc au mal.
Strophe 4 : Dans ce premier alexandrin, le poète utilise une périphrase pour
nous comparer à des marionnettes dont le diable tient les fils, ce qui montre
encore l’idée que l’homme est entièrement soumis au mal et s’enfonce de plus
en plus dans le péché avec l’emploi du C .C de temps « Chaque jour » et la
référence à la Divine comédie de Dante et sa représentation de l’Enfer.
Cette
descente en enfer est progressive « d’un pas » et fait référence à la catabase
des héros ce qui devrait être positif mais Baudelaire met en opposition
l’homme qui y va pour profiter du mal.
Il emploie aussi une antithèse « objets
répugnants » et « appas » pour montrer l’idée contradictoire que l’homme
aime être dans le péché et le vice.
Cela est accentué avec le complément
circonstanciel de manière « sans horreur » et la PSR « qui puent » qui amène
une synesthésie avec un langage familier.
TROISIEME MOUVEMENT : L’homme mène une vie de débauché
Strophe 5 : dès le début de son vers, Il introduit une comparaison avec « Ainsi
que » pour comparer l’homme avec un « débauché pauvre » ce qui montre que
l’homme prend un....
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