Analyse linéaire au lecteur Baudelaire
Publié le 12/05/2024
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«
Au lecteur Baudelaire
Le texte que nous étudierons est le poème Au lecteur qui apparaît dans
Les Fleurs du Mal écrit par Charles Baudelaire.
Poète au carrefour de différents
genres littéraires, comme le Romantisme, le Parnasse, le Réalisme ou
encore le Symbolisme pour lequel il en est le précurseur, Baudelaire faisait de
plus partie de la génération des Poètes Maudits, c’est-à-dire non compris par la
société de leur époque.
Il publie Les Fleurs du Mal en 1857.
Dans ce recueil, le poème devient
l’expression lyrique d’un sujet ambigu partagé entre aspiration à l’idéal et
fascination pour ce qui fait la décadence de l’homme.
Il compare sa poésie
à de l’alchimie en proposant une série qui renouvelle la conception de la
beauté, il le dit lui-même « tu m’as donné de la boue et j’en ai fait de l’or ».
Titre paradoxal, sujet traité tabous et heurtant une conception
bourgeoise de l’art : l’œuvre est bientôt condamnée, censurée et connaît des
éditions successives, peu à peu augmentées des poèmes censurés.
« Au lecteur » est le 1er poème du recueil et joue le rôle de préface aux
Fleurs du Mal.
En effet, Baudelaire profite de ce premier texte pour peindre un
portrait peu flatteur de l’homme dans un élan de sincérité et de sévérité
envers son lecteur.
Pour lui, l’homme est un être médiocre, animé par les plus
bas instincts.
Cette entrée en matière permet également au poète de
transmettre au lecteur sa conception originale d’une écriture qui refuse
d’idéaliser le monde à la manière des Romantiques.
Dans quelle mesure Baudelaire, en construisant un portrait dérangeant
de l’Homme, a-t-il pour but avec ce poème liminaire de placer son recueil
sous le signe d’une esthétique provocatrice ?
I- Une vision pessimiste de l’Homme
Dans le premier vers, on note une étrange énumération , qui énumère des
pêchés, le poète vise à montrer toutes les failles de la nature humaine,
l’homme est un être souillé par le péché originel.
Au vers 2, Baudelaire se place au même niveau que le lecteur, et crée un
rapprochement avec lui-même par l’utilisation répétitive du déterminants
possessif « nos ».
Dans celui-ci, les péchés sont personnifiés et cette
personnification rend très concrète l’idée du mal sur l’humain qui est
spirituelle et physique
Dans le troisième vers, il y a une forte présence de la 1er personne du
pluriel ce qui souligne le lyrisme.
A travers l’oxymore « aimables
remords » Baudelaire montre que l’Homme se complaire à ses regrets, il a
une attitude illogique et paradoxale.
Il poursuit dans le vers 4, où l’on retrouve une comparaison qui associe le
« nous » aux mendiants.
Il montre qu’à l’image des mendiants qui se
donne aux parasites, l’Homme se donne aux remords.
Il y a un refus total
d’idéalisation de l’Homme, c’est l’inverse du romantisme.
On repère la présence d’un parallélisme au vers 5, il y a toujours la
présence du registre lyrique dû à la mise à niveau du poète avec le lecteur.
De plus, les « péchés » et les « repentirs » sont personnifiés avec les
adjectif « têtues » et « lâches » ce qui souligne l’hypocrisie.
La vénalité de l’humain est accentué par l’hyperbole sur « grassement »,
l’humain est prêt à avouer ses fautes mais pas gratuitement, il vend ses
aveux.
Ce qui encre le registre du blâme de plus en plus dans le texte.
Dans le vers 7, nous retrouvons la logique oxymorique de Charles
Baudelaire, avec une antithèse « rentrer gaiement dans le chemin
bourbeux », il suscite le registre polémique car il dit qu’on se réjouit à se
salir (dans un sens moral).
« Le chemin bourbeux » est groupe nominal
métaphorique qui vise à montrer tout ce qui est rabaissant.
Le registre pathétique est marqué avec « pleurs » dans le vers 8.
Par
l’hyperbole sur «toutes», il montre que l’Homme se met en scène, il est
hypocrite et veut bien croire que par les pleurs, il est pardonné.
Dans le vers 9 et 10, Charles Baudelaire utilise la métaphore du lit et de la
nourrice.
La première étant « l’oreiller du mal » l’oreiller devient un confort
maléfique.
Cette métaphore est filée avec la présence du verbe « qui
berce » au vers 10.
Le lecteur est un enfant bercé par une nourrice,
Satan, ce qui instaure du registre polémique car Satan n’est pas
normalement associé à une nourrice.
Cette figure renvoie au Fleurs du mal
qui va montrer le mal avec une forme de douceur inattendue.
Le registre
polémique est d’autant plus fort car Satan est glorifié, il est associé à
Trismégiste, le Dieu de l’alchimie ce qui crée du registre laudatif avec une
figure du mal
Au vers 11, on retrouve une métaphore qui associe le métal à la volonté ,
ce qui souligne la dureté de la volonté.
Satan est associé à un savant chimiste dans le vers 12, c’est celui qui
connaît les secrets de la transformation des choses, il sait comment
vaporisé toute la volonté par sa séduction, en berçant l’âme.
L’action
satanique ne laisse rien à l’humain.
II- L’Homme, un être animé par le mal
Le vers 13 est une phrase exclamative connotée péjorativement, elle fait
passer en elle un discours dénonciateur grâce à la tournure présentative
« c’est » qui ne laisse aucun doute, mais aussi grâce aux articles définis
« le » et « les ».
On retrouve l’allégorie du Diable, le Diable est
personnifié, c’est une personne qui agit sur l’humain, le manipulateur de
marionnettes.
La métaphore des « fils qui nous remuent » est péjorative,
l’Homme est vu comme une masse inerte.
Ce vers instaure le registre
tragique.
Le vers 14 est marqué par une antithèse « répugnants/ appas ».
Charles
Baudelaire rappelle le goût que l’on peut avoir pour les choses
répugnantes, le goût de l’Homme pour le mal.
On retrouve le registre tragique au vers 15 et 16 qui vient de la mise en
parallèle de l’idée de descendre et de la vie humaine.
Charles Baudelaire
ne donne qu’un seul chemin à l’Homme, l’enfer.
Cette descente est
progressive et imperceptible, il dit « un pas ».
Il y a un rejet au vers
suivant « sans horreur » c’est une négation lexicale qui montre l’aspect
positif, jouissif à se laisser entraîner vers l’enfers.
L’image de l’égout fait
avec « les ténèbres qui puent » est une métaphore à l’Enfer remplie
d’humain.
« Ainsi que » au vers 17, compare l’Homme à un débauché pauvre ce qui
marque le présence du registre du blâme, elle insinue que l’Homme est un
être avec peu d’ambition « pauvre » et marqué par les pêchés.
Cette
figure dégradée l’est de plus en plus car elle est affichée dans son intimité.
Il y a une idée d’animalisation qui évoque la brutalité de l’action et la
dévoration.
Au vers 18, « le sein martyrisé » est une hypotypose, c’est une scène en
action réaliste qui peut choquer, il y a une dégradation de l’humain.
Il
décrit une prostituée âgée dont le corps est déjà abimée.
Les vers qui poursuivent sont une comparaison filée....
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