Analyse linéaire - Arrias - Caractères de La Bruyère
Publié le 01/10/2023
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«
TEXTE 1 : ARRIAS – LES CARACTÈRES DE LA BRUYÈRE
PARCOURS : LA COMÉDIE SOCIALE.
Problématique : Comment La Bruyère, à travers le portrait d’Arrias, dénonce-t-il
l’arrogance de son siècle ?
Plan :
I.
II.
III.
Présentation du personnage d’Arrias
Arrias en action
Le coup de théâtre
Introduction : Au XVIIe siècle, les lumières cherchent à éclairer le peuple et à aider
les hommes à penser par eux-mêmes à travers l’éducation.
Pour cela, les auteurs
cherchent à transmettre leurs idées de manière plaisante (placere) tout en
conservant une vocation didactique (docere) ce qui amène la poésie, le théâtre et le
roman à eux-aussi afficher le souci d’enseigner et de moraliser.
Ainsi, La Bruyère, moraliste du XVIIe, entend « écrire des mœurs » dans un ouvrage
protéiforme, comme si ces multiples aspects rendaient mieux compte de la figure
infiniment complexe qu’est l’Homme : ce sont ses Caractères (ouvrage qu’il parvient à
publier en 1688 après de nombreuses modifications qui font de ce livre l’œuvre de
toute une vie pour ce dernier).
Les Caractères sont donc composés de 16 livres dans
lesquels La Bruyère s’attelle à la fine observation des comportements sociaux
humains et parvient même à en faire la satire en créant des personnages fictifs.
Dans
le livre V (de la société de la conversation), la Bruyère dresse le portrait d‘Arrias, un
personnage prétentieux, imbu de lui-même et qui prétend détenir le savoir absolu.
LECTURE
Comment La Bruyère, à travers le portrait d’Arrias, dénonce-t-il l’arrogance de son
siècle ?
Ainsi, nous verrons que dans un premier temps, le personnage d’Arrias est présenté
puis il se met en action avant d’être l’objet d’un véritable coup de théâtre.
Ouverture : Arrias est le contraire de l’honnête homme.
En effet, il s’agit d’une
saynète au travers de laquelle il fait la satire de ses contemporains et surtout dans
laquelle il dresse la « recette » de ce qu’il ne faut pas faire.
I.
Présentation d’Arrias (jusqu’à « quelque chose »).
Ironie fortement présente : adverbes hyperboliques/ « tout »/parallélismes de
construction/paronomase (avec « vu » et « lu »).
Côté très volubile du personnage d’Arrias : synthaxe qui mime son
comportement/verbes qui montrent qu’il joue un rôle/« c’est » (présentatif =
ironie)/temps du présent.
Rythme rapide : parataxe (propositions juxtaposées).
Le portrait débute par la mention du
́ Arrias comme pour inviter le lecteur
personnage prénommé
à observer.
La première phrase, assez longue, permet de
poser le cadre et la construction en parataxe produit un
effet d’enchainement qui traduit
d’emblée le caractèrevolubile du personnage en question.
En
outre, le présentd’habitude qui débute puis parcourt
́ satirique au portrait.
Il faut
l’extrait confère une tonalité
cependant décomposer ces propositions afin de mieux les
expliciter.
Ainsi, le parallélisme doublé d’une hyperbole et
renforcé par la paronomase (« vu/lu ») dans l’expression «
a tout vu, a tout lu » exprime dès le départ,
de manièrepercutante, la vantardise d’Arrias.
Ensuite,
l’emploi du verbe « persuader » dans la proposition « Il
veut le persuader ainsi » renvoie à l’effet que recherche le
personnage sur son auditoire à travers ses interventions : il
s’appuie sur les sentiments plutôt que sur des
faits avérés (la raison).
Dès le départ, le lecteur comprend
qu’il s’agit d’une critique d’un type social.
Ensuite,
le présentatif « c’est un homme universel » est hautement
ironique car il le présente comme un humaniste alors qu’il
n’en a pas les qualités, ainsi qu’en témoigne la proposition
en incise « et il se le donne pour tel » qui vient dédire cette
affirmation.
La dernière proposition qui compose
la première phrase du portrait fait état d’un superlatif qui
̀ sous-entendu à travers les
met en avant un défaut déjà
expressions « veut le persuader » et « se donne pour
tel »: le mensonge.
En effet, Arrias a tant d’orgueil qu’il est
incapable d’humilité, le vice « mentir » l’emporte sur la vertu
« se taire ».
L’on comprend donc qu’il s’inscrit dans
l’excès et la démesure.
Ce portrait d’Arrias s’applique non-seulement dans ce repas, mais aussi le
reste du temps
II.
Le personnage en action (de « quelque chose » à « jusqu’à éclater »).
Arrias monopolise la scène : parataxe/ verbes d’action/ « s’oriente » (comme
s’il était un expert du sujet)/« ; » (arrivées brutales d’Arrias au sein de la
conversation
Arrias est partout
Implication du lecteur avec « on » qui pose le cadre du repas avec les
différentes personnes qui y assistent.
Sujet assez lointain « cour du Nord » : peu de chances de connaître
• l.
3 à 7→Nouvelle longue phrase qui débute cette fois, non
pas par le prénom du personnage mais par
le pronom indéfini « on ».
La Bruyère entraine le lecteur
dans une situation connue.
Dans ce « on » universel
se fondent tous les hommes, le lecteur aussi bien que le
moraliste.
Cette phrase va venir servir d’illustration du
propos tenu précédemment.
Arrias est décrit en action, il
entre en scène.
Le contexte relève du pittoresque ou de
l’anecdotique puisque la scène évoquée se déroule « à table
́ .
Or Arrias se
» (l.
3).
Moment de partage et de convivialité
montre impoli ainsi que l’attestent les
deux propositions coordonnées par la conjonction
« et » précédée d’une virgule.
Ce double lien entre les
proposition crée un effet à double détente qui en décochant
son trait après un mini effet d’attente n’en exprime que
mieux le blâme implicite de LB :« il prend la parole, et l’ôte à
ceux qui allaient dire ».
Nous noterons que le sujet de
conversation « un grand d’une cour du Nord »
́ du quotidien des gens de l’époque.
A
semble très éloigné
cela une raison : montrer que le personnage veut passer
pour un expert à qui rien n’échappe.
La comparaison «
comme s’il en étaitoriginaire » vient soutenir cette image
qu’il donne de luiet nourrir l’ironie de l’auteur.
En outre,
les verbes d’action tels « prend », « ôte », s’oriente », «
discourt », « récite » contribuent à mettre le personnage au
centre de tout, d’une part, mais aussi à lui donner vie,
d’autre part.
Arrias....
»
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