Analyse linéaire Arrias
Publié le 15/02/2024
Extrait du document
«
Introduction
Le mouvement du classicisme à l'époque de Louis XIV possède un fort aspect moral.
Les
Fables de La Fontaine, les Maximes de La Rochefoucauld illustrent cet aspect.
Les
Caractères de La Bruyère font partie de cette catégorie de textes argumentatifs et instructifs.
Publiée anonymement en 1688 , cette œuvre se compose de maximes et surtout de
plusieurs séries de portraits satiriques qui présentent des contre-modèles pour la société
classique portée vers les valeurs de mesure, de modération et de civilité de l’honnête
homme.
Ici, le portrait d'Arrias, qui se situe dans la section « De la Société et de la Conversation »,
expose un personnage imbu de lui-même, prétentieux, persuadé de posséder une culture et
un savoir encyclopédiques.
Comment La Bruyère fait-il d'Arrias un contre-modèle de l'honnête homme et, à travers lui,
le contre-modèle d'une société qui préfère l'artifice à la vérité ?
Le texte peut se découper en trois mouvements: tout d’abord, là présentation du
personnage et le début de la caricature dans la première phrase, puis on observe une mise
en situation d’Arrias dans la phrase suivante.
Enfin la suite du texte le voit répondre à un
contradicteur et le mener à sa parte
[Arrias a tout lu, a tout vu, il veut le persuader ainsi; c'est un homme universel, et il se donne
pour tel : il aime mieux mentir que de se taire ou de paraître ignorer quelque chose.] [On
parle à la table d'un grand d'une cour du Nord: il prend la parole, et l'ôte à ceux qui allaient
dire ce qu'ils en savent; s'oriente dans cette région lointaine comme s'il en était originaire; il
discourt des mœurs de cette cour, des femmes du pays, de ses lois et de ses coutumes; il
récite des historiettes qui y sont arrivées; il les trouve plaisantes, et il en rit le premier jusqu'à
éclater.] [Quelqu'un se hasarde de le contredire, et lui prouve nettement qu'il dit des choses
qui ne sont pas vraies.
Arrias ne se trouble point, prend feu au contraire contre l'interrupteur:
« Je n'avance, lui dit-il, je ne raconte rien que je ne sache d'original: je l'ai appris de Sethon,
ambassadeur de France dans cette cour, revenu à Paris depuis quelques jours, que je
connais familièrement, que j'ai fort interrogé, et qui ne m'a caché aucune circonstance.
» Il
reprenait le fil de sa narration avec plus de confiance qu'il ne l'avait commencée, lorsque l'un
des conviés lui dit : « C'est Sethon à qui vous parlez, lui-même, et qui arrive fraîchement de
son ambassade.
»]
Premier mouvement:
dès le début, auteur manie l’ironie sur son personnage: répétition du “tout” → accentue
effet hyperbolique et prétention d’Arrias, en effet il ne peut pas avoir tout lu et tout vu
intrusion du moraliste: émet un jugement pour nous assurer que l’affirmation est fausse
pronom qui reprend l’affirmation
→ arrias souhaite donc montrer à tous qu’il possède une connaissance universelle mais
non pas par des arguments mais simplement en le persuadant aux autres.
parallélisme: idée de savoir exhaustif et d’attachement au paraître sont reprises dans la
deuxième partie de la phrases réaffirmation de cette omniscience selon Arrias PUIS
intrusion moraliste qui confirme du point de vue de la prétention et le réfute du point de
vue de la réalité
“:” annonce une explication au propose de l’auteur, émet encore une fois un jugement,
blame direct d’Arrias présenté comme malhonnête
conclusion partielle: portrait moral peu flatteur du personnage décrit comme
prétentieux, attaché à son image, menteur contraire d’un honnête homme.
cette
première phrase introduit le personnage ainsi que la suite du texte qui n’en sera que
l’illustration
deuxième mouvement
longue phrase, ponctuation abondante : mise en situation d’Arrias dans un dîner
mondain.
présent + accumulation d'informations dans une seule phrase → impression d’assister à
la scène.
longueur de la phrase et cette accumulation → fait qu’Arrias adore parler et qu’il ne
s'arrête....
»
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