Analyse linéaire - Alchimie de la douleur
Publié le 16/03/2022
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Alchimie de la Douleur – Analyse linéaire
I – Une nature paradoxale
- Ce bref sonnet s’ouvre de manière mystérieuse avec un parallélisme
antithétique aux vers 1 et 2 : « L’un t’éclaire avec son ardeur, / L’autre en toi
met son deuil, Nature ! »
- 1ère strophe marquée par une opposition : “l’un” et “l’autre” /
- “éclairé” associé à “ardeur” => symbolise le feu, la lumière
- L’allitération en « r » restitue la puissance vitale de cette énergie guidant vers
l’idéal.
- Qui s’oppose au “Deuil”, qui lui est associé au terme “Sépulture” qui lui-même
est opposé à Vie.
- Les rimes embrassées de ce quatrain (ardeur/Nature/Sépulture/splendeur)
font résonner les voix intérieures du poète qui se déchirent.
- La 1ère strophe marque l’ambivalence de l’auteur pris entre le Spleen et
L’Ideal
- Lumière est associé à la mort = peut s’apparenter à Lucifer, figure porteuse
de lumière mais aussi un ange déchu = Figure de la chute de l’Ame.
- C’est pourquoi l’auteur personnifie la Nature : “en toi”.
+ “N” majuscule, cette
apostrophe est faite implicitement
Le poète évoque à travers cette strophe, une nature paradoxale qui peut symboliser
l’opposition entre la vie et la mort ou encore le Spleen et l’Ideal, et poursuis en
évoquant le pouvoir de l’Alchimie
II – Le pouvoir de l’Alchimie
- Au deuxième quatrain, Baudelaire semble changer de sujet en s’adressant à
Hermès : « Hermès inconnu qui m’assistes »
- (v.5).
Dans la mythologie grecque, Hermès est un dieu messager.
Il pourrait
ainsi incarner l’Idéal vers lequel tend Baudelaire.
- Néanmoins, l’adjectif « inconnu » surprend car Hermès, le dieu antique, est
une divinité majeure.
Aussi faut-il penser que Baudelaire évoque plutôt
Hermès Trismégiste, personnage de l’antiquité gréco-égyptienne à qui sont
attribués des écrits sur l’alchimie.
- Ce personnage fait donc directement référence au titre (Alchimie), et son
qualificatif d’« inconnu » tient à son statut de figure obscure et mystérieuse.
- Baudelaire se dit assisté par Hermès.
Il s’inscrit ainsi dans une conception
antique du poète, qui voudrait que le poète soit inspiré par les dieux.
- Cependant, c’est un dieu obscur et inquiétant qui guide le poète et l’intimide :
« Et qui toujours m’intimidas » (v.6)
- Le patronage d’Hermès est donc également une malédiction : « Tu me rends
l’égal de Midas, / Le plus triste des alchimistes » (v.7)..
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