analyse lettre 81 les liaisons dangereuses
Publié le 27/02/2022
Extrait du document
«
Mouvement 1 : distinction des autres femmes
Mouvement 2 : Apprentissage autodidacte
Mouvement 3 : puissance de la marquise de Merteuil
Mouvement 1 :
Le texte débute par un paragraphe dans lequel la marquise affirme sa différence avec les autres
femmes.
Son mépris pour les femmes est marqué au travers de l’emploi péjoratif des
déterminants « ces » ligne 1 et « autres » ligne 3 et également par deux questions rhétoriques
aux lignes 1 et 2.
Ces éléments confèrent à la lettre un caractère oratoire : le vicomte, dont la
prise en compte est concrétisée par le pronom « vous » et au-delà de ce destinataire, le lecteur,
vont entendre le discours que Madame de Merteuil fait sur la différence entre elle et les autres
femmes.
La suite du paragraphe donne à voir le portrait qu’elle fait d’elle même.
Elle évoque son mode de
vie intransigeant, comme le montre les noms « règles » et « principes », qu’elle s’impose par
choix et de façon autonome comme le montre l’emploi de la première personne, « je suis mon
ouvrage », « je les ai créés ».
Cette morale personnelle a été créée grâce à son intelligence
comme le montre l’expression « le fruit de mes profondes réflexions ».
Dès le début du texte le personnage central de Les Liaisons Dangereuses apparaît comme une
femme intelligente et maître de son destin en opposition avec les modèles féminins présents
dans la société de l’époque.
Mouvement 2 :
Le second paragraphe donne au lecteur des informations sur la condition des femmes et des
jeunes filles à cette époque et dans ce milieu, dans cette société de la fin du XVIIIᵉ siècle.
Cette
condition est désignée par les termes « fille » et « état ».
La passivité de la condition de jeune
fille est soulignée, par la voix passive du verbe « vouer », « j’étais vouée ».
Cette passivité
s’observe également dans la tournure grammaticale des propositions suivantes dans lesquelles
Madame de Merteuil est complément des verbes croire dans « on me croyait », tenir dans « on
s’empressait de me tenir » et cacher dans « on cherchait à me cacher ».
Dans ce discours explicatif et argumentatif, en réaction à cet abêtissement, comme le montre le
connecteur « tandis que », la Marquise de Merteuil rend compte de son intelligence au travers
de termes désignant l’activité intellectuelle tels que « observer et réfléchir », « recueillais avec
soin » « utile curiosité » « apprit » « instruire ».
Son intelligence va consister à apprendre à
dissimuler tous ses états d’âmes, « dissimuler », « cacher » ligne 10, « prendre l’air de » ligne 14
et « réprimer » ligne 16.
Sa capacité à dissimuler est obtenue par une volonté inflexible au prix d’importants efforts qui
lui permettent de modeler son apparence comme le montrent tous les verbes de volonté et
d’efforts tels que « obtenir », « tâcher de », « j’ai porté le zèle » et le verbe « je me suis travaillé
».
Ces traits de personnalité conduisent ce personnage à mentir et à tromper, ce qui est à
l’époque aussi moralement condamnable.
Cependant, le personnage est fier de sa qualité
puisqu’elle la qualifie de « puissance » à la ligne 17 et qu’elle explique à deux reprises au
Vicomte qu’elle l’a manipulé lui aussi, « que depuis vous avez loué si souvent.
» ligne 13 et «
dont je vous ai vu quelquefois si étonné.
» ligne 18..
»
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