Analyse des thèmes du livre "Des Nuits" de Sylvie Germain
Publié le 18/05/2020
Extrait du document
«
Premier livre de Sylvie Germain, paru en 1985.
L'auteur a fait des études de philosophie ; son mémoire
de maîtrise porte sur l'ascèse dans la mystique chrétienne, et son doctorat sur le visage.
Le livre des nuits
révèle l'influence de cette formation.
Le thème organisateur du récit est contenu dans le titre.
Six livres, et comme dans la Bible.
Six livres
qui déclinent à la fois le temps des hommes et le temps du monde.
La saga des Péniel se déroule des années
1860 à peu près et 1945, en gros un siècle.
Mais le monde extérieur n'apparaît que par allusions, ou par
l'intervention violente dans la vie des hommes : la guerre de 1870, puis celle de 14 et enfin la dernière qui
verra disparaître le personnage principal, Victor-Flandrin, le père, dit Nuit d'Or, quand il apprendra la mort
de sa femme Ruth et de leurs cinq enfants dans un camp de concentration.
Comme si, cette fois, le monde extérieur avait mis fin à l'humanité.
Ce récit est constitué de six nuits : Nuit de l'eau, Nuit de la terre, Nuit des roses, Nuit du sang, Nuit des
cendres, Nuit nuit la nuit.
Chaque titre évoque le contenu du récit.
L'eau, c'est la période où la famille vivait sur une péniche de mariniers.
La terre, c'est l'ancrage dans le pays, la mine, la ferme.
Les roses, font penser faussement à une période
de bonheur, et les trois derniers titres ne laissent pas de doute sur les souffrances et les blessures de la
guerre et de la mort.
Mais les titres de ces chapitres renvoient aussi aux éléments : eau, terre, feu.
Le sang n'est pas un
élément mais il est élémentaire, vie et mort à la fois.
Nuit et sang, deux constituants de ce récit.
La nuit, d'abord.
Toutes les connotations de ce mot évoquent l'angoisse, la peur, le sommeil sans réveils, l'absence de
lumière, l'aveuglement, la mort, le monde du dessous.
Le prologue du Livre des Nuits s'ouvre sur une annonce de la saga des Péniel (p.
11) Premier mot du
livre, Nuit est associé à cri.
Ces deux noms révèle dès le début l'importance que l'auteur attache aux sons,
aux noms, aux échos qui forment un réseau de sons et de sens, ce qui est le propre de la poésie.
On peut y
voir aussi une longue familiarité avec l'écriture biblique.
La nuit donc, est la nuit originelle, car les Péniel viennent d'aussi loin que le monde, et l'origine, la
naissance - et elles sont nombreuses ici ! - s'accompagne du cri.
La nuit, nous allons la trouver au terme de
la vie, mort, souffrance, destructions, blessures...
Mais c'est aussi la nuit du monde sur lequel s'est abattue la
guerre.
Fin de l'espérance, folie incompréhensible des puissants qui jettent des millions de jeunes hommes
dans la boue des tranchées.
Folie sans mesure dans le Livre des cendres (p.268): « ils firent rimer sang.
»
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