Analyse des personnages : Le jeu de l'amour et du hasard de Marivaux

« Analyse des caractéristiques du personnage Les personnages, eux-mêmes, expliquent beaucoup sur les conditions sociales de l'époque. Monsieur Orgon : Vieux gentilhomme et père de Silvia, représente le modèle parfait de la haute bourgeoisie ou de la petite noblesse.

C'est un noble qui remplit lescharges d'un père de famille.

Il veut marier sa fille et l'on voit qu'il a assez d'influence et de privilèges pour choisir pour sa fille un mari qui lui convientintellectuellement.

Monsieur Orgon, s'il représente incontestablement le pouvoir paternel et s'il exerce une autorité sur les domestiques n'est pas quelqu'und'autoritaire… On voit que la plupart du temps lorsqu'il intervient cela ressemble à ces mots adressés à Silvia : « Je te l'accorde ».

Il semble que son principal souciest moins l'ordre de sa maison que le bonheur de sa fille.

On voit qu'il ne la force pas au mariage, la comprends et accepte son stratagème pour mettre Dorante àl'épreuve. L'indulgence de Mr Orgon permet ainsi l'introduction du jeu dans la pièce et lui-même « joue le jeu » en faisant passer sa fille pour une suivante.

On peux ledistinguer des autres personnages car lui n'est jamais dupe du jeu on peux même peux être dire que il mène le jeu car il rapproche Dorante et Silvia à leur insu… Son rôle reste tout de même ambigu à l'image de la pièce : il encourage, suscite et multiplie le jeu sans toutefois, livrer les destinées de sa fille et de Dorantecomplètement au hasard. Puissant et bienveillant, il semble ainsi incarner un modèle modéré: celui d'une liberté qui favorise le bonheur sans bouleverser l'ordre social. Mario: C'est le fils de Mr Orgon et le frère de Lisette.

Dans la pièce, le complice de Monsieur Orgon est son propre fils, Mario.

Mario prévoit la fin du jeu de l'amouret du hasard quand il dit, « voyons si leur cœur ne les avertirait pas de ce qu'ils valent » (acte I, scène IV ) . On peux le considérer comme un simple auxiliaire, une réplique de son père mais en réalité Mario va beaucoup plus loin que lui dans la comédie qu'ils se donnent àpropos de Dorante et Silvia.

Aux moment où monsieur Orgon ne manifeste que de l'amusement, Mario va jusqu'au bout du jeu : il rappelle souvent les règles de cejeu à sa sœur, qui elle, semble les oublier.; (acte I scène 5 ), il pousse Dorante et Silvia à se tutoyer et à s'appeler par leur prénom, il multiplie les effets de sous-entendu et de l'ironie , les taquineries et les deux amoureux en sont victimes tour à tour. Mario entre dans la comédie des masques là où sont père s'en tient à jouer son rôle de père… Il devient alors un joueur complet en prétendant, devant Dorante, êtreamoureux de la prétendu Lisette ( qui n'est autre que Silvia). Partout Mario exprime son plaisir du jeu , de l'ironie, plaisir des mots..

Ex : « tu m'as tantôt chiné sur mes expressions (Silvia) ; il faut bien à mon tour que je badineun peu sur les tiennes » (Acte III, scène 4 ) Mario n'est donc pas seulement l'arbitre du ‘'jeu ‘' mais aussi l'aiguillon du jeu de Dorante et Silvia et de leur mise enamour. Mario reste tout de même maitre du jeu lorsque Dorante subit l'épreuve du masque et qu'il ressent les blessures de la jalousie.Les valets ont beaucoup des droits des maitres.

Ils peuvent à la fois conseiller, moquer ou réprimander leurs maitres.

Mais pourtant, les manières du valet et de lasuivante sont assez sottes et trahissent leur véritable classe sociale.

Ils sont peu ou pas raffinés mais plutôt impulsifs et vulgaires… Les scènes d'amour entre Lisette etArlequin montrent la bêtise des valets .

Ils se préoccupent peu du badinage comme leurs maitres et, lorsqu'ils l'utilisent, c'est d'une façon vulgaire et maladroite.

Ilssont si naïfs que cela peut relever de l'ignorance intellectuelle.

Lorsqu'ils usent de métaphores et d'images , celles-ci sont sottes et inopportunes.

Le fait que les valetsproclament leur amour si vite prouve leur infériorité intellectuelle. Arlequin: Arlequin est le valet le plus célèbre de la comédie italienne.

Même si il joue les seigneurs dans le jeu de l'amour et du hasard, il garde son caractèrecomique ainsi que sa ‘'gourmandise ''.

Ici elle se caractérise en matière d'amour , de sentiments avec une grande impatience.On le voit bruler les étapes avec la véritable Lisette : « ARLEQUIN Vous vous trompez, prodige de nos jours, un amour de votre façon ne reste pas longtemps auberceau ; votre premier coup d' il a fait naître le mien, le second lui a donné des forces, et le troisième l'a rendu grand garçon ; tâchons de l'établir au plus vite, ayezsoin de lui puisque vous êtes sa mère.

» Arlequin, toujours pressé, obtiendra rapidement de Lisette l'aveu de son amour.Une fois son désir assouvit, il ne se gène pas pour profiter du costume de son maitre pour se moquer de celui-ci, s'établir chez Orgon, traiter avec rudesse Silvia prisepour Servante … Tout cela en dépit des convenances et des rappels à l'ordre.

Arlequin est précisément le personnage de l'inconvenance, par sa précipitation, sesmanières, sa conduite amoureuse ou son langage.

Il devrait être l 'allié de Dorante mais offre au contraire une caricature grossière de celui-ci .

Il résiste à celui-ci etfinit par se jouer de lui comme à l'habitude d'un bouffon; en effet lorsque il apprend que Silvia n'est autre que la jeune fille de maison, il grade le secret auprès deDorante. Il est conscient qu'il reste un valet mais il profite du déguisement pour s'affirmer et conquérir le bonheur. Lisette: C'est la servante qui aide sa maitresse dans une intrigue amoureuse.

Elle est à la fois sa confidente et sa complice. Certes Lisette va accepter le stratagème de Silvia et semble toute dévoué à celle-ci .

Mais cette soumission cache en fait une opposition entre maitresse et suivante :on voit que Lisette n'est pas du même avis que Silvia quant à l'aversion de celle-ci pour le mariage.

Ce n'est donc pas une pale copie de sa maitresse : la vivacité de saparole, son sens de la repartie font d'elle une servante pleine d'esprit qui n'hésite pas à discuter les avis de sa maitresse. De plus l'intrigue et le déguisement lui donnent une autonomie dont elle use pour rivaliser avec Silvia sur le terrain des sentiments.

Elle croit prendre Dorante à samaitresse… Tout au long de la pièce Lisette est la rivale de sa maitresse et prend un grand plaisir à occuper la place de celle-ci croyant ainsi avoir hérité de toutes lesgrâces en particulier de l'amour du faux Dorante… Elle est donc autant FEMMME que FEMME DE CHAMBRE Silvia : c'est l'un des personnages les plus intéressants de la pièce, et le plus attachant… On remarquera aussi qu'elle est présente dans 20 scènes sur 32 .

C'est la fillede Mr Orgon, la sœur de Mario, la maitresse de Lisette et la future épouse de Dorante .

C'est une jeune fille de famille noble qui doit donner un sens social à sa vie ,elle est à un moment crucial de sa vie car elle doit se marier ..

Dans la première scène on voit que Silvia est sensible au choix d'avoir un époux pour la vie … En effetelle expose clairement tous les enjeux que cela importe et refuse absolument de ne pas se marier par amour..

Elle va donc tout mettre en œuvre pour y échappernotamment « le jeu de l'amour et du hasard » qu'elle entreprend avec son masque de Lisette.

Silvia veux en réalité, s'assurer un pouvoir que la société refuse à lafemme (= héroïne moderne).

En tombant amoureuse d'un domestique ou du moins qu' elle croit tel, elle va subir une véritable épreuve sociale, elle découvre ainsil'inégalité des conditions qu'elle n'avais jamais vécu jusque là.

Elle qui croyait tout avoir en mains avec son stratagème, elle se fait prendre au piège par son proprejeu avec en plus Dorante qui à la même idée qu'elle pour prendre la place de son valet. Cette double épreuve fait de Silvia un personnage inquiet, incertain, hésitant, parfois emporté.

Il faut préciser que l'aveu de Dorante à la fin de l'acte 2, met fin à cetrouble.

En l'occurrence, dans l'acte 3, Silvia est une jeune fille enthousiaste et lucide, déterminé à mener a bien ses projets.

En définitive, c'est un personnage auregistre riche et nuancé. Dorante:. »