Analyse de la scène 1 de l'Acte III de Dom Juan de Molière
Publié le 15/05/2020
Extrait du document
«
Analyse de la scène 1 de l'Acte III de Dom Juan de Molière¨
Situation de l'œuvre :Dom Juan a été présenté pour la première fois le 15 février 1665 au théâtre du Palais Royal.
Cette pièce fut créée par Molière, auteur et acteur du XVIIèmesiècle.
Situation de la scène :L'intrigue intervenant dans cette scène survient alors que Dom Juan et son fidèle valet, Sganarelle, tente de fuir leurs ennemis.
A insi, ils se déguisent, lepremier en paysan et le second en médecin, pour ne pas être reconnu…
Nous avons divisé cette scène en 3 axes :
Axe 1 : L'importance et le rôle des costumes :La première chose que l'on remarque dans cette scène première de L'acte III, est le fait qu'il y a un travestissement, ce mot est synonyme de déguisementcomposé à partir du préfixe latin trans- signifiant « déplacer » et du radical de vêtement.
Ici ce n'est pas un travestissement de « sexe » mais de rangsocial.
Le travestissement courant est généralement pour le plaisir tant dis qu'ici c'est pour la sécurité de Dom Juan.Le fait que Sganarelle soit déguisé en médecin et Dom Juan en paysan est tout à fait paradoxal à la réalité.
En effet, Dom Juan est le maître de Sganarelle ; illui est donc supérieur.
Mais par leur déguisement, la hiérarchie s'inverse.
Effectivement, un médecin joue un rôle plus important qu'un simple paysan.
A insihabillé, Sganarelle se sent plus important car enfin, les gens s'intéressent à lui, lui demande conseil et le mettent au premier rang, place normalementréservée à son maître (vers 10-11: « […] cet habit me met déjà en considération ? Que je suis salué des gens que je rencontre, et que l'on me vientconsulter ainsi qu'un habile homme ? »).
De ce fait, le valet d'origine se sent supérieur à Dom Juan et le montre.
En effet, dans la première réplique de lascène, au premier vers, il se glorifie en disant « Ma foi, Monsieur, avouez que j'ai eu raison » puis, juste après, aux vers 2 à 4, il critique les idées et leschoix de son maître : « V otre premier dessein n'était point du tout à propos, et ceci nous cache bien mieux que tout ce que vous vouliez faire.
» Mais le valetabuse de son pouvoir momentané (p.86, vers 17-24).
Le costume de Sganarelle lui donne du courage, de l'importance ; plusieurs fois encore il se met enavant.
Par exemple, lorsqu'il raconte l'histoire du vin vomitif (p.86, vers 43), il dit : « il n'y a pas trois semaines que j'en ai vu, MOI QUI V OUS PARLE,[…] » Sganarelle en personne avoue que le fait d'avoir changé de costume le rend différent (p.87, vers 58-59) : « car cet habit me donne de l'esprit.
» Ilutilise son costume pour pouvoir tenir tête à Dom Juan et argumenter avec lui, être à sa hauteur.
Puis, à la page 88, c'est la débandade ! Sganarelle critiqueDom Juan ET lui dit clairement qu'il est plus intelligent et plus fort que son maître (vers 87-92) ! Mais comme chacun sait, « l'habit ne fait pas le moine » etSganarelle se trahit en disant, toujours à la page 88, « que votre père ait engrossé votre mère ».
Il s'agit là de langage familier qui montre bien le réelSganarelle (pareil à la page 89, vers 118 « Morbleu »).
De plus, il a besoin de Dom Juan pour pouvoir argumenter correctement, il lui demande del'interrompre (p.88, vers 103-104) alors qu'en « médecin », donc homme de science, sage et intelligent, il n'en aurait normalement pas besoin.
Il nepossède pas une éloquence digne de ce nom et pour cela, son costume ne peut pas l'aider.
A la fin de la scène, Sganarelle reprend son rôle de valet enobéissant, sans réfléchir, aux ordres de Dom Juan (p.89, vers 124-125).Axe 2 : Les croyances de Sganarelle et Dom Juan :
Dans cette axe l'impiété ainsi que les autres non-croyances scientifiques de Dom Juan sont renforcée par le fait que Sganarelle essaye à nouveau derésonner son maitre.
C ela commence par la médecine étant donné l'habit de Sganarelle, où Dom Juan met cette science dans la classe (« […] des faveurs duhasard, et des forces de la nature.
» au vers 31;32-p.86) et dit aussi au vers 28 que « […] tout leur art est pure grimace.
» tout en rabaissant l'importancede Sganarelle dans son déguisement.Tout de suite, Sganarelle essaye de lui faire comprendre son impiété face à une science si utile pour l'homme, mais Dom Juan rétorque que (« […] C 'est unedes plus grandes erreurs qui soit parmi les hommes.
» vers 35 et 36).Encore une fois Sganarelle tente l'impossible en lui citant des remède qui ont déjà fonctionner sur des patients tel qu'au vers 37-38 « Quoi, vous ne croyezpas au séné, ni à la casse, ni au vin émétique.
» en s'appuyant sur le fait que « […] le vin émétique fait bruire ses fuseaux.
Ses miracles ont converti les plusincrédules esprits, et il n'y a pas trois semaines que j'en ai vu, moi qui vous parle, un effet merveilleux.
»(pharse des vers 41 à 44) Ici Sganarelle veutdémontrer qu'il a raison et qu'il dit vrai en argumentant à son « expérience » de valet.Sganarelle entre vraiment dans le sujet des croyances religieuses à partir du vers 63 de la pièce en le questionnant sur le Ciel, le Diable, L'autre vie etmême le Moine bourru.Le Moine bourru est un croyance P OPULA IRE, où un fantôme était censé attaquer les passants durant les jours précédent Noël.À chaque question, Dom Juan tourne court, il répond de manière très brève montrant belle et bien qu'il ne croit en rien et ne veut pas en parler.
Son valet leremarque dans les vers 72-73 « V oilà un homme que j'aurai bien de la peine à convertir.
» Puis Dom Juan blèsse Sganarelle quand il lui lui montre qu'il necroit pas même au Moine bourru« […] car il n'y a rien de plus vrai que le M oine bourru ; je me ferais pendre pour celui-là.
», dit-il dans les vers 81 à 83.
Sganarelle finit par perde espoir etdemande à son maitre finalement à ce qu'il croit car il y a forcement au moins une chose sur terre à la quel nous croyons.
Finalement Dom Juan lui dit qu'« [Il croit] que deux et deux sont quatre,Sganarelle, et que quatre et quatre sont huit »(vers 82-83) C eci montre que Dom Juan ne croit en rien d'abstrait,d'irréel, il ne croit en rien que ne peut pas être prouver, il est agnostique.
Il ne croit qu'en des choses concrètes, réelles.
Au vers 85 Sganarelle dit que la religion de DJ est l'arithmétique, cela montre une fois de plus que DJ ne croit que les choses concrète car l'aithméthiqueest pouvée par des méthodes et des théories tel que la théorie des nombres ainsi que la théorie des groupes.Avec la théorie des nombres, il ya le rapport des vers 82 et 83 « […] que deux et deux sont quatre, Sganarelle, et que quatre et quatre sont huit »
Axe 3 : La supériorité de Dom Juan face à Sganarelle :Sganarelle pense qu'un simple costume de médecin lui suffit à être supérieur à Dom Juan mais nous allons voir qu'il se trompe lourdement… En effet, dès ledébut de la scène, Dom Juan se montre méprisant, peu voire pas du tout intéressé et envoie Sganarelle balader.
D'après lui, ces costumes sont ridicules(p.85, vers 6), ce qui pourrait blesser Sganarelle qui en est très fier.
P uis, alors que Sganarelle se vante de sa soudaine importance et parle de la médecinecomme une science miraculeuse, son maître prend la parole pour casser ce que le valet tente de mettre en valeur.
Il considère, contrairement à Sganarelle,que la médecine est inutile et sert aux arnaqueurs et aux profiteurs (p.86, vers 25-30).Au fil de cette scène, les répliques de Dom Juan deviennent de plus en plus courtes, ce qui montre qu'il tente d'abréger la discussion, de changer de sujet,que tout cela l'ennuie.
De plus, il fait usage d'ironie, ce qui rabaisse clairement Sganarelle (Ex : p.87, vers 52 ET vers 56).
Puis, juste après, Dom Juan seretrouve « piégé ».
En effet, malgré ses réponses brèves et sèches, Sganarelle ne saisit pas le message.
Son découragement peut se remarquer au vers 62 :il est agacé mais n'a pas le choix.
Suite à cela, la discussion est très saccadée; les répliques des deux protagonistes sont courtes mais elles n'ont pas lemême caractère : celles de Sganarelle sont plutôt innocentes, il est sincère tandis que celles de Dom Juan sont ironiques, il est évident qu'il n'en a rien àfaire.
De plus, Sganarelle exprime lui-même le fait qu'il a besoin de Dom Juan pour pouvoir discuter, qu'il ne peut pas s'en sortir seul.
Mais une fois de plus,Dom Juan l'envoie balader (p.88, vers 107).
Lorsque Sganarelle essaie d'expliquer son raisonnement, il se laisse tomber au sol.
Et là, Dom Juan montre unefois de plus l'étendu de son éloquence en utilisant un jeu de mot, une métaphore (p.89, vers 117).
Par sa grande éloquence, Dom Juan est déjà supérieur àSganarelle ; il utilise de l'humour, de l'ironie, des jeux de mots alors que le valet a un langage très familier et peu châtié.
A la fin de la scène, la supérioritéde Dom Juan est flagrante car il donne un ordre à son camarade qui lui obéit.
Par tout cela, nous pouvons donc constater que malgré leur déguisement, DomJuan reste le maître absolu de Sganarelle.
En conclusion, nous pouvons voir que dans cette scène, le célèbre proverbe « l'habit ne fait pas le moine » ou encore celui qui dit que « si derrière toutebarbe il y avait de la sagesse, les chèvres seraient toutes prophètes.
» s'applique totalement à la situation.
En effet, Sganarelle a les sentiments d'êtrepuissant grâce à son déguisement de médecin mais en réalité, Dom Juan lui est toujours supérieur….
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La scène du Pauvre Acte III, scène 2 - Dom Juan de Molière
- Le point de vue de Sganarelle Acte III, scène 1 - Dom Juan de Molière
- ACTE III - Scène 2 : lecture méthodique (la scène du pauvre) dans Dom Juan de Molière
- ACTE III, scène 1: Commentaire - Dom Juan de Molière
- ACTE III, scène 5 [La visite au tombeau du Commandeur] - Dom Juan de Molière