Analyse caractères La bruyère paragraphes 27 et 28 du cinquième livre des Caractères intitulé De la société et de la conversation
Publié le 04/07/2022
Extrait du document
«
Nous allons faire l’explication linéaire des paragraphes 27 et 28 du cinquième livre des
Caractères intitulé De la société et de la conversation.
Cette œuvre de Jean de La Bruyère a été publiée en 1688 sous le règne de Louis XIV.
L’auteur s’inspire des Caractères du philosophe antique Théophraste qu’il traduit du grec en
français puis qu’il fait suivre de son œuvre personnelle dont le titre est: Les Caractères ou
les mœurs de ce siècle.
Précepteur du fils du prince de Condé, il observe la vie de la cour avec attention.
A partir de
ses observations, il critique ses contemporains et leurs défauts.
Chaque titre de chapitre
annonce le sujet de ses textes : De la société et de la conversation, des biens de fortune,
de la ville, de la cour, des grands, du souverain … .
Le but de La Bruyère est de corriger les
comportements de ses contemporains tout en produisant des écrits de formes très variées:
maximes, portraits, anecdotes, récit de voyage, etc.
Ici, l’auteur des Caractères dénonce ceux qui prennent la parole en société pour attaquer et
blâmer sans relâche.
Il n’hésite pas à les tourner en dérision en les montrant comme des
langues de vipères qui insultent autant qu’ils peuvent.
Ainsi, notre problématique pour cet
extrait des Caractères sera la suivante : Comment La Bruyère forme-t-il une critique de la
parole des gens irascibles ?
Nous commencerons par la lecture des paragraphes 27 et 28.
Lecture de l’extrait
Dès la première ligne, L.B met sur un même plan les deux actions qu’il reproche à
«certaines gens» qu’il critique en associant deux verbes à l’infinitif par la conjonction de
coordination et : « Parler et offenser » et il précise: « est la même chose ».
L’adjectif même souligne l’égalité entre deux actes locutoires pourtant bien différents.
Il décrit leur comportement en réunissant leurs caractéristiques par binôme de deux mots, l.
288 à 289: « Ils sont piquants et amers; leur style est mêlé de miel et d’absinthe».
On remarque que chaque qualifiant est relié à l’autre à nouveau par la conjonction et qui est
répétée ce qui insiste sur la description en cours de ces gens.
Cette description est
péjorative comme le montre les mots employés à la l.289 : « piquants, amers, absinthe ».
Ils
témoignent d’une sensation d’ amertume qui se dégage dès le début de ces personnes.
On
repère que l’auteur cite l’ absinthe, un alcool anisé connu pour son amertume.
Elle est
amplifiée par l’énumération qui suit : « la raillerie, l’injure, l’insulte ».
Ces attitudes très
négatives sont suivies les unes après les autres avec un effet d’accumulation.
Cette
accumulation est présentée comme naturelle à ces personnes ainsi que le prouve la
comparaison: « ...leur découlent des lèvres comme leur salive.
»
L.B en vient même à leur souhaiter d’avoir un handicap à la l.291: «...être nés muets ou
stupides » ce qui va à l’encontre du premier mot du texte et de ce qu’il leur reproche:
« parler ».
Il donne ses raisons avec la tournure explicative, l.291 à 292: « ce qu’ils ont de vivacité et
d’esprit leur nuit davantage que ne fait à quelques autres leur sottise.» Le pronom
démonstratif ce suivi du pronom relatif que annonce les qualités qu’il leur donne: vivacité et
esprit, cependant, ces qualités sont comparées négativement avec l’adverbe davantage
que à la sottise des autres.
L.B emploie des verbes qui expriment avec une gradation l’ agressivité de ceux qu’il
critique, l.
293 à 296 : « répliquer avec aigreur, attaquent souvent avec insolence, frappent,
heurtent de front et de côté.» L’agressivité est également mise en évidence avec l’asyndète
qui provoque le rythme rapide de ces phrases.
En effet, elles sont seulement séparées par
des virgules et ne sont pas coordonnées les unes aux autres ce qui donne un effet
d’accélération ( lire l.293 à 296) .
On peut repérer aussi l’utilisation d’un champ lexical du combat avec les verbes « répliquer,
attaquent, frappent, heurtent», en outre, les compléments circonstanciels « avec aigreur,
avec insolence » insistent sur le caractère acariâtre et odieux de ces personnes.
On.
»
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