Analyse 1984 George Orwell: « Comment un Etat totalitaire, de droite ou de gauche, prend-il le contrôle de la langue d’après Orwell ? »
Publié le 07/11/2021
Extrait du document
«
Ce texte, rédigé par l’écrivain britannique George Orwell, est paru en 1949.
Cet extrait
provient du célèbre roman 1984 dont l’action se situe dans une dystopie où un état
totalitaire contrôle tout, notamment le langage.
Il n’y a dans cette société ni liberté
d’expression, ni liberté de pensée et de partout dans les rues des affiches proclament « big
Brother vous regarde ».
La société décrite dans cette œuvre est inspirée du régime stalinien
ainsi que du régime nazi et est fortement blâmée par George Orwell.
Nous pouvons donc
nous poser la question « Comment un Etat totalitaire, de droite ou de gauche, prend-il le
contrôle de la langue d’après Orwell ? »
La première phrase du texte « Nous détruisons chaque jour des mots [...] Nous
taillons le langage jusqu’à l’os.
» peut aujourd’hui paraitre surprenante.
Actuellement,
chaque année de nouveaux mots sont crées pour rendre le langage encore plus précis, plus
exacte.
Cependant, dans le régime totalitaire décrit par George Orwell, le langage s’appauvrit
pour ne posséder plus aucune nuance.
Par la suite le personnage s’exprimant dans le texte
souhaite supprimer les synonymes ainsi que les antonymes : « Les mots portent en eux
même leur contraire », cette idéologie a pour but de réduire la pensée en retirant des mots
du langage.
Cette réforme donne lieu à de la radicalisation de l’expression, car sans
synonyme aucune nuance n’est possible et le langage devient très vite binaire dans ses idées.
C’est pourquoi les antonymes et les synonymes sont des types de mots essentiels au langage
car ils empêchent la radicalité de l’expression.
En effet c’est en identifiant les synonymes et
les antonymes que l’on peut délimiter les limites d’un concept.
C’est par exemple en
cherchant la différence entre les mots « faux », « incorrect » et « mensonger » que le début
d’une réflexion philosophique sur le vrai peut avoir lieu.
Pour appuyer sa thèse le personnage prenant la parole donne un exemple de
modification du langage : le mot « bon », pour exprimer le contraire il suffirait de dire
« inbon », cet exemple montre bien la faiblesse de la réflexion car il y a déjà toutes sortes de
mots qui exprime l’inverse de « bon » et qui sont plus précis, plus descriptifs.
Ensuite le
personnage explique que si l’on désire exprimer un mot plus fort que « bon » on pourrait le
remplacer par « plusbon » ou « double-plusbon », cette partie du texte est ironique et
George Orwell se moque de la tentative de modification de la langue de l’Etat totalitaire.
On
remarque que dans les propositions de néologismes on ne trouve aucun moyen d’exprimer la
nuance, il n’est jamais mentionné un « semi-bon » ou un « demi-bon » ce qui prouve encore
une fois la pauvreté de la pensée du totalitarisme.
En effet le but de cette nouvelle langue, mise en place par un Etat totalitaire, est
clairement exprimé : « ne voyez vous pas que le but du novlangue est de restreindre les
limites de la pensée ? ».
Cette citation démontre que l’objectif final de l’Etat est de priver les
gens de mots pour qu’ils ne puissent plus exprimer de protestation.
La langue est avant tout
le véhicule de la pensée, à partir du moment où l’on ne peut plus penser à la liberté, elle
devient impossible à atteindre : « de moins en moins de mot, et le champ de la conscience
de plus en plus restreint ».
En somme le langage est un outil indispensable pour exprimer sa pensée.
Lorsque
celui-ci est restreint toute la liberté d’expression est restreinte.
L’appauvrissement de la
langue est une arme dont se sont servis à plusieurs reprises les Etats totalitaires car c’est en.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- 1984 de George Orwell, dossier de lecture
- Le totalitarisme dans 1984 de George Orwell
- Fiche de lecture La Ferme des Animaux, George Orwell
- Analyse sur le livre 1984
- George Orwell (pseudonyme de Éric Blair)